Une tribune pour les luttes

Union Syndicale de l’Intérim CGT (usi-cgt)

Les travailleurs intérimaires sont des salariés à part entière, leur droit Constitutionnel à la Grève doit être respecté.

Article mis en ligne le jeudi 12 novembre 2009

MULTIPRO INTERIM : 10 novembre, les grévistes agressé par l’employeur, trois sans papiers blessés...

Sous-payés, maltraités, persécutés,…aujourd’hui les intérimaires sans-papiers se voient interdits d’exercer leur droit constitutionnel à la grève.

C’est avec stupeur et indignation que nous avons pris connaissance des propos tenus par la Préfecture de Paris traitant les plus de 1.600 salariés intérimaires en lutte de « non grévistes ».

Ceci se confirme dans les actes, par la démarche d’expulsion généralisée des salariés en lutte, par les forces de police, des lieux de travail qu’ils occupent, sur simple requête des employeurs et sans passer par le débat contradictoire du Référé du tribunal, privant les salariés de toute possibilité de défense.

La Préfecture de Police de Paris semble oublier que dans ce pays, le droit à l’action collective, le droit à l’action syndicale sont inscrits dans la Constitution et que le mouvement social a toujours été source de progrès.

Le respect de ces droits élémentaires est une des conditions fondamentales garantissant l’exercice de la démocratie.

Nous dénonçons toute tentative visant à criminaliser l’action collective, visant à traiter les intérimaires sans-papiers grévistes et les syndicalistes qui les soutiennent comme des vulgaires criminels.

Dans ce climat de répression que la Préfecture de Paris a galvanisé par ses propres propos, certains employeurs du travail temporaire ont bien compris le message et se saisissent de l’occasion pour s’attaquer aux grévistes par la violence physique.

Le 10 novembre, alors que plusieurs salariés sans-papiers de la société MULTIPRO INTERIM, en grève, sont allés rencontrer leur employeur, ce dernier n’a pas hésité à s’attaquer aux salariés et ses représentants, provoquant trois blessés.

Les salariés intérimaires sans-papiers, y compris de petites entreprises de travail temporaire telle que MULTIPRO INTERIM, relèvent de plus en plus la tête, entendent résister et se donner les moyens pour ne plus se laisser faire, exigent leurs droits et leur régularisation.

Le patronat qui comprend bien ce qui bouge, essaie par tous les moyens de casser cette évolution des salariés de ne plus se laisser faire.

Depuis quelque temps, nous assistons à une violence patronale tous azimuts contre les salariés intérimaires sans-papiers en lutte.

Devant la détermination des grévistes à défendre leurs revendications, les Pouvoirs Publics et les employeurs ont franchi le seuil de l’intolérable !

Dans cette lutte que mènent les intérimaires sans-papiers, le Préfet s’est positionné du côté du patronat en envoyant les forces de l’ordre déloger les grévistes et les militants syndicaux qui sont présents sur les piquets de grève.

La revendication portée pour gagner une circulaire de régularisation avec des critères simplifiés, améliorés, harmonisés, garantissant l’égalité de traitement et une procédure de régularisation sécurisée qui puisse mettre fin à l’interdit professionnel subi par les travailleurs sans-papiers, est plus que légitime.

Les discussions sont en cours avec le Ministère de l’Immigration depuis le 22 octobre. Elles doivent être menées jusqu’au bout, y compris sur les sujets impliquant le Ministère du Travail et le Ministère de l’Intérieur. Il ne sert donc à rien, ni de tenter d’intimider, ni de jouer la précipitation.

La régularisation des travailleurs sans-papiers doit s’appliquer devant l’incertitude et les craintes sur l’avenir.

Les entreprises de travail temporaire, la sous-traitance, les donneurs d’ordre, ont trop profité du malheur et de la force de travail des salariés qu’ils surexploitent.

Le laxisme face à la délinquance patronale ne peut plus durer !

Les Pouvoirs publics, la Justice se doivent d’assurer leur rôle de protecteur des droits des salariés !

On serait en droit d’attendre du Ministère de l’Immigration et de la Direction Départementale du Travail et de l’Emploi que, respectueux du Droit comme ils se disent garants, ils condamnent vivement les agissements des employeurs.

Les travailleurs intérimaires sont des salariés à part entière, leur droit Constitutionnel à la Grève doit être respecté.

L’Union Syndicale de l’Intérim CGT ne lâchera pas ce combat pour les Droits Fondamentaux des Travailleurs.

De : usi-cgt

jeudi 12 novembre 2009

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