Une tribune pour les luttes

Manifeste du Collectif « La journée sans immigrés : 24h sans nous ! ».

24 heures pour montrer que ce pays ne peut pas fonctionner même seulement une journée sans immigrés.

Article mis en ligne le jeudi 26 novembre 2009

http://www.lajourneesansimmigres.org/fr/index.php


Faisons du 1er mars une journée historique.

Nous, femmes et hommes, de toutes croyances, de tous bords politiques, et de toutes couleurs de peaux, immigrés, descendants d’immigrés, citoyens conscients de l’apport essentiel de l’immigration à notre pays, en avons assez des propos indignes tenus par certains responsables politiques visant à stigmatiser ou criminaliser les immigrés et leurs descendants. Rappelons qu’un immigré est celui qui est perçu comme tel par les autres au-delà même de ses origines. Nous voulons nous réapproprier et réhabiliter ce terme devenu péjoratif par la force de l’instrumentalisation politique.

Nous refusons les stéréotypes véhiculés qui menacent notre cohésion sociale. Nous refusons que les bienfaits passés, présents et futurs des immigrés qui ont toujours construit la France soient ainsi niés d’un trait. Et entendons par ailleurs qu’il nous appartient de les mettre en valeur.

Les immigrés et descendants d’immigrés ont manifesté à maintes reprises pour défendre leurs droits. Et en retour, ils n’ont reçu que mépris ! Aujourd’hui, puisqu’il est convenu que « la consommation est le moteur de la croissance », nous voulons agir sur ce levier pour marquer notre indignation.

Le 1er mars 2005 est entré en vigueur le « code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile » (CESEDA), plus communément appelé le code des étrangers. Cette loi symbolise une conception utilitariste de l’immigration, en d’autres termes, une immigration choisie sur critères économiques. Nous ne pouvions trouver de meilleur jour pour appeler à « une journée sans immigrés ». Nous, immigrés, descendants d’immigrés, citoyens conscients de l’apport de l’immigration à notre pays, sommes tous des consommateurs et nous participons quotidiennement à la croissance de notre pays.

Notre action citoyenne a pour objectif la mise en valeur de l’apport de chacun d’entre nous à la prospérité générale. Nous avons tous le pouvoir d’agir sur notre avenir alors, prenons-le !

Le 1er mars 2010 : Agissons en cessant de consommer et/ou de travailler.

Durant 24 heures, participons à la non-activité économique dans les entreprises, dans les associations, dans la fonction publique, dans les écoles et les lycées, dans les universités, dans les hôpitaux, dans les associations, dans les commerces, dans l’industrie, dans le bâtiment, dans l’agriculture, dans les services, dans les médias, dans la politique…

Pour la première fois en France, nous décidons de ne pas participer à la vie de la Cité. Par cette absence, nous voulons marquer la nécessité de notre présence.


(...) Imaginez. Un lundi comme un autre, mais quelque chose dans l’air qui ne tourne pas rond. Plus grand-chose ne tourne, en fait : les premiers métros sont vides, les hôpitaux désertés par les soignants, les amphis en mal de profs, les chantiers à l’arrêt, les bistros sans cuisiniers, les réunions dépeuplées, les garages fermés... La France en berne. Ce jour-là a une date, le 1er mars 2010. Vingt-quatre heures « sans immigrés » à l’appel d’un nouveau collectif, « 24h sans nous ». « Nous » valant pour les étrangers vivant en France, les Français nés à l’étranger, ou de parents étrangers, mais aussi « tous ceux qui veulent protester contre la politique d’immigration ».

(...)

« Tous les secteurs sont concernés »

Faire prendre conscience de la présence des immigrés en organisant leur absence. Montrer, s’il le fallait, que l’immigration fait tourner le pays. L’idée, inspirée par une journée sans Latinos il y a deux ans aux Etats-Unis contre un projet de loi sur l’immigration, a germé dans les têtes du petit groupe en septembre, au lendemain de la malheureuse blague arabo-auvergnate d’Hortefeux – pour mémoire : « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y a en a beaucoup qu’il y a des problèmes. »

Le collectif, constitué en association, ne s’attendait pas à être si bien servi par l’actualité depuis : débat sur l’identité nationale, deuxième vague de grève de travailleurs sans-papiers, projet de loi ad hoc... Rejoint par des associations, il compte, pour l’heure, près de 5000 anonymes qui pour beaucoup ont adhéré via Facebook.

« Notre ambition est de porter un changement de regard sur l’immigration. Montrer que les immigrés sont une richesse, que nous participons à la vie du pays et que le pays fonctionne avec nous », exposait ce matin Nadia Lamarkbi, la présidente du collectif, une journaliste franco-marocaine. « Nous nous plaçons sur le terrain économique parce que tous les secteurs sont concernés. En France, un logement sur deux a été construit par des immigrés. 10% des chefs d’entreprise sont immigrés ».

http://www.liberation.fr/societe/01...

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