Une tribune pour les luttes

Plus un sou pour ITER...

ITER : une folie impossible à financer !

un mythe à abandonner tant qu’il est encore temps !

Article mis en ligne le mercredi 14 juillet 2010

http://www.sortirdunucleaire.org/in...

Plus un sou pour ITER...

Ce lundi, les ministres européens doivent se réunir pour adopter une feuille de route sur le financement du projet ITER, qui sera ensuite présentée fin juillet à Cadarache aux partenaires internationaux du projet.

Les partisans de la fusion font face à une contradiction insurmontable. Les coûts annoncés d’ITER ont explosé, atteignant 16 milliards d’Euros, dont 7,2 pour la partie européenne (au lieu des 2,7 prévus en 2001)[1]. Si les Etats et la Commission Européenne restent unanimes pour soutenir la fusion, ils le sont aussi pour refuser de rajouter un centime de plus au budget, et admettent désormais implicitement l’absence de viabilité du projet[2]. Aucun accord politique sur le financement des surcoûts d’ITER n’a été trouvé depuis des mois, et c’est une feuille de route préparée dans une opacité totale qui doit être présentée à la réunion de ce lundi, et adoptée sans discussion préalable.

Par quel tour de passe-passe les partisans d’ITER pourront-ils dénicher des fonds inexistants pour soutenir ce projet pharaonique ? Sur quels budgets bloqués comptent-ils rogner ? La fascination pour la fusion fait décidément perdre toute logique aux décideurs !


C’est le moment d’abandonner ce projet inutile, coûteux et dangereux

Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle qu’ITER n’est pas seulement un gouffre financier, qui absorbe plus de 60 % des fonds européens destinés à la recherche sur l’énergie, détournant des sommes colossales de vraies solutions d’avenir infiniment plus saines et renouvelables. C’est aussi un projet à haut risques, qui nécessitera l’utilisation de tritium, isotope hautement toxique[3] et volatil de l’hydrogène, en quantité suffisante pour fabriquer des centaines de bombes.

ITER contribue à entretenir le mythe d’une technologie nucléaire qui répondrait aux problèmes énergétiques de l’avenir. Pourtant, ce projet pharaonique et irréaliste[4], qui est censé consommer l’équivalent de la moitié de la production d’un réacteur pour une expérience de quelques minutes, n’a jamais été destiné à la production d’électricité. La "quatrième génération" reste une utopie, qui empêche de se tourner vers les alternatives énergétiques.

Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », il est hors de question que les ministres européens persistent à accorder des chèques en blanc pour un tel éléphant blanc, dangereux, coûteux et inutile. L’expérience désastreuse du surgénérateur Superphénix à Creys Malville, réacteur soi-disant révolutionnaire, qui au final aura consommé plus d’énergie qu’il n’en aura produit et aura coûté extrêmement cher, devrait servir de référence aux ministres européens.La seule option de bon sens, plus que jamais, est de renoncer à leur fascination aveugle pour ce mythe scientiste, et de mettre fin au projet ITER avant la réunion de Cadarache.


> En savoir plus sur ITER

http://www.sortirdunucleaire.org/in...

Notes :

[1] Ce chiffre ne comprend d’ailleurs ni les coûts de fonctionnement, ni ceux du démantèlement à anticiper.

[2] Déclaration de la Commission européenne du 7 juillet 2010 : « La Commission se félicite que le Conseil ait réaffirmé, au point 1 du projet de conclusions "combien il juge important de mener à bien le projet ITER". Toutefois, l’approche préconisée par le Conseil ne permettrait pas de résoudre à long terme les problèmes de financement d’ITER et d’assurer la viabilité du projet. La Commission réserve donc sa position sur l’approbation de la base de référence du projet ainsi que son droit de présenter à l’autorité budgétaire des propositions plus appropriées. »

[3] Selon le Pr. Masatoshi Koshiba, une dose de 1 mg de tritium serait déjà mortelle.

[4] La conception d’ITER comprend de nombreuses impasses : ainsi, il n’existe encore aucun matériau capable de résister aux températures de l’ordre de 100 millions de degrés centigrades que l’installation est censée supporter !


Appel contre ITER : STOP ITER

APPEL pour le NON à ITER et pour le OUI aux économies d’énergie, aux énergies renouvelables, et au choix démocratique des citoyens

Signez l’Appel
http://www.stop-iter.org/spip.php?rubrique4

Les signataires du présent appel dénoncent la décision absurde et antidémocratique de l’Etat français et de la Commission européenne qui, sans l’aval de la population et sans tenir compte des fortes réticences de scientifiques de premier plan, ont décidé de la construction du réacteur ITER. Voici les raisons principales du refus d’ITER
Le réacteur ITER ne produira jamais d’électricité

Tout à fait officiellement, l’objectif d’ITER est d’essayer de maintenir une réaction de fusion nucléaire pendant… 400 secondes (voir le site officiel : www.itercad.org/intro_fr.html ). Les lignes électriques THT (Très haute tension) qui vont relier ITER au réseau EDF vont être construites uniquement pour alimenter ITER.
ITER va consommer beaucoup d’électricité

"Pour démarrer ITER, il faut disposer de 500 MW, fournis par l’ensemble du réseau pendant une dizaine de secondes. Pour chauffer le nuage chaud de deutérium et de tritium (plasma) qu’il contient, il faut quelques dizaines de MW pendant 400 secondes. Enfin, de façon permanente, l’installation a besoin de 120 MW." (Le Monde, 5 décembre 2003)
ITER sera dangereux

Le Prix Nobel de physique 2002, le japonais Masatoshi Koshiba, a expliqué dès le 10 mars 2003 dans une lettre envoyée au premier ministre Koizumi que "Le réacteur nucléaire ITER, qui brûle du tritium, est extrêmement dangereux du point de vue de la sûreté et de la contamination de l’environnement"
ITER produira des déchets nucléaires

Masatoshi Koshiba, toujours dans sa lettre du 10 mars 2003, a expliqué que "La radioactivité des murs du dispositif et des matériaux de construction produiront 40.000 tonnes de déchets nucléaires." Ces déchets auront une durée de vie de l’ordre du millier d’années : c’est certes moins que les déchets produits par les réacteurs actuels (fission nucléaire), mais cela fera quand même un cadeau empoisonné pour les générations futures.
Il est fort possible que la fusion nucléaire ne permette jamais de produire de l’électricité

"Depuis quarante ans, on tourne en rond. Des projets comme ITER, on en a installé à Princeton aux Etats-Unis, puis en Grande-Bretagne, mais on n’a jamais vraiment progressé" (Claude Allègre, l’Express, 30 mai 2005). Et depuis 40 ans, on nous promet la fusion pour dans 20 ou 30 ans… Ca recommence aujourd’hui avec ITER…
Si la fusion nucléaire produit un jour de l’électricité, ce sera trop tard

Si des dizaines de milliards d’euros sont à nouveau gaspillés dans la fusion nucléaire, un lointain successeur d’Iter produira peut-être un jour de l’électricité, au mieux dans 100, 150 ou 200 ans. Or, tout le monde sait bien que le pétrole et l’uranium seront épuisés dans 50 ans maximum. ITER est donc une erreur majeure d’investissement.
Nous finançons les compensations colossales obtenues par le Japon

La Japon a obtenu le poste de secrétaire général du projet, 20% des effectifs (pour seulement 10% des investissements), l’hébergement de laboratoires de recherche, des travaux du site japonais de fusion nucléaire de Naka, l’implantation au Japon de l’éventuel "ITER 2" … qui sera financé à 50% par l’Union européenne ! L’argent public européen est sacrifié pour des décennies.
Si un pays se retire d’ITER, nous paierons la différence

"Si un pays quittait ITER, le pays hôte devrait alors financer, peut-être, 20% additionnels du projet", a déclaré M. Sakata directeur général du bureau de la recherche et du développement du ministère des Sciences du Japon. "C’est quelque chose que nous ne pouvons pas provisionner, pour des raisons d’économies", a-t-il souligné. "Au contraire, l’Europe a toujours fait savoir qu’elle était prête à payer des coûts supplémentaires, même si l’accord à six capote" (AFP, 28/06/2005 - 14h09)
…or, il est probable que les USA se retirent bientôt du projet ITER

Une commission du Congrès des USA a produit en mai 2005 un rapport qui explique que soutenir ITER était "déraisonnable, inacceptable, et peu clairvoyant". La Commission se dit "prête à refuser tout financement américain au projet ITER à l’avenir" David Goldston, chef de la Commission scientifique du Congrès, a même déclaré à la revue New Scientist : "la participation des Etats-Unis dans le projet ITER est peu vraisemblable.." (26 mai 2005). D’ailleurs, les USA avaient déjà quitté ITER. Ils sont revenus en 2003 pour soutenir la candidature du Japon. Leur nouveau départ ne serait pas surprenant…
ITER est destructeur d’emplois

Avec les sommes pharaoniques prévues pour ITER, il serait possible de créer et pérenniser environ 100 fois plus d’emplois. Ces derniers auraient une véritable utilité sociale (éducation, culture, santé, énergies renouvelables, etc.) et seraient harmonieusement répartis sur le territoire et non pas concentrés. Par ailleurs, les emplois prévus en région PACA sont principalement des "déplacements d’emplois" : de nombreux scientifiques vont venir s’installer près d’Iter. Où est le progrès ?
Offrir le "jackpot" à une région au détriment des autres, c’est la négation de l’intérêt général

Les déclarations émerveillées de nombreux élus de Provence sont indécentes : ils ont perdu tout sens de l’intérêt général, la seule chose qui les intéresse est le "jackpot" pour leur ville, leurs circonscription, leur département, leur région, au détriment des autres régions et pays contributeurs.
Pour la recherche sur la fusion, l’argent public français finance déjà le Laser Mégajoule

Au Barp (Gironde), la France a commencé à construire le Laser Mégajoule, installation aussi pharaonique qu’ITER et visant également à tenter de maîtriser la fusion nucléaire (respectivement par la voie du "confinement inertiel" et celle du "confinement magnétique"). Certes, officiellement, le Mégajoule sert à la mise au point des bombes atomiques, mais le CEA met en place des équipes mixtes "Iter/Mégajoule" ce qui confirme le double emploi de ces installations dont, par ailleurs, aucune évaluation n’est faite des (faibles) chances de succès. Et il n’est pas demandé aux citoyens s’ils veulent réellement financer les deux installations, ou une seule, ou… aucune !
ITER plombe la recherche

"Iter est encore un de ces projets de prestige qui ont, dans le passé, épuisé les finances de notre recherche. Ce fut d’abord la télévision haute définition, ensuite la construction du grand accélérateur national d’ions lourds (Ganil) à Caen, puis les vols habités dans l’espace et, enfin, la Station spatiale internationale. Résultats pour la science ? Rien, ou presque. C’est aujourd’hui le laser Mégajoule, à Bordeaux, et Iter, à Cadarache." (Claude Allègre, l’Express, 30 mai 2005). Idem : la SFP (Société Française de Physique) dénonce le risque de voir une importante part du budget de la recherche française affectée à ITER : "Compte tenu des difficultés que connaît l’ensemble de la recherche française aujourd’hui, la SFP demande que l’accroissement proposé de la contribution française ne soit pas prélevé sur le budget courant de la recherche civile"
La construction d’ITER a été décidée sans aucun processus démocratique

A aucun moment les citoyens français, et de façon générale européens, n’ont été consultés pour savoir s’ils voulaient financer massivement une expérience aussi controversée qu’Iter, mais aussi les dédommagements substantiels offerts pour leur désistement au Japon et à l’Espagne (qui a retiré la candidature de Vendellos)

Le gouvernement français doit abandonner le projet ITER et investir massivement dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables. C’est la seule voie pour sauver l’environnement, assurer la sécurité énergétique, et développer des emplois nombreux et non délocalisables.
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