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Xavier Mathieu, chômeur

Pôle Emploi compte un nouvel "usager" sur autorisation spéciale du directeur général du Travail, le célèbre porte-parole et délégué CGT des Contis de Clairoix.
« Le gouvernement s’en prend à moi car je suis devenu un symbole »

Article mis en ligne le jeudi 21 octobre 2010

A lire avec les liens et voir la vidéo sur
http://www.actuchomage.org/20101020...

Mercredi, 20 Octobre 2010

Cette semaine, grâce à un sbire d’Eric Woerth, Pôle Emploi compte un nouvel inscrit en catégorie A : le célèbre porte-parole et délégué CGT des Contis de Clairoix. C’est avec tristesse que nous lui disons « Bienvenue au club, Xavier »

C’est un classique : plus il y a de chômeurs, moins on en parle. Au cœur de la polémique autour de Jean-Luc Mélenchon qui a osé traiter David Pujadas de "salaud" et de "larbin", personne ne s’éternise sur le sort de Xavier Mathieu. Sauf Jean-Luc Mélenchon lui-même, qui a remis les pendules à l’heure jeudi dernier sur France 3, rendant hommage au syndicaliste à la veille de son licenciement effectif :

http://www.dailymotion.com/video/xf...

Certains, bien sûr, diront que Mélenchon-le-populiste ratisse pour 2012… mais, passons.

Xavier Mathieu, "chouchou de Mélenchon", est chômeur depuis vendredi. Seul Thierry Ardisson a pensé à marquer le coup en l’invitant dimanche sur son plateau de Salut les Terriens où, face à l’insupportable Alain Minc, l’ouvrier militant est une fois de plus sorti de ses gonds. Hélas, comme par hasard, n’est disponible sur le site de Canal+ que la première partie de l’émission consacrée à M. Minc : il est impossible d’en visionner les parties 2 et 3 (celles où interviennent enfin Xavier Mathieu, Nicolas Bedos et Laurent Neumann)... Vous avez dit bizarre ? On peut juste en voir un extrait ici : http://comite-de-salut-public.blogs....

Ce travailleur de 45 ans est non seulement emblématique d’un salariat victime du système économique ultralibéral qui décime l’emploi en faveur de l’actionnariat avec la complicité des politiques, mais il paie son courage et son engagement au prix fort.

C’est ainsi que, sur autorisation spéciale du directeur général du Travail Jean-Denis Combrexelle datée du 5 octobre, Xavier Mathieu a été sacrifié : sur les neuf délégués syndicaux de Continental ayant formé un recours hiérarchique contre la décision de l’Inspection du Travail de Compiègne d’autoriser leurs licenciements pour raison économique (décision rejetée au motif que « l’employeur ne démontrait pas avoir recherché le reclassement aux meilleures conditions possibles des intéressés au sein du secteur d’activité du groupe »), Xavier Mathieu est le seul dont le ministère a validé le licenciement, au motif mensonger qu’il aurait refusé un reclassement en Moselle. Ce qui permet à Continental de ne pas lui verser le fruit des accords du plan social obtenu par son combat : 2 années de salaires et une prime de départ « extra-légale » de 50.000 €, en plus des indemnités conventionnelles.


« Le gouvernement s’en prend à moi car je suis devenu un symbole »
, dit-il lucidement.

Ainsi tente-t-on d’avoir la tête de Xavier Mathieu dont le combat, riche en rebondissements, a commencé en mars 2009 quand la direction de l’équipementier automobile, précédemment racheté en LBO, a décidé de fermer le site de Clairoix puis, face à la résistance opiniâtre des salariés, de lancer en décembre une procédure de licenciement collectif à l’encontre des 49 syndicalistes de l’usine, membres du CE, délégués syndicaux, délégués du personnel ou membres du CHSCT. Procédure que l’Inspection du Travail de Compiègne a autorisée partiellement pour neuf d’entre eux, dont Xavier Mathieu qui, à l’époque, avait demandé à être « viré comme les autres ». Lui qui s’est battu pour tous, le voilà viré tout seul.

Mais pour ceux qui restent, la lutte n’est pas terminée. Le ministère du Travail, dans le cadre du recours contre l’éviction des représentants du personnel qui lui était soumis, a cependant écrit, noir sur blanc, que la fermeture et le licenciement des 1.120 salariés de l’usine de Clairoix étaient fondés et justifiés. Les contrats de travail des salariés de Continental, dont 700 ont assigné leur employeur aux Prud’hommes, sont maintenus jusqu’en 2012 et après, aurevoir !

Aujourd’hui, les Contis se mobilisent pour la réintégration de leur porte-parole. Ils ont adressé une motion à Eric Woerth et François Fillon.

De son côté, Xavier Mathieu ne compte pas non plus en rester là.

Nous pensons à lui et lui adressons notre affection solidaire.

SH

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