Une tribune pour les luttes

SALAM

Newsletter de novembre 2010
+ Communiqué des associations humanitaires de la région dunkerquoise.

Sangatte, huit ans après.
« Ici, je meurs tous les jours de mort lente. Si je retourne dans mon pays, au moins, ma mort sera plus rapide. »

Article mis en ligne le jeudi 18 novembre 2010

Communiqué de presse du 18 novembre 2010

Les associations humanitaires de la région dunkerquoise dont les bénévoles interviennent chaque jour auprès des personnes migrantes de passage sur le territoire de la communauté urbaine de Dunkerque en appellent tant aux autorités d’Etat qu’aux autorités locales.

Tout recours à la force publique pour démanteler les camps de fortune établis par les personnes migrantes, en particulier sur le territoire de la commune de Téteghem, serait inhumain, provoquerait des souffrances encore plus grandes que celles que ces personnes vivent actuellement et serait totalement inefficace par rapport aux problèmes posés par ces campements de fortune.

Elles rappellent que l’augmentation importante des campements sur Téteghem est une conséquence directe du démantèlement opéré il y a quelques mois par les forces de police sur le territoire de la commune de Loon Plage.

Tout démantèlement augmente de façon catastrophique, pour les personnes migrantes et en particulier pour les familles et les enfants qui s’y trouvent, la précarité de leur vie quotidienne. En ne faisant que les disperser, il n’aurait pour conséquence que d’augmenter la gravité des problèmes de survie et de santé que ces personnes connaissent.

Les associations humanitaires demandent :

- qu’il n’y ait, au moins pendant la période hivernale qui commence dès maintenant, aucune destruction de camp, de la même façon que les pouvoirs publics ne procèdent pas pendant la même période à des expulsions de leur logement de citoyens en précarité.

- qu’en tout état de cause, le matériel qu’elles ont réuni grâce aux dons d’autres citoyens et au financement accordé par les collectivités locales soit respecté et non détruit,

- que des solutions soient apportées pour assurer l’hygiène collective (poubelles ramassées) ainsi que l’hygiène personnelle (accès à des douches),

- que les familles avec enfant puissent sans restriction bénéficier de l’hébergement d’urgence mis en place dans le cadre du 115.

- Qu’il y ait une négociation avec chacune des communes concernées pour mettre en place des solutions de replis en cas de froid d’extrême rigueur (tente chauffée ou abri en dur provisoire)

- Que les personnes qui demanderaient l’asile ne soient pas immédiatement rejetées dans des solutions de logement et de survie encore pires que celles qu’elles ont connu avant cette demande.

- Que toutes les autorités concernées se mettent réellement autour d’une même table avec les associations pour construire les solutions humainement acceptables à la situation connue.

Les associations réaffirment que d’expérience, la plus grande partie des citoyens des communes directement concernées, malgré les difficultés qu’ils peuvent rencontrer, ont le réflexe de la solidarité humaine et les aident dans leur travail humanitaire.

Elles ne veulent plus entendre ce que vient de leur dire l’un des habitants de ces abris précaires : «  Ici, je meurs tous les jours de mort lente. Si je retourne dans mon pays, au moins, ma mort sera plus rapide. »

Salam,

Terre d’errance,

Le Secours catholique,

Le collectif humanitaire de Téteghem,

Emmaüs,

Le M.R.A.P.

La Ligue des droits de l’homme

A.C.C., minorités visibles,

Médecins du monde,

Le Carrefour des solidarités


www.associationsalam.org

Edito

11 novembre 2010

Salam

Deux mois se sont écoulés depuis la dernière newsletter de SALAM et cette période de rentrée est particulièrement violente pour les migrants.
Violence d’Etat, qui frappe à coups de lois.
Violence de certains habitants du Calaisis, qui frappent à coups de barres de fer.
Serait-ce une des conséquences de l’instauration d’une ambiance xénophobe en France depuis quelques mois ?

Par chance, la mobilisation ne cesse pas à l’aube de la période hivernale. D’ailleurs, nous nous permettons un appel aux dons. Comme d’habitude, nous sommes preneurs de vêtements chauds masculins (pulls, pantalons, manteaux et blousons, kway, imperméables), de chaussures d’hommes, de couvertures et bâches, de bouteilles d’eau vides avec bouchon, de produits d’hygiène etc. Merci d’avance !

Solidairement,
Association SALAM Nord/Pas-de-Calais


Sangatte, huit ans après

7 novembre 2010

* 5 novembre 2002 : destruction du camp de Sangatte
* 22 septembre 2009 : destruction de la "jungle" des Afghans
* 21 octobre 2009 : premier charter pour l’Afghanistan
* 15 décembre 2009 : second charter pour l’Afghanistan

Triste liste dans le berceau des droits de l’homme...

SALAM a lancé hier au soir une rencontre proposée aux Calaisiens et aux autres bénévoles sur le lieu de distribution des repas. Les sympathisants étaient venus nombreux, également de Bailleul, Bruxelles, Rotterdam...

La musique était au rendez vous et ce fut un réel plaisir de voir nos amis migrants danser ensemble sur des musiques soudanaises, arabes, afghanes...Pas de frontières pour la musique !

Puis la fête terminée ils sont repartis dans le noir, sous la pluie vers leurs misérables abris de fortune. Car depuis 8 ans, malheureusement rien n’a changé pour eux. Toujours pas de lieu d’accueil, des chasses à l’homme quasi quotidiennes, la destruction des squats...

Mais SALAM est toujours là, les bénévoles venant de plus en plus nombreux de France mais également d’autres pays européens. Des réseaux de solidarité se sont tissés et permettent de continuer le combat.

Les nombreuses interventions de SALAM dans les lycées, universités, les débats après projection de films se sont multipliés et ont porté leurs fruits.

Alors, oui, tout le temps qu’il y aura des migrants dans le Nord-Pas-de-Calais, il y aura SALAM.

Et ils sont toujours là, même si tout est fait pour leur ôter leur identité, bafouer leur dignité d’homme.
SALAM reste à leurs côtés.
Le combat continue.

Les sans-papiers paieront pour être soignés

4 novembre 2010

Jusqu’à présent, toute personne présente sur le territoire national pouvait avoir accès aux soins médicaux. La réforme de l’aide médicale d’État a été votée mardi par l’Assemblée nationale.

Les sans-papiers qui voudront être soignés devront s’acquitter d’une cotisation de 30 euros.
Le durcissement de la politique menée par le gouvernement se poursuit à l’égard des populations immigrées et plus généralement des laissés pour compte. L’Assemblée nationale a restreint mardi l’accès à l’aide médicale d’État (AME), les députés UMP instaurant notamment un droit d’entrée de 30 euros (NL du 11/09/2010). Cette AME permet la prise en charge des soins des étrangers sans papiers et sans ressources à condition qu’ils justifient d’au moins trois mois de présence en France. « L’AME est vraiment pour les plus pauvres, résume le D r Martine Devries, de Médecins du monde (NL du 11/09/10). Demander aux bénéficiaires de payer l’AME c’est taxer les plus pauvres des plus pauvres. » C’est en effet l’un des paradoxes de cette réforme : faire payer des personnes qui sont sans aucune ressource.

« Taxer les plus pauvres des pauvres »

En 2009, l’AME a bénéficié à 215 000 personnes aux ressources inférieures à 634 euros par mois, et a coûté 546 millions d’euros. Son budget a augmenté de 15 % en un an. Le député de la majorité Dominique Tian estime que le « coût dérape » et que le dispositif est « très largement fraudé ». Ce que conteste Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, alléguant qu’il n’y a «  pas de dérive financière de l’AME » et que « les fraudes ne sont pas majoritaires (...) Le coût global évolue de la même façon que les dépenses de santé ». Le Dr Martine Devries avance une autre explication à cette augmentation : « Les déboutés du droit d’asile sont de plus en plus nombreux. Leur nombre a augmenté de 20 %.
Tant que leur demande est étudiée par une préfecture, ils bénéficient de la CMU. Dès lors qu’ils sont déboutés, ils n’y ont plus droit et sont éligibles à l’AME.
 » La réforme de l’AME a été votée dans le cadre de l’examen en première lecture des crédits Santé du projet de loi de finances 2011. Le montant du budget de l’AME s’établit à 588 millions d’euros pour 2011. Selon Roselyne Bachelot cette mesure devrait permettre de couvrir « les frais d’ouverture du dossier et la fabrication de la carte sécurisée ».

« Une réforme injuste, onéreuse et dangereuse pour la santé publique »

N’en reste pas moins le coût de cette cotisation annuelle. Le forfait de 30 euros revient à « écarter une partie de ces personnes de l’accès aux soins », déplore Marisol Touraine (PS). Médecins du monde considère en effet que 80 % des sans-papiers négligent leur santé. C’était l’argument du Dr Martine Devries : la gratuité de l’AME est un devoir de solidarité. « Les bénéficiaires de l’AME ne sont pas les travailleurs sans-papiers qui eux, même s’ils sont en situation illégale sur le territoire, paient des cotisations et ont droit à la CMU, expliquait-elle. Les bénéficiaires de l’AME n’ont rien. Alors quand ils vont chez le médecin, ce n’est pas pour de la chirurgie esthétique ! C’est pour leur survie. Alors c’est évidemment un devoir de solidarité. Mais c’est aussi une nécessité économique et de santé publique. »


Et la santé publique ?

Présidente du Parti Chrétien démocrate, Christine Boutin déplore quant à elle une série de restrictions qui « n’est pas acceptable », précisant : « On ne se rend pas compte qu’en prenant une telle mesure c’est la santé publique en général que nous fragilisons. » Ce que confirme le Dr Martine Devries : « Trois arguments démontrent la nécessité de cette AME et les effets néfastes de cette réforme qui se révélera dangereuse en terme de santé publique, économiquement catastrophique et socialement injuste et discriminatoire. Laisser cette AME gratuite est en réalité un devoir de gestion rationnelle d’accès aux soins puisqu’il coûte moins cher de prendre en charge une pathologie de bonne heure qu’à un stade avancé, et un devoir de santé publique car on ne peut pas laisser impunément une personne souffrant d’une maladie infectieuse parmi la collectivité. Au-delà de l’altruisme, la solidarité c’est aussi penser à soi : nous faisons tous part ie d’une chaîne et si un maillon casse, c’est tout le monde qui se casse la gueule. »

Vingt à trente bénéficiaires calaisiens

Calais ayant la chance de disposer d’une permanence d’accès aux soins (Pass), la ville compte peu de personnes éligibles à l’AME. «  Il s’agit de migrants qui veulent passer mais n’y parviennent pas et sont présents depuis trois mois, ou des gens qui ont décidé de rester mais ont été déboutés du droit d’asile ou sont en attente d’un récépissé de leur demande, décrit le Dr Martine Devries. Alors c’est vrai, il y a une Pass à Calais, mais quand on est là depuis plusieurs mois, qu’on commence à s’installer, peut-être avec quelqu’un dans un logement... on n’a pas forcément envie de retourner faire la queue à la Pass. De plus, la Pass est quand même engorgée. Et puis il n’y a pas que Calais. Boulogne, Dunkerque ou Saint-Omer n’ont pas de Pass. Les personnes qui n’ont pas l’AME ou qui ne pourront pas la payer iront aux urgences des hôpitaux. » Vingt ou trente personnes bénéficieraient de l’AME à Calais.

Source : http://www.nordlittoral.fr/actualite/Info_locale/article_1303072.shtml

Communiqué - Huit années de Sous-France

1er novembre 2010

Fin septembre : les médias se bousculent à Calais pour faire un bilan du coup médiatique de M. Besson, un an après. Les chiffres sont formels, il y a moins de migrants.
Qu’explique cette baisse des effectifs ?
… Un éparpillement des migrants dans tout le Nord, sur le littoral, comme dans les terres.
… Un effet de mode pour les pays du Nord, notamment la Suède, où les Afghans seraient mieux accueillis.
… Une répression accentuée les jours précédant la fameuse date anniversaire du démantèlement de la «  jungle »…
Toutes les excuses sont bonnes, mais celle de la réussite d’une politique menée par le Ministère de l’Immigration, NON !

Rappelons qu’il y a moins de migrants. C’est-à-dire qu’ils sont toujours là, et ce, malgré les dires du Ministre de l’Intérieur en 2002, Nicolas Sarkozy, qui prétendait résoudre le problème en fermant le centre de Croix-Rouge de Sangatte.

Ces deux événements médiatiques montrent bien qu’il est inutile de traiter la problématique calaisienne et de manière globale du littoral nord comme un phénomène local. Ces coups d’épée dans l’eau n’ont eu pour seuls effets que la précarisation accentuée d’êtres humains et la satisfaction d’un électorat d’extrême droite.

D’ailleurs notons que des actes de violence à caractère raciste, jusque là quasi-inexistants, ont secoué l’actualité ce mois d’octobre. Autres conséquences de la politique menée par nos dirigeants ?

On entend parler souvent des migrants, mais on ne les connaît pas. Cette ignorance pousse à l’ignominie. Pour poursuivre notre action de mobilisation et de sensibilisation, nous invitons la population et la presse à se joindre à nous, lors de la distribution du repas du samedi 6 novembre 2010, à 18h30. En ce moment symbolique, vous pourrez mieux connaître les migrants, mais aussi les bénévoles de SALAM.
Des réponses pourront être apportées aux questions.

Nous vous attendons nombreux.
Calais, le 1 novembre 2010,
Association SALAM Nord/Pas-de-Calais

Pour voir notre dossier de presse, cliquez https://mail.google.com/mail/?ui=2&...

L’Assemblée nationale adopte le projet de loi sur l’immigration

14 octobre 2010

Les députés ont adopté hier en première lecture le projet de loi sur l’immigration. Le projet de loi a été adopté par 294 voix pour et 239 contre. Mais 47 voix de lamajorité ont manqué à Éric Besson, dont celles de plusieurs anciens ministres. ...

Élaboré par le ministre de l’Immigration Éric Besson, le texte a été renforcé après le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy sur la sécurité, prononcé le 30 juillet dernier.

Il étend la liste des motifs de déchéance de la nationalité « aux personnes condamnées pour meurtre » de personnes dépositaires de l’autorité publique, notamment les policiers, gendarmes, préfets et magistrats. Cette disposition s’applique également aux «  violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

Prévue par l’article 25 du code civil pour des personnes ayant acquis la nationalité française, la déchéance de nationalité était jusque-là réservée à des crimes portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, comme l’espionnage, ou des faits de terrorisme. Par ailleurs, le projet de loi décline une série de mesures concernant l’immigration clandestine. Il ouvre notamment la possibilité de créer une zone d’attente pour « faire face aux afflux de migrants franchissant la frontière en dehors d’un point de passage frontalier ».


« Abus de droit »

Plusieurs dispositions concernent notamment les citoyens de l’Union européenne - et donc, implicitement, les Roms.

Un article définit comme un « abus de droit » la présence sur le territoire français « dans le but essentiel de bénéficier du système d’assistance sociale ».

Le texte doit désormais être examiné par le Sénat.

Source : http://www.lavoixdunord.fr/France_M...

Huit mois ferme pour avoir incendié une tente d’un migrant

12 octobre 2010

Rue Mollien, une bagarre a éclaté jeudi dernier. La police interpelle un Afghan aux prises avec deux Français. ...

Le migrant s’explique : il a surpris ces deux personnes sortant de sa tente. Tente qui s’est ensuite embrasée.

Au commissariat, Grégory Dalibon, 30 ans, sans profession, déclare : « Vous n’allez pas me casser les c... pour une tente d’immigré et même s’il avait été dedans, c’était pareil ! » Il continue sur ce ton et ne laisse aucun doute sur le caractère raciste de l’agression.

Présenté devant le tribunal hier, il a depuis changé de comportement. « Je sais que j’ai mal agi, que je n’aurais pas dû commettre cet acte mais j’ai agi sous l’influence de l’alcool. » Aux questions de la présidente qui lui demande de s’expliquer sur les faits, il déclare : « Il y a quelques semaines, une jeune femme s’est plainte d’une agression sexuelle commise par un Afghan. Je l’ai amenée à l’hôpital et elle a déposé plainte. Son agresseur a été relaxé... J’avais prévu d’organiser une battue pour le retrouver mais ils se ressemblent tous. Je peux vous dire que ça ne se passe pas comme cela dans le 93 où je réside de temps à autre. On les traite autrement. » Et il pensait que c’était la tente de l’Afghan impliqué dans l’autre affaire. « C’était une manière de venger cette jeune femme victime d’une véritable agression. »

Pour le procureur, il s’agit d’un acte intolérable, d’une vengeance, d’une manière de faire justice soi-même qui ne correspond pas au droit. Le tribunal condamne l’incendiaire à 8 mois de prison ferme et ordonne son maintien en détention.

Source : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/...

Trois skinheads placés en détention provisoire jusqu’au 12 novembre

9 octobre 2010

Ils sont quatre garçons, tous très jeunes majeurs, à être présentés hier, en comparution immédiate, âgés de 18 à 22 ans, tandis que leurs comparses mineurs défilent devant le juge des enfants dans le même temps.

Certes, ils n’ont pas beaucoup de cheveux sur le caillou, et semblent réciter à leurs conseils respectifs ce qu’on leur a fait ingurgiter, tous revendiquant faire partie de la mouvance skinhead.
À Calais, depuis le 1er août 2010, et jusqu’à leur interpellation, en début de semaine, ils ont violenté à l’aide de barres de fer, de couteaux, de pierres, de gaz lacrymogènes... des hommes de nationalités afghane et soudanaise. Au-delà, il y a ces propos tenus sur la voie publique, à caractère raciste : « Sale noir, négro, on n’a pas besoin de toi en France... ».

Un meneur, deux suiveurs et un petit nouveau

Originaires respectivement des Attaques, de Fiennes, de Blériot, et enfin de Calais, Rémi est perçu comme « le meneur », celui qui ne regrette pas, et si c’était à refaire, il irait dans le même sens... Il est par ailleurs plus jeune de la bande. Derrière lui, Christopher et Jason. Pour finir, le parfait suiveur en la personne de Yann, influençable, « adhérent » au groupe depuis trois semaines seulement comme pour se donner une personnalité depuis sa rencontre avec eux lors des vacances d’été, au camping de Blériot.
Deux d’entre eux n’ont pas de casier judiciaire. Christopher compte déjà trois mentions à son casier, lui pour qui le juge de l’application des peines demande la révocation d’un précédent sursis, lui qui se trouve en état de récidive légale par rapport aux faits de violences. Jason a lui été condamné le 20 mai 2010 pour des faits de dégradations.
Côté victime, un seul homme, de race noire, est présent, assisté d’une interprète. Il n’est pas rassuré, compte tenu des regards qui lui sont lancés, mais n’hésite pas, courageux, à se constituer partie civile, alors que l’ensemble des comparses sollicitent un délai pour préparer leur défense.

Menottes aux poignets et larmes aux yeux

Alors, détention provisoire ou contrôle judiciaire ? Le vice-procureur prend la parole : « On a ici des auditions, des perquisitions et des prévenus qui se sont rendus coupables des faits reprochés, même si le tout est laissé à l’appréciation de la juridiction. Ils se disent adhérents de la mouvance skin, une idéologie que l’un des quatre transporte, alors que les trois autres ne connaissent même pas la portée, ni le sens des termes utilisés. Ils sont hostiles à tout ce qui est étranger. Les laisser libres, ça veut dire des représailles, de la haine, des pressions virulentes, de la vindicte, de la vendetta... ». Il requiert la détention provisoire pour les trois plus impliqués et un contrôle judiciaire pour le petit dernier de la troupe.
En défense, Maîtres Robert et Sagniez plaident « la jeunesse de leurs clients, ce sentiment d’impunité qui est tombé en garde à vue... et enfin, cette volonté désormais de casser le groupe et d’en éradiquer les effets néfastes... mais pas en prison ».
A l’issue de l’audience, la victime est repartie, protégée par la police, couchée dans un véhicule... Quant aux trois prévenus les plus impliqués dans ces agressions, ils partent en détention provisoire, dans trois centres de détention différents, menottes aux poignets et larmes aux yeux... Le dernier est lui placé sous contrôle judiciaire. Il repart avec ses parents... la leçon devrait être comprise.

L’affaire est renvoyée au vendredi 12 novembre 2010.

Source : http://www.nordlittoral.fr/actualit...

Migrants : « Il n’y a pas que Calais », disent les militants dunkerquois

23 septembre 2010

Une trentaine de bénévoles des associations du « collectif du 4 septembre » ont déployé des banderoles et des tentes, tôt hier matin, devant la sous-préfecture. ...

Ils ont marqué, à leur manière, le premier anniversaire du démantèlement de la jungle de Calais, « en rappelant que le Dunkerquois est en train de connaître les mêmes problèmes ». Ils dénoncent une « chasse à l’homme » contre les migrants, une semaine après la destruction du camp de Loon-Plage, où vivaient des mineurs.

A Calais, l’aide aux migrants continue malgré la pression policière

22 septembre 2010

Portfolio sur les activités de SALAM à voir en cliquant
http://www.lemonde.fr/societe/portf...

Communiqué - Qui dirige les CRS à Calais ?

22 septembre 2010

Ce matin un nouvel incident s’est produit sur le terrain (donné par la région et aménagé par la mairie) où SALAM distribue le petit déjeuner.

Des employés de la mairie réparaient le grillage et la grille de la rue de Moscou était ouverte.
Deux fourgons de CRS ont alors pénétré sur le terrain l’un d’entre eux empêchant le passage du camion de l’association SALAM.

Devant les questions des bénévoles les policiers ont prétexté : " qu’ils agissaient sur ordre de la mairie (propos démentis aussitôt par les employés municipaux) et qu’ils ne quitteraient les lieux qu’une fois l’endroit sécurisé".

Ils ont ensuite procédé à l’arrestation de quatre Soudanais.

Lundi matin, les CRS avaient à 9 heures 45 procédé à l’interpellation de trois Africains qui attendaient l’ouverture des grilles. Contact avait été pris avec la Police des Airs et Frontières et le nécessaire devait être fait pour que pareil incident ne se reproduise plus...

Un accord est pourtant conclu pour que les CRS n’arrêtent pas les migrants quand ils viennent ou repartent du lieu de distribution.

Alors on peut se poser la question. Qui dirige les CRS ? De qui prennent-ils leurs ordres ? de la PAF ? de la mairie ? du nouveau sous-préfet (les sous-préfets se suivent... Les consignes perdurent) ?

Il y a un an, jour pour jour, la "jungle" était détruite. Nombre de journalistes sont sur le terrain et tous ont posé la même question : qu’est-ce-qui a changé ?
Les migrants sont moins nombreux mais les forces de l’ordre sont toujours aussi présentes et leurs méthodes ne changent pas...

HALTE AUX HARCELEMENTS ! HALTE A LA CHASSE A L HOMME !!!

Retour à Calais, un an après le démantèlement médiatique de la Jungle

21 septembre 2010

Dans les rues de Calais, les migrants ont disparu. Volatilisés. C’est à peine si l’on croise, parfois, deux ou trois Soudanais. Eric Besson aurait donc réussi. Le 22 septembre 2009, le ministre de l’Immigration détruisait la «  jungle » de Calais, principal campement des Afghans à la périphérie de la ville. Il fallait, assurait alors le ministre de l’Immigration, « casser le principal outil de travail des filières clandestines dans la région ». Casser, détruire, démanteler… Ainsi, la politique de l’anéantissement serait gagnante.

La réalité est beaucoup plus sordide. Les migrants sont toujours là, mais réduits à l’invisibilité. Traqués par la police, ils sont des ombres qui se terrent dans des squats et des campements encore plus précaires.

De fait, leur nombre a baissé. En juillet 2009, les associations calaisiennes comptabilisaient environ 1 200 migrants ; aujourd’hui ils seraient moins de 300. Évidemment, ces hommes et ces femmes n’ont pas disparu comme par enchantement, on les retrouve ailleurs, selon le principe des vases communicants. Certains sont partis tenter leur chance en Belgique ou en Suède, réputées plus accueillantes. D’autres se sont réfugiés à Paris (lire ci-contre). Enfin, ils seraient nombreux à avoir simplement quitté Calais pour ses alentours, s’installant dans des camps précaires le long du littoral de la Manche, de Dunkerque à Cherbourg, où l’un de leur campement a récemment été incendié. En tout, environ 500 migrants vivraient dans la région. « Leur nombre a effectivement diminué, mais ce n’est pas dû à l’intervention d’Eric Besson, modère Francis Gest, du collectif d’associations C’Sur. La politique de contrôle aux portes de l’Europe, très efficace, empêche les migrants de passer les frontières. Forcément, ça se répercute ici. »

Emmuré vivant

Autre moyen de dissuasion très efficace : la pression policière. Car si le nombre de migrants a baissé, le nombre de CRS, lui, est resté stable. Une compagnie et demie, soit 80 hommes, est en faction dans la ville. «  Le harcèlement policier est quotidien, soupire Vincent De Coninck, responsable local du Secours catholique. Il y a une vraie volonté de leur rendre la vie impossible, quelqu’en soit le coût humain. Cet été, un nouveau cap a été franchi avec des interpellations sur les lieux de distribution des repas. Et pendant le ramadan, ils intervenaient dans les squats à 20h45, juste au moment de la rupture du jeûne. Résultat, les migrants, embarqués en centre de rétention, ne mangeaient pas pendant plusieurs jours. »

Burlesques ou dramatiques, les anecdotes sur les abus policiers fleurissent.
Récemment, une sortie scolaire dans la citadelle a viré au théâtre de Guignol lorsque les collégiens se sont retrouvés au milieu d’une course poursuite entre migrants et CRS, les premiers se jetant dans les douves pour échapper aux seconds. Autre histoire qui a fait le tour de la ville : la semaine dernière, les forces de l’ordre ont muré un squat, oubliant un migrant à l’intérieur. L’homme a passé 24 heures emmuré vivant, avant que les associations réussissent à faire intervenir les forces de l’ordre. « Vous connaissez une ville où il existe une telle présence policière ? lance Francis Gest, de C’Sur. C’est invivable. La police tourne dans la ville, les repère, puis démantèle, casse, gaze, mure. Ils sont systématiquement délogés et les squats fermés. Leur vie ici est impossible. »

Squat des Africains

Avec une telle surveillance, les migrants se font le plus discret possible, tentant de préserver un tant soit peu leurs campements éphémères. Actuellement, sur Calais et sa périphérie, une quinzaine de camps et squats auraient ainsi vu le jour. Mariam Guerey, énergique salariée du Secours catholique, qui organise des maraudes pour « apporter un peu de chaleur aux migrants », les connaît quasiment tous. Certains sont en plein cœur de la ville. Ainsi, les Africains squattent une immense usine désaffectée. Au milieu des anciennes machines, Soudanais et Erythréens se réchauffent auprès d’un maigre feu. Du verre brisé et des morceaux de bois jonchent le sol, les fenêtres sont toutes cassées. Certaines par la police assurent les migrants. Sur le mur, l’un d’eux a écrit, d’une belle écriture arabe calligraphiée : « Notre vie avec la police ressemble à celle de la souris avec le chat ». En dessous, une petite souris côtoie un matou aux dents particulièrement pointues.

Le matin même, le chat a bien travaillé : une descente à 7h30 s’est soldée par une trentaine d’arrestations. Hachim est passé entre les mailles du filet en se faisant tout petit dans sa cachette : le haut d’une grande armoire, au fin fond de l’usine. Hachim a un beau visage d’adulte pas tout a fait sorti de l’enfance : il a 18 ans, a fui l’Erythrée dans la corne de l’Afrique, traversé la Libye, la Méditerranée, la Grèce puis l’Italie avant de se retrouver coincé dans l’entonnoir calaisien. Il aimerait rejoindre les Pays-Bas et passe ses nuits à se glisser sous des camions.

Autre refuge prisé des migrants : les squares et jardin. Au parc Richelieu, à côté de la pelouse bien entretenue et des platebandes fleuries, les Afghans tuent le temps sur les bancs. Parmi eux : Kadir. Comme tous les ados du monde, ce jeune afghan à la main lourde sur la laque : ses cheveux gominés se dressent en crête au sommet de sa tête. Kadir a quitté son pays alors qu’il avait à peine quatorze ans, a traversé seul l’Europe pour se retrouver à Calais où il vivote depuis deux ans. Le 22 septembre 2009, Kadir était dans la «  jungle » au moment de son démantèlement. Il a été arrêté - comme 275 autres Afghans, dont une moitié de mineurs – placé dans un foyer de Carvin, à 120 kilomètres de Calais. Il y passe un mois, « avec les fous » dit il, avant de revenir. Depuis, il dort dehors. Où ? « Dans la jungle » répond-il comme une évidence.

Nouvelle jungle

Dans la zone dunaire qui jouxte l’hoverport, une nouvelle «  jungle » a en effet vu le jour. Rien à voir avec l’ancien campement pachtou et ses baraques sommaires faites de bâches en plastique et de palettes de bois. Ici, pas de construction, à peine quelques affaires cachées au milieu des broussailles. Les migrants se rassemblent par petits groupes. «  Pas plus de quatre ou cinq sinon ils savent qu’ils vont être repérés » explique Charles Frammezelle, bénévole connu sous le nom de Moustache. Derrière un bosquet, il montre un blouson, un savon, une bouilloire, autant de signes de la vie fragile qui s’est installée ici.

Mineur et demandeur d’asile, Kadir devrait doublement être logé par l’État français. Dans des structures adéquates et non pas dans des centres pour jeunes délinquants comme l’ont été les mineurs arrêtés lors de l’opération de septembre 2009 souligne Mélanie de l’association de soutien aux migrants Salam : «  Beaucoup nous ont raconté qu’ils avaient été maltraités par les policiers, avant d’être emmenés dans des centres qui n’étaient pas adaptés. C’est dommage car c’était peut être le bon moment pour que certains puissent rester en France ». Contrairement aux affirmations d’Eric Besson, pour qui ces migrants n’ont qu’un seul souhait, passer en Angleterre, nombreux sont ceux qui ont déposé une demande d’asile en France. Depuis l’installation d’un bureau de traitement des demandes d’asile à la sous-préfecture de Calais en mai 2009, pas moins de 480 migrants y ont déposés un dossier. Mais ils ne sont que la moitié à avoir obtenu une autorisation provisoire de séjour, les autres tombant sous le coup de la procédure de Dublin II qui renvoie les réfugiés dans le premier pays de l’Europe ayant pris leurs empreintes, la Grèce dans leur immense majorité, où le taux de reconnaissance du statut de réfugié est de 0,04%...

Un ange dans le purgatoire

La création de ce bureau à Calais fait parti des quelques progrès apportés aux migrants depuis l’année dernière. Ainsi, la municipalité UMP a mis en place un point de distribution des repas, des douches, des toilettes chimiques. Le Secours catholique s’est vu attribué un préfabriqué tout beau, tout neuf et tout… caché ! Car ces nouveaux locaux se trouvent en périphérie de la ville, à près d’une heure de marche du centre. Et tout est à l’avenant : les douches se situent à un bout de la ville, le point de distribution des repas à un autre. Certes, les migrants peuvent désormais manger à l’abri, mais dans un lieu excentré et bien à l’abri des regards. Et voilà comment, sur un coup de baguette magique, les migrants deviennent invisibles… « C’est une stratégie de la mairie, regrette Vincent de Coninck, du Secours catholique. Nous éparpiller et nous épuiser. Nous sommes dans un système de navette permanent qui nous demande beaucoup de temps et d’énergie. »

Au volant de sa camionnette blanche, Myriam confirme, qui passe un temps fou à conduire les migrants aux douches, à l’alphabétisation, aux repas… «  C’est pas très écolo » ironise t-elle, avant de freiner brusquement. Elle a aperçu sur le trottoir Léa, seule migrante actuellement présente à Calais. Léa a 17 ans et le sourire d’un ange au milieu de ce purgatoire. Avec sa douce voix et dans un anglais parfait, elle raconte son odyssée : arrivée à Calais il y a quatre jours, elle a fui l’Erythrée où sa religion, le protestantisme, est strictement interdite. Pour l’avoir pratiquée, son père est retenu dans les geôles du pouvoir, sa mère a fui au Soudan, sa sœur en Angleterre. Léa veut tenter le «  passage » pour la rejoindre. Quand on lui demande si elle n’a pas peur d’essayer une traversée aussi dangereuse, elle répond avec son beau sourire : « Si, mais que pouvons-nous faire d’autre ? »

Source : http://humanite.fr/node/453928

Loon-Plage : les services de l’Etat procèdent à la destruction de la « jungle »

15 septembre 2010

Tôt ce matin, les pelleteuses sont entrées en action sur le camp de migrants de Loon-Plage, situé dans le port ouest de Dunkerque, à quelques centaines de mètres du terminal ferry.

Moins de dix personnes - des ressortissants afghans - vivaient là, dans des abris de fortune. Le nombre de migrants aurait considérablement baissé dans les "jungles" du Dunkerquois depuis le début de l’été, selon les services de police, passant de plus de 150 à environ 80.

Cette opération intervient à une semaine exactement du premier anniversaire de la destruction de la «  jungle » de Calais, le 22 septembre 2009. A Loon-Plage, où les abris sont régulièrement mis à sac pour éviter une installation durable des migrants, la dernière destruction remontait à novembre 2009.

« La Nation, c’est un traitement digne et égal pour tous »

14 septembre 2010

Libération, SOS Racisme et La Règle du jeu lancent un appel contre l’extension des possibilités de déchéance de la nationalité française.

« En proposant d’étendre les possibilités de déchéance de la nationalité française à de nouvelles catégories de citoyens, Nicolas Sarkozy a franchi, avec le discours de Grenoble, un cap dangereux.

En effet, pour la première fois au plus haut de niveau de l’Etat, il aura été publiquement affirmé qu’il existe des « Français de souche » et des «  Français de papier », comme le clame le Front National depuis sa création et au risque de crédibiliser ce dernier. Allant jusqu’à remettre en cause le droit du sol, le Président de la République voudrait en outre que les jeunes « d’origine étrangère » ne deviennent plus automatiquement français à leur majorité s’ils ont été délinquants !

Sous le faux prétexte d’assurer la sécurité des Français, le pouvoir tend en fait à imposer une idée aussi simple que malhonnête : les problèmes de notre société seraient le fait des étrangers et des Français d’origine étrangère.

De tels propos, relayés et amplifiés jusqu’à la nausée par nombre de responsables politiques poursuivent une lente mais sure dérive illustrée aussi bien par le débat sur l’identité nationale que par l’ignoble stigmatisation dont les Roms et les Gens du voyages sont depuis quelques semaines les victimes.

Ces propos constituent une atteinte intolérable aux principes constitutifs de la Nation.

Pour nous, la Nation, ce n’est pas la recherche frénétique de la mise au ban de citoyens. _ C’est tout au contraire l’affirmation de la légitimité de tous à participer en pleine égalité aux choix publics.

Pour nous, la Nation, ce n’est pas l’utilisation des étrangers comme boucs émissaires afin de masquer le marasme économique et social de notre pays.

C’est tout au contraire l’attachement à un traitement digne et égal de tous.

Malheureusement, cette atteinte aux valeurs d’égalité et de dignité s’apprête aujourd’hui à trouver une concrétisation à travers le projet de loi Besson relatif à l’immigration et la batterie d’amendements d’ores et déjà annoncés pour durcir un texte qui tournait déjà le dos aux principes humanistes les plus élémentaires.

Face à cette offensive, nous prononçons un triple « non » :

Non à l’extension des possibilités de déchéance de nationalité !

Non à la stigmatisation des Roms et des Gens du voyages !

Non au recul des droits des étrangers contenu dans le projet de loi Besson ! »

Cliquez ici pour signer la pétition : http://www.touchepasamanation.com/

Communiqué - Calais serait-elle condamnée à rester une ville de non droit ?

10 septembre 2010

Après avoir harcelé les migrants chaque soir lors de leur « repas » à la nuit tombante en cette période de ramadan, les forces de l’ordre décuplent leurs arrestations aussi brutales qu’inutiles !

Ce vendredi matin des collégiens ont eu un « drôle » de cours d’instruction civique aux abords de la citadelle... En effet , matraques et gaz à la main, les forces de l’ordre poursuivaient des migrants dont certains plongèrent dans le canal pour tenter d’échapper à une énième arrestation dont le seul but est de leur infliger une marche forcée de Coquelles à Calais quelques dizaines de minutes plus tard !

Ces harcèlements sont incessants notamment dès qu’il pleut !

L’association SALAM Nord/Pas-de-Calais dénonce ces dérives inquiétantes en cette période où la Cour Européenne multiplie les rappels à l’ordre à l’encontre de la France, visiblement en difficulté avec le respect des Droits de L’Homme !

http://www.associationsalam.org

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Communiqués c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 4735