Une tribune pour les luttes

Marseille

Solidarité avec les peuples de méditerranée en lutte

Manifestation du 6 février sur la Canebière des Réformés au Vieux Port.

Article mis en ligne le lundi 7 février 2011

Béchir
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Marseille, 6 février 2011 : "Nous sommes tous Egyptiens !"

Au départ, ce devait être un meeting-forum en "solidarité avec les peuples de Méditerranée en lutte" aux Mobiles, en haut de la Canebière. "Mais si on est plus de 200, on part en manif jusqu’au vieux port", annonce Aziz, militant algérien du collectif Solidarité Maghreb, constitué dans l’urgence courant janvier pour appuyer la révolution tunisienne et pour soutenir les Algériens en colère à travers le pays.
A peine le temps de se retourner, voilà que 300 à 400 personnes partent en cortège. L’ambiance est bon enfant. Sous le soleil, familles et militants français, arabes et même quelques kurdes, défilent en brandissant des panneaux bricolés à la hâte sur des bouts de carton où ils ont tracé au feutre des slogans venus de la place Tahrir ( Libération) au Caire, vus ou entendus à la télé et sur internet : tous réclament la tête de Moubarak, "tête de serpent !", "Abid ( qu’on pourrait traduire ici par "valet" ) des Américains".

"Moubarak assassin !", clament des manifestants en brandissant des portraits de quelques uns des 500 morts recensés à ce jour, mais aussi des portraits des blessés de la bataille d’Et-Tahrir qui, couverts de bandages mais fiers et dignes, campent toujours sur la place. Ils relaient ainsi l’appel lancé d’Egypte pour faire de ce dimanche "une journée des martyrs".

Cependant, le caractère vindicatif des manifestants n’est ni haineux ni pleurnichard. Le ton n’est pas martial, au contraire. Les gens reprennent des slogans sur l’air de la nokta - la blague - populaire, appuyant l’accent baladi largement connu à travers films et feuilletons égyptiens. Arrivés sur le Vieux-port, les jeunes posent fièrement avec le drapeau égyptien pour une photo-souvenir. D’autres sont drapés aux couleurs des autres pays arabes : il semble déjà tellement loin le temps où ces emblèmes symbolisaient, à travers le football, l’instrumentalisation par des régimes aux abois de sentiments nationaux chauvins ou racistes, et servaient d’étendard pour une guerre fratricide comme ce fut le cas entre Algériens et Egyptiens lors des éliminatoires de la coupe du monde 2010.

Liberté, Démocratie. Dignité. Pour la transformation sociale. Le Pouvoir au peuple !

Aujourd’hui, "Nous sommes tous Egyptiens" clament les manifestants de toute origine. Et cela quand bien même les Egyptiens de Marseille ne semblent pas encore tous être sortis d’une prudente réserve. Leur mobilisation, localement, n’en est qu’à ces débuts, et on aura surtout remarqué le renfort d’Egyptiens venus en convoi de Nice. Mais le mouvement est lancé, et les militants se préparent à la deuxième phase de la révolution démocratique qui se profile : la discussion sur les alliances possibles pour l’édification des nouveaux programmes sociaux et politiques dans une configuration inédite, autour des valeurs de Liberté, de Démocratie et de Dignité. Avec pour horizon la transformation sociale et le Pouvoir au peuple. Plusieurs meetings sont prévus en ce sens dans les jours à venir sur Marseille et ses environs, notamment le 18 février dans les Quartiers Nord. Nous y reviendrons.

Mogniss H. Abdallah

agence IM’média

Vidéo d’un rassemblement précédent à Marseille :

4 février 2011 - Témoignage d’un Egyptien de retour du Caire, sur la Canebière : www.dailymotion.com/video/xgwiwu_di...

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Depuis le début de cette année 2011, un vent de liberté et d’aspiration à la démocratie et à la justice sociale, souffle sur plusieurs pays de la rive sud de la Méditerranée.

Après le soulèvement populaire en Tunisie couronné par la chute du régime dictatorial de BENALI, c’est autour du peuple Egyptien d’entrer en scène. En effet depuis une semaine, le peuple du Caire, d’Alexandrie et de Suez est sorti massivement dans la rue pour demander le départ de MOUBARAK.

La victoire du peuple tunisien et la résistance du peuple d’Egypte, sont un modèle pour les autres peuples de Méditerranée en butte à leur dictature. Le peuple algérien, après une décennie sanglante (les années 1990) et une décennie de Hogra et de misère sociale (les années 2000), décide de se prendre en charge. Les émeutes populaires du mois de janvier et les mobilisations qui se préparent pour ce mois de février donnent le signal de départ d’une contestation sociale tant de fois reportée.

Ces peuples luttent pour le même idéal démocratique et de progrès social. Ils ne constituent pas une menace, comme le ressassent les médias dominant en Europe, pour les peuples de la rive Nord de la méditerranée. Ils ont donc besoin de notre solidarité. Celle-ci se doit être multiforme. Comme elle ne pourra pas venir des gouvernants, qui continuent à soutenir les dictatures, elle viendra donc des organisations démocratiques de la société civile et des courants politiques qui ont objectivement intérêt à la victoire de ces peuples.

Pour toutes ces raisons, Le Collectif Solidarité Maghreb qui s’est constitué dans l’urgence au début de mois de janvier pour répondre à la nécessité d’organiser la solidarité, vous invite à prendre une part active de cette solidarité.

Il appelle toutes les organisations démocratiques sensibles au processus de libération en cours dans les pays de la rive sud de la méditerranée, à venir exprimer publiquement leur solidarité lors du Meeting Forum qu’il organise le

Dimanche 06 février 2011 à 14h30

Square Léon Blum (Les mobiles, en haut de la canebière).

Contact : Email : solidarite.maghreb chez gmail.com

Tel :06.33.04.55.91

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Vos commentaires

  • Le 4 février 2011 à 17:56, par le journal de personne En réponse à : Solidarité avec les peuples de méditerranée en lutte

    Dégage-toi toi-même

    Le peuple désir la chute du régime
    Le peuple désir la chute du régime
    Le peuple désir la chute du régime
    Le peuple désir la chute du régime
    Le peuple désir la chute du régime
    Le peuple désir la chute du régime
    http://www.lejournaldepersonne.com/2011/02/degage-toi-toi-meme/

  • Le 6 février 2011 à 12:14, par Christiane En réponse à : Quand la police de Sarkozy réprime la solidarité avec l’Egypte..5 blessés et 100 arrestations

    mercredi 2 février 2011

    Alors que les manifestations au Caire contre le régime de Moubarak continuent de braver le couvre-feu, la police et l’armée (qui ont déjà fait 125 morts), les Egyptiens de Paris s’étaient donné rendez-vous, samedi après-midi, devant leur ambassade, pour un rassemblement de soutien à leurs compatriotes. Malgré la posture diplomatique du gouvernement français, qui n’a de cesse d’appeler au « calme » et à la « retenue », ce rassemblement s’est terminé dans le sang et par une centaine d’arrestations. Motif des CRS : personne n’avait déposé de demande d’autorisation de manifester.

    C’est une véritable rafle qui s’est déroulée samedi soir sur les Champs Elysées, à la fin du rassemblement de soutien aux Egyptiens. Tout avait pourtant bien commencé : à l’appel de collectifs, 500 personnes s’étaient réunies dès 14h devant l’ambassade d’Egypte, dans le 8ème arrondissement de Paris, pour protester contre la dictature de Moubarak. A quelques mètres de l’ambassade, pas de « casseurs » ni de « jeunes excités », mais des familles égyptiennes, des Tunisiens et des militants politiques venus dire leur solidarité avec les populations du Caire, d’Alexandrie, d’Algérie et de Gaza.

    Beaucoup de manifestants étaient surtout venus s’échanger des informations sur la situation en Egypte, les communications téléphoniques et internet étant coupées depuis plusieurs jours sur décision du gouvernement égyptien. Les uns criaient « Moubarak dégage ! », les autres chantaient, certains grimpaient aux arbres pour y accrocher des drapeaux sous les ovations de leurs camarades, tandis que d’autres brûlaient une petite photo de Moubarak imprimée sur une feuille format A4, et tout le monde se félicitait de ce « souffle de liberté » venu du monde arabe. Une ambiance plutôt bon enfant, en somme.

    La présence d’une demi-douzaine de voitures de police et de quelques cars de police aux alentours du métro Kleber, ainsi que le barrage dressé entre eux et leur ambassade par huit camions de CRS, n’avaient pas l’air de gêner les manifestants. Aucune insulte, aucun affrontement, aucun incident ne s’est produit : les Egyptiens n’étaient pas là pour manifester contre le gouvernement. Certains se sont même demandés ce qu’Olivier Besancenot faisait là, avec eux. « On est venus dire notre solidarité, nous aussi, même si on est pas égyptiens », leur ont répondu des militants du NPA.

    Ni armés, ni en colère, ni énervés, les Egyptiens n’étaient pas venus en découdre. Au contraire même. Désireux de ne surtout rien faire qui pourrait froisser la police française, ils ont hésité longtemps avant de partir en manifestation ; ils voulaient être sûrs que cela ne « gênerait pas la police ». Vers 17h, finalement, ils ont formé un cortège. Le temps qu’ils prennent cette décision, les rangs s’étaient considérablement vidés : certains étaient partis vers le métro Ternes, les autres vers Monceau, beaucoup étaient rentrés chez eux à cause du froid. La plupart des militants politiques, notamment, étaient partis. Ne restaient que des Egyptiens et des Tunisiens, qui se sont dirigés vers le seul côté de la rue qui n’était pas bloqué par la police.

    Un cortège de 200 personnes s’est donc mis en route vers les Champs Elysées, qu’il a descendu sans encombre jusqu’au milieu de l’avenue, dépassant la station Georges V. Au fur et à mesure, les derniers militants politiques quittaient le cortège pour rejoindre le métro, mais les Egyptiens, eux, gagnés par l’effervescence de leur pays, ne pensaient pas à rentrer chez eux.

    Au moment où il est devenu évident qu’il n’y avait plus de "Blancs" dans la manifestation, des dizaines et des dizaines de policiers ont surgi, encerclant les manifestants à la hauteur de la rue Quentin Bauchart. Pendant une trentaine de minutes, les CRS sont restés immobiles, resserrant les rangs des manifestants, empêchant les gens de se disperser, de repartir ou de sortir de la manifestation. Lorsque les manifestants ont commencé à montrer des signes d’impatience, les CRS leur ont envoyé du gel lacrymogène, qui contrairement au gaz ne s’évapore pas : il imprègne la peau ou les vêtements, « optimisant » la sensation de brûlure et la gêne respiratoire.

    Etouffant et toussant, les manifestants ont essayé de sortir de cette souricière, mais les policiers les ont contenus à coups de matraque, dans le dos, les jambes et les bras. Au fur et à mesure que la police avançait ou reculait (selon les endroits), on pouvait voir des manifestants au sol : un premier recevait des coups de pieds de la part d’un policier dans la tête et avait le visage en sang, il ne bougeait plus. Un deuxième était visiblement inanimé, une fille à genoux à côté de lui le secouait. Un troisième était au sol, saisi de convulsions. Les policiers arrêtaient les manifestants à tour de bras et le cordon qu’ils formaient rendait la visibilité quasi nulle : impossible de dire combien il y a avait de blessés.

    Mais rapidement, les pompiers se sont trouvés débordés. Leurs camions étant trop petits pour faire monter tous les blessés, les policiers ont réquisitionné le magasin Toyota des Champs Elysées pour en faire un hôpital de fortune. Vers 20h un cordon de CRS s’est installé devant le magasin (qui est entièrement vitré) pour qu’on ne puisse pas voir ce qui se passait à l’intérieur. Les blessés ont ensuite été évacués vers l’hôpital Bichat, tandis que les personnes arrêtées étaient transportées au commissariat. Au total, sur les Champs Elysées et sur la place des Ternes, la police a procédé à 97 arrestations. Pour contrôle d’identité, puisqu’aucun manifestant n’a commis de délit.

    Vers 21h, des militants du NPA qui avaient assisté à toute la scène, ont pu communiquer les adresses des commissariats où étaient retenus les manifestants. Un rassemblement de soutien s’est formé spontanément devant le commissariat du 18ème arrondissement. D’après un responsable du commissariat, 97 personnes ont été arrêtées, puis relâchées vers 22h30. Toujours d’après la police, il n’y a pas eu de blessés.

  • Le 7 février 2011 à 08:59, par Christiane En réponse à : Assassins et voleurs !

    La fortune des Ben Ali qui ne représente "que" cinq milliards de dollars, fait "riquiqui" à côté de celle des Moubarack évaluée à 70 milliards..

    Celle de l’homme le plus riche des Etats-Unis, Bill Gates, ne s’élève "qu’à" 54 milliards de dollars !!!

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