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Communiqué commun

Monsieur Kanouté Tiéni est mort mardi 8 mars 2011 à l’âge de 47 ans, des suites de son hépatite B chronique et des politiques migratoires françaises

RESF - Lyon - Yves, le père de junior, expulsé malade en 2008, est décédé le 1er mars 2011 au Togo
Signez la pétition pour la régularisation de Ciley AKOUH sa femme

Article mis en ligne le dimanche 13 mars 2011

Médecins du monde – AIDES – Comede – Association Malienne des Expulsés – Cimade – FTCR – Act Up Paris

Communiqué – 11 mars 2011

Monsieur Kanouté Tiéni est mort mardi 8 mars 2011 à l’âge de 47 ans, des suites de son hépatite B chronique et des politiques migratoires françaises

Le décès de Monsieur Kanouté Tiéni, renvoyé au Mali malgré de graves problèmes de santé, intervient au moment décisif où le gouvernement tente de supprimer le droit au séjour pour soins des étrangers gravement malades, résidant en France, sans accès effectif aux soins dans leur pays d’origine.

Originaire de la région de Kayes, Monsieur Kanouté Tiéni arrive en France en 2002 après 12 ans passés au Gabon et un parcours migratoire qui a duré 8 mois à travers le Sahara, l’océan Atlantique et l’Espagne. En février 2008, il est arrêté lors d’un contrôle de routine et expulsé le 4 mars suivant vers Bamako, plus de 18 ans après avoir quitté son pays d’origine. Le diagnostic d’hépatite B chronique active a été posé dans le cadre d’un bilan de santé réalisé au Comede en 2003. Ce qui conduira à la décision de démarrer un traitement antiviral en 2005. Après un refus de délivrance d’une carte de séjour pour raison médicale en 2005, il est expulsé au Mali en 2008, deux jours avant un rendez-vous à l’hôpital.

A Bamako, son suivi médical se poursuit tant bien que mal au CHU Gabriel Touré, essentiellement basé sur une surveillance clinique. En effet, les traitements antiviraux pour une hépatite B chronique sont disponibles de façon intermittente au Mali mais non accessibles dans le système public. Par ailleurs, les examens biologiques spécialisés, notamment la quantification du virus, ne sont qu’exceptionnellement disponibles. Le dernier bilan biologique pratiqué en mars 2010 confirme que l’hépatite reste très active. Il y a trois mois, l’altération de son état général impose une hospitalisation qui n’a pu être possible : sa famille ne pouvait le veiller comme c’est la règle au Mali. Monsieur Kanouté décide alors de rentrer vers sa région d’origine, après un voyage de plus de 10 heures, et quitte ce monde entouré de ses parents.

Son décès survenu trois ans après son expulsion met bien en lumière la période de progression d’une maladie chronique insuffisamment prise en charge et non traitée.

Monsieur Kanouté travaillait au sein de l’Association Malienne des Expulsés. Son histoire a pu nous parvenir. On ne connaît pas le nombre de patients expulsés atteints de maladie grave où le pronostic est engagé à plus ou moins long terme, et qui meurent prématurément dans la plus grande indifférence.

L’histoire de Monsieur Kanouté met en exergue les conséquences dramatiques des politiques migratoires et la façon dont la mise en application d’un système déshumanisé conduit à la mort. Aujourd’hui, 28 000 étrangers malades, risquent eux aussi l’expulsion et l’interruption brutale de leurs soins. Le 10 mars, l’Assemblée Nationale française a voté une disposition de la loi Immigration qui autorise le renvoi des étrangers gravement malades dans leur pays d’origine. Le droit au séjour pour soins vit peut-être ses derniers jours.

Nous appelons les élus, médecins, chercheurs, militants… à rester mobilisés pour sauvegarder ce droit fondamental et éviter que cette tragédie ne devienne un fait divers ordinaire.

— -

Contacts presse :

Ousmane Diarra, président de l’Association malienne des expulsés : 00223 66782111

Solenn Assathiany/Laure Antoine (MdM) : 01 44 92-14 32/15 23 ou 06 09 17 35 59 info chez medecinsdumonde.net

Marie Hénocq (La Cimade) : 06 82 94 49 48

Antoine Henry (AIDES) – 06 10 41 23 86

Dans un communiqué séparé, Médecins sans frontières (MSF) a déploré "l’entêtement d’une partie de la majorité à vouloir restreindre l’accès aux soins des étrangers gravement malades".


RESF - Lyon - Yves, le père de junior, expulsé malade en 2008, est décédé le 1er mars 2011 au Togo

4 mars 2011

Yves est mort 3 ans jour pour jour après son expulsion. Dès son retour forcé au pays, il est tombé malade : paludisme, fièvres diverses ;
Sa femme Ciley travaillait comme une folle pour lui envoyer de l’argent pour qu’il puisse se soigner.
Cela n’aura servi à rien. Il est mort loin de son fils et de sa femme.
Ils avaient tout pour être heureux en France. Ils se sont mariés légalement en France en 2002 (Yves avait un titre étudiant) et avait eu un petit garçon.
Junior commençait à apprendre à vivre avec l’expulsion de son père (sous ses yeux) maintenant il va falloir que Ciley lui annonce la mort de son papa.
Au nom de quels principes, au nom de quelles lois on peut faire vivre de telles horreur à des gens qui ont choisi notre pays pour y construire leur vie.

Continuons à signer et faire signer la pétition pour la régularisation de Ciley et pour que Junior ne vive plus d’autres traumatismes.

Junior a aujourd’hui 5 ans et demi.

http://www.educationsansfrontieres....

Lyon, le 12 juin 2008

Junior, 2ans1/2, a été brutalement séparé de son papa qui a été expulsé en avril vers le Togo. Sa maman est une jeune femme brésilienne pleine de vie, de courage et d’énergie.
Elle passe le début de sa vie à aider les autres (missionnaire dans de nombreux pays pour aider les jeunes). Elle voyage beaucoup. Un jour elle décide de se poser et de construire sa vie et pour cela elle choisit la France. Elle y entre légalement et elle rencontre un togolais. Ils se marient en septembre 2002 à la mairie du 5ème. Ils ont un enfant Junior, né en septembre 2005.
Tout se passe bien, ils ont un appartement, le papa fait des études d’Histoire-Géo, jusqu’à ce que le renouvellement de son titre de séjour étudiant lui soit refusé et qu’il soit expulsé vers le Togo en avril 2008.
Junior perd alors son papa et le sommeil. Il pleure derrière la porte en l’appelant. Il doit rentrer à l’école au mois de septembre. Ciley se débrouille comme elle peut mais elle a une OQTF au dessus de sa tête et peut don elle aussi être expulsée …….. au Brésil !!! Où est le respect de la vie de famille ? La Convention des Droit de l’Enfant précise que l’enfant doit pouvoir vivre avec ses deux parents. Le pays de Junior est la France.
Soutenons Ciley et Junior pour qu’ils puissent rester ici avec nous.
Ciley doit être régularisée et avoir droit au travail.
Le Papa de Junior doit pouvoir revenir en France et retrouver sa famille.
Aujourd’hui en mars 2011, nous ne pouvons malheureusement plus demander le retour de Yves.

http://www.educationsansfrontieres....

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