Comme vous le savez, cet été encore, des milliers de migrant-e-s sont mort-e-s dans la Méditerranée dans leur tentative de gagner l’Europe. L’errance de bateaux à la dérive ainsi que des naufrages ont eu lieu sous les yeux des navires des garde-côtes, des patrouilles de surveillance de Frontex, mais aussi des bâtiments militaires de la coalition engagée sous commandement de l’OTAN dans les opérations en Libye.
Cela fait plusieurs années que nombre d’organisations africaines et européennes interpellent en vain les gouvernements à propos des morts de migrant⋅e⋅s en Méditerranée comme à toutes les frontières de l’Union Européenne. Face au silence des pays d’Europe qui se ferment dans leur refus d’accueillir les réfugiés, aux politiques répressives qui criminalisent de plus en plus les migrations vers l’Europe, ces organisations ont décidé que le temps était venu de passer à l’action.
Les objectifs du projet de flottille de la solidarité en Méditerranée « Boats-People »
* Dénoncer l’hécatombe qui a lieu actuellement dans les eaux entre Tunisie et Italie, exercer un droit de regard citoyen sur les zones maritimes dans lesquelles se produisent des naufrages et dans les centres où sont enfermés celles et ceux qui arrivent en Italie
* Diffuser de l’information sur cette situation (à la presse, aux parlementaires, aux marins…)
* Rappeler à tous les exigences du droit de la mer et manifester le soutien des citoyen⋅ne⋅s aux marins qui portent secours aux exilé⋅e⋅s et risquent pour cela des poursuites.
* Récolter des témoignages afin d’alimenter des plaintes devant les instances internationales contre les acteurs en mer (gardes-frontières, Frontex, OTAN…) qui se rendraient coupables de non assistance à personne en danger ou de refoulement de demandeurs d’asile
* Renforcer la solidarité euro-africaine en terme de migrations et de défense des droits des migrants
L’organisation de la flottille
La flottille doit partir de Rome et se diriger vers le sud de la Tunisie, en passant par la Sicile, Malte, Lampedusa, Tunis, Sfax, Ben Guardane.
Elle sera composée d’un ou plusieurs bateaux à moteur et/ou à voile capables d’accueillir au total une cinquantaine de passagers, équipage compris. Les bateaux qui souhaiteraient se joindre à la flottille sur tout ou partie du trajet seront bienvenus.
Nous souhaitons accueillir à bord des bateaux affrétés le plus grand nombre possible de personnes susceptibles de faire connaître la situation dans le canal de Sicile et de la dénoncer. C’est pourquoi nous procéderons par roulement de passagers à chaque escale : parlementaires, journalistes, personnalités des arts ou du spectacle…
Une flottille de la solidarité en Méditerranée… et après ?
Cette initiative n’est pas pour nous une fin en elle-même mais un moyen d’alerte et un point de départ d’autres actions impliquant les deux rives de la Méditerranée. L’objectif est de tisser un réseau de personnes engagées auprès des exilé.es (associatifs, militants, parlementaires, journalistes, marins, plaisanciers, artistes…) et avec les exilé.es eux/elles-mêmes, afin d’exercer un droit de regard permanent sur ce qui se passe aux frontières de l’Union Européenne. Nous n’excluons évidemment pas de renouveler l’initiative et d’affréter à nouveau des navires au cours des mois prochains.
Nous avons déposé de nombreuses demandes de financement et avons déjà reçu des réponses positives. Mais pour mener à bien notre action, nous avons besoin de soutiens financiers supplémentaires.
C’est pour cela que nous lançons aujourd’hui un appel à dons à l’ensemble des organisations (associations, collectifs, syndicats, partis), mais aussi à toutes les personnes intéressé⋅e⋅s par le projet.
Soutenir cette initiative c’est participer à une campagne pour que la Méditerranée devienne un espace de solidarité et cesse d’être un des champs de bataille de la guerre aux migrant-e-s.
Le soutien à la flottille de la solidarité en Méditerranée Boats 4 people peut s’exprimer de plusieurs façons :
* en créant un comité de soutien afin d’organiser localement des événements et/ou récolter des fonds qui serviront à l’équipement des bateaux participants
* en parlant du projet autour de vous, spécialement si vous êtes en contact avec des parlementaires, des journalistes ou d’autres personnalités susceptibles de participer au projet ou de le soutenir.
* en faisant vous mêmes un don :
Chèque à libeller à « Migreurop – Flottille Méditerranée » et à adresser à Migreurop – 21, ter rue Voltaire – 75011 Paris.
Virement avec le libellé « Flottille Méditerranée » à : Domiciliation : CCM Paris 11 Parmentier - Code banque : 10278 - Code guichet : 06011 - N° de compte : 00020266002 - Clé : 55
Depuis un compte hors de France : IBAN FR76 1027 8060 1100 0202 6600 255 BIC : CMCIFR2A - Titulaire : Migreurop - 21 ter rue Voltaire - 75011 Paris
Rappel : Pour les particuliers en France, ces dons sont déductibles de vos impôts à hauteur de 66%
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter coord chez boats4people.org
Le 16 septembre 2011
Vos commentaires
# Le 19 septembre 2011 à 08:50, par Christiane En réponse à : Nouvel accord d’expulsion italo-tunisien pour intensifier les expulsions des derniers arrivés
Après les couacs de la semaine dernière (avions transportant des dizaines d’expulsés restant cloués au sol à Palerme faute d’autorisation des autorités tunisiennes), le ministre de la défense en viste à Lampedusa annonce qu’un nouvel accord a été signé avec la Tunisie : 100 expulsés par jour, 5 jours par semaine, durant 3 semaines d’affilée jusqu’à atteindre le nombre de 1500 expulsés.
# Le 19 septembre 2011 à 09:45, par Christiane En réponse à : Paris refuse d’accueillir des réfugiés de la guerre en Libye
http://www.lemonde.fr/libye/article...
Alors que Paris s’enorgueillit haut et fort d’avoir joué un rôle crucial dans la libération du peuple libyen, certains militants des droits de l’homme, eux, pointent ce qu’ils estiment être une distorsion entre le discours officiel et certains actes.
Le gouvernement français refuse toujours d’accueillir le moindre réfugié de la guerre en Libye. Et ignore ainsi les appels du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). "L’engagement militaire de la France devrait au contraire lui donner davantage de responsabilité vis-à-vis des victimes de la guerre", estime Mme Jacques qui s’est rendue en mission dans les camps installés en Tunisie et en Egypte en avril et en mai. Elle décrit ainsi la situation tragique d’environ 5 200 migrants principalement Africains - des Somaliens, des Erythréens, des Soudanais du Darfour, des Irakiens, des Ethiopiens et des Ivoiriens - qui ont fui les combats ou les agressions dont ils sont maintenant l’objet en Libye, et sont maintenant "coincés" dans les camps.