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Communiqué de presse conjoint

OTAN : Une réponse claire doit être apportée à propos des décès survenus en mer

Article mis en ligne le samedi 31 mars 2012

À la date anniversaire du décès de migrants, les informations concernant ce drame doivent être rendues publiques

http://www.migreurop.org/article2093.html

26 mars 2012

Les lettres réclamant des informations ont été envoyées le 26 mars 2012 au Commandement maritime de l’OTAN à Naples (Italie), ainsi qu’aux ministres de la Défense de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Italie, de l’Espagne, des États-Unis et du Canada.

« Les tragiques pertes en vies humaines en Méditerranée au cours de l’année 2011 – le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés estime qu’au moins 1 500 personnes ont péri l’année dernière en tentant d’effectuer la traversée – exigent des efforts concertés pour enquêter et pour empêcher que de telles tragédies ne se reproduisent à l’avenir », ont souligné les signataires des lettres.

Ces signataires sont Human Rights Watch, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), le réseau euro-africain Migreurop, le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), la coalition Boats 4 People, ainsi que l’organisation française Gisti. Les organisations membres de la FIDH, de Migreurop et du REMDH ont signé les lettres adressées à la France, à l’Italie, à l’Espagne et au Canada.

Les lettres réclament des éclaircissements à propos de la présence et de la capacité dont disposaient l’OTAN et ses États membres dans la zone maritime concernée lorsqu’est survenu ce dramatique épisode. L’incident concerne un bateau en détresse rempli de migrants fuyant la Libye, laissé à la dérive pendant deux semaines en Méditerranée avant qu’il n’accoste de nouveau en Libye le 10 avril 2011. L’embarcation a rencontré des difficultés peu de temps après avoir quitté Tripoli dans la nuit du 26 au 27 mars 2011. En dépit des appels de détresse et du fait que des rescapés aient aperçu un hélicoptère militaire et un navire de guerre, le bateau n’a pas reçu d’aide, en conséquence de quoi 63 de ses 72 passagers ont péri, dont 20 femmes et deux bébés.

L’OTAN ainsi que la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne, les États-Unis et le Canada disposaient tous de navires de guerre qui patrouillaient dans la zone de surveillance maritime de l’OTAN et étaient chargés de faire appliquer l’embargo sur les armes à l’encontre de la Libye depuis le 24 mars 2011, soit deux jours avant que le bateau de migrants ne quitte Tripoli. Les lettres leur demandent de fournir des informations circonstanciées sur les secteurs de patrouille de chaque bâtiment et sur leur réaction suite aux deux différentes alertes de détresse concernant l’embarcation à la dérive.

En juillet 2011, Human Rights Watch a adressé des lettres à l’OTAN ainsi qu’aux ministres de la Défense de la France, de l’Italie, de Malte et des États-Unis, demandant des informations à propos de l’incident. Aucune réponse n’a été reçue à ce jour.

Le 29 mars prochain, la Commission des migrations de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) devrait rendre publics les résultats de son enquête sur la tragédie et sur le phénomène plus vaste des décès de migrants en Méditerranée.

Pour une reconstitution de la trajectoire de l’embarcation, voyez : http://www.hrw.org/sites/default/fi...

Pour de plus amples informations, veuillez contacter : À Milan, pour Human Rights Watch, Judith Sunderland (anglais, français, italien, espagnol) : +39-3386990933 (portable) ; ou sunderj chez hrw.org À Bruxelles, pour le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme, Hayet Zeghiche (français, anglais, arabe, espagnol) : +32-488-08-00-41 ; ou hze chez euromedrights.net À Paris, pour Gisti, Stéphane Maugendre (français, portugais) : + 33 (0)607379072 (portable), ou Stephane.maugendre chez wanadoo.fr À Paris, pour Migreurop, Claire Rodier (français, portugais) : +33 (0)676845739 ; ou rodier chez gisti.org ÀTunis, pour Boats 4 People, Nicanor Hoan (anglais, français, espagnol) : +216 71 25 76 65 ; ou coord chez boats4people.org

Liste complète des organisations signataires des lettres : Human Rights Watch Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) Migreurop Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) Gisti Boats 4 People Ligues des Droits de l’Homme (France) Conseil italien pour les réfugiés (Italie) Unione forense per la tutela dei diritti umani (Italie) Ligues des droits et des libertés (Canada) Acsur-Las Segovias (Espagne)

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Vos commentaires

  • Le 1er avril 2012 à 19:13, par Christiane En réponse à : Naufrage en Méditerranée : un rapport confirme la responsabilité de l’OTAN

    29 mars 2012 | Par Carine Fouteau

    Dans un rapport rendu public jeudi 29 mars, le conseil de l’Europe condamne l’Otan et les autorités italiennes pour leur « absence de réactions » aux appels de détresse lancés, en mars 2011 en mer Méditerranée, par des personnes fuyant le conflit en Libye. Un « ensemble de défaillances » ont ainsi conduit à la mort 63 exilés à l’issue d’un périple de 15 jours, indique la commission de l’Assemblée parlementaire du conseil de l’Europe (APCE), confirmant une enquête menée par le quotidien britannique The Guardian .

    Selon les conclusions du rapport de la sénatrice néerlandaise Tineke Strik, membre du groupe socialiste, la responsabilité de ces décès est imputable aux autorités italiennes chargées des opérations de recherche et de sauvetage en mer, à l’Otan, aux pays dont les navires battaient pavillon dans la zone en question, aux autorités libyennes et aux « trafiquants sans scrupules ».

    La commission a recueilli les témoignages des survivants. L’embarcation avait quitté Tripoli avec 72 personnes à bord une semaine après le début des bombardements aériens sur la Libye. Quand elle s’est échouée sur les côtes libyennes, ils n’étaient plus que 9 à bord, alors même que des messages de détresse avaient été émis à l’intention des navires présents dans le secteur.

    Les survivants ont déclaré qu’un hélicoptère militaire leur a jeté de l’eau et des biscuits et indiqué qu’il allait revenir ce qu’il n’a pas fait. Selon eux, au dixième jour de la traversée, un « gros vaisseau militaire » s’est approché, mais il s’est éloigné. L’Otan, insiste la commission, « n’a pas réagi aux signaux de détresse ». « Maintes occasions de sauver les vies des personnes à bord du bateau ont été perdues », conclut-elle, exigeant non seulement une refonte de la réglementation maritime, mais aussi de la part de l’Otan des réponses détaillées aux questions encore sans réponse et du Parlement européen la divulgation des clichés pris par satellite.

    Côté français, Stéphane Maugendre, au nom du Groupe d’information et de soutien des immigrés, a annoncé l’intention de plusieurs associations de porter plainte contre l’armée française pour « non assistance à personne en danger ».

    La plainte, a-t-il précisé à Bruxelles, « sera déposée, au nom de plusieurs survivants, auprès du procureur du tribunal de grande instance de Paris durant la première quinzaine d’avril ».

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