Une tribune pour les luttes

Témoignage

Une nouvelle bavure policière à Istres

Article mis en ligne le lundi 14 février 2005

Istres, quartier des Baumes, il est aux environs de 22H00, ce mercredi 19 janvier 2005.

Au rez de chaussée d’un immeuble, au numéro 2, rue Pescari, Louis et Colette BONASSI regardent la télévision.
LOUIS est militant CGT à l’usine ASCOMETAL de Fos. Colette est Adjoint au Maire d’Istres, déléguée à la Petite Enfance.

Ils habitent un quartier paisible et sans histoire.
Pourtant, ce soir là, on sonne à leur porte. Surprise, il est tard et Colette regarde par l’œilleton. Elle voit ses voisins sur le palier ainsi qu’un jeune homme qui gesticule dans une attitude apeurée, quasi terrorisé.
Louis et Colette ouvrent leur porte, interpellés par cette situation qu’ils jugent spontanément de « personne en danger ». Ils se trouvent face à un jeune qui exprime sa peur par des gestes désordonnés en criant « adjuto ! adjuto ! »

Louis qui est d’origine italienne comprend que ce jeune homme appelle à l’aide, face à un danger.

Cette agitation avait déjà fait sortir plusieurs voisins dans le hall de l’immeuble.

Derrière la porte vitrée de l’immeuble, un homme, plutôt costaud, coiffé d’un bonnet en laine noire roulé sur les oreilles, d’un gros blouson noir, tape violemment sur la vitre pour qu’on lui ouvre. Son attitude est agressive et indique clairement qu’il veut s’en prendre au jeune qui appelle à l’aide.

Néanmoins, il exhibe une carte avec une bande rouge et crie « Police, Police ». Louis BONASSI lui ouvre la porte. Il rentre dans le hall comme un fou, saute sur le jeune, le plaque violemment contre la porte d’entrée de Louis et Colette et se met à lui taper dessus à coup de matraque.
Le jeune homme hurle en demandant toujours de l’aide. Tous les témoins de la scène demandent, en vain, en criant d’arrêter ces violences. Personne n’a pensé qu’un policier pouvait agir ainsi.

Louis BONASSI réussit néanmoins à arrêter le bras du cogneur en lui demandant de confirmer sa qualité de policier. Ce dernier exhibe effectivement une carte de police.

A ce moment là, deux autres policiers en civil entrent dans l’immeuble et sur ordre de leur collègue protagoniste des évènements essaient de passer les menottes à Louis qui réussit à ce mettre à l’abri dans son appartement.

Sa femme, Colette, persuadée de vivre une scène de règlement de compte, parvient, en passant par le 18, à joindre le commissariat d’Istres pour appeler de l’aide.
Elle réussit également à alerter le Maire d’Istres, Michel CAILLAT et un de ses collègues également adjoint.
Effectivement, deux policiers portant sur leur veste la mention « Police » arrivent dans l’immeuble.

Les BONASSI rouvrent leur porte. Le jeune a été emmené. Louis est menotté et conduit au commissariat où il est mis en garde à vue à 22H.35.

Colette, accompagnée par Alain BORG également adjoint au Maire, part aussitôt pour le commissariat, où Michel CAILLAT, le Maire les rejoint.

Elle demande en vain à voir son mari. En réponse, elle est mise en garde à vue à 23H00.

Tous les deux seront remis en liberté le lendemain soir vers 20H30 et inculpés de :
Avoir volontairement exercé des violences sur deux agents de la force publique,suivies d’une incapacité totale de travail de 8 jours et 10 jours.

Ces violences étant aggravées par les deux circonstances suivantes :
- Sur un dépositaire de l’autorité publique, en l’espèce un policier national
- En réunion.

Avec convocation devant le Tribunal Correctionnel d’Aix en Provence le 18 avril 2005à 14h00.

Le jeune homme matraqué est également remis en liberté le lendemain avec le même motif d’inculpation. Il avait eu « le tort », en attendant dans la rue sa petite amie, d’avoir été remarqué par la patrouille de la BAC, circulant, en civil, dans une voiture banalisée. Quant ils se sont approchés de lui, il a pris peur, a craint une agression et est parti en courant. Il s’est réfugié dans le premier hall d’immeuble qu’il a trouvé dans sa fuite. Ce jeune homme est péruvien, ne comprend pas un mot de français. Il n’a rien à se reprocher et ses papiers sont parfaitement en règle.

A signaler que le policier cogneur est déjà impliqué dans une affaire d’interpellation musclée sur un jeune d’Istres.

A signaler aussi que lorsque Colette BONASSI a décliné sa qualité d’élue adjointe au Maire d’Istres, cela n’a fait qu’augmenter l’agressivité policière à leur égard.

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Comité de soutien contre les violences policières c'est aussi ...

Communiqués c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 4750