Le groupe Attac Jeunes d’Attac Pays d’Aix qui a invité Pierre Khalfa (syndicaliste membre du bureau et du Conseil Scientifique d’Attac France) pour une conférence-débat sur le thème « CONSTITUTION UN PAS EN AVANT POUR L’EUROPE SOCIALE ? », à la "Faculté de lettres et Sciences Humaines" d’Aix-en-Provence" le 27 avril à 17h30, s’est vu refuser une salle, refus notifié par téléphone et confirmé par un message du président de l’Université de Provence.
Alors que de nombreuses personnalités politiques sont accueillies dans les facultés d’Aix-en-Provence (hier Valéry Giscard d’Estaing était reçu à l’IEP), que la presse locale de ce jour intronise "Aix nouvelle capitale du débat européen" (elle annonce la visite de MM. Jean-Louis Debré, Michel Pezet, Philippe Douste-Blazy, Xavier Darcos, François Bayrou, Jack Lang, Laurent Fabius et Philippe de Villiers) ce refus peut être interprété comme un acte de censure.
D’ailleurs des enseignants et personnels de la faculté s’élèvent contre cette interdiction. "Au nom des traditions démocratiques en vigueur dans notre Université, au nom de notre conception du service public, au nom de la liberté de penser , nous demandons que l’Université de Provence puisse continuer à remplir sa fonction d’éducation et de réflexion critique, en étant un lieu de débats sur les questions qui traversent la société française. Cela implique une université ouverte aux associations et organisations qui s’inscrivent dans les traditions universitaires de confrontation des idées dans le respect et la tolérance des personnes".
En s’adressant à la jeunesse étudiante, hautement concernée par la Constitution qui engage son avenir immédiat et à long terme (pour 50 ans selon VGE), Attac joue pleinement son rôle d’association citoyenne et d’éducation populaire (agréée par le Ministère de la Jeunesse et des sports). Le débat citoyen organisé par ATTAC depuis plus de 6 ans est d’autant plus nécessaire qu’il est un moyen de lutter contre l’abstention et le discrédit du "politique" qui atteignent des niveaux inquiétants dans notre pays notamment dans la jeunesse.
Le refus de salles, qu’il vienne de la faculté de lettres et sciences humaines ou de la mairie pose le problème du statut de la politique, dans notre pays en général, et à Aix-en-Provence en particulier. Elle ne trouve apparemment sa place ni dans les "sciences humaines" ni dans la "culture" (argument des gestionnaires de salle dépendant de la mairie : pas d’activité "cultuelle" ou "politique" dans nos salles réservées au spectacle ou à la culture), bien que la ville d’Aix et son université s’honorent à juste titre d’abriter un " Institut d’Études Politiques ". Devons-nous en déduire que la politique doit rester le champ clos où se négocient les intérêts de la " France d’en haut " pendant que " la France d’en bas " doit applaudir aux exploits médiatiques de ses "représentants " ?
Notre action n’en sera que plus déterminée pour fournir aux citoyens du Pays d’Aix, des clefs pour aborder et comprendre le fonctionnement des institutions de l’Union Européenne et le contenu de la Constitution. Nous voulons faire en sorte que le plus grand nombre se prononcent en connaissance de cause lors du référendum. Si ATTAC à choisi le NON, tous les débats que nous organisons sont largement ouverts à l’expression de ceux et celles, citoyens, associations, partis politiques favorables au "OUI", indécis ou favorables au NON.
Aix-en-Provence le 26 avril 2005
Bernard Lagune et Valérie Brulant, Co-présidents d’ATTAC Pays d’Aix
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