mardi 18 mars 22 h.
Le verdict vient de tomber pour les deux personnes arrêtés sur la plaine lors de la charge de police contre les carnavaliers :
un a pris 2 mois fermes et 8 mois avec sursis (Le procureur avait demandé 15 mois)
le deuxième a pris deux mois fermes. (Le procureur avait demandé 24 mois)
Un jeune qui a été arrêté en premier rue Pollack dans le quartier Noailles lors du passage du carnaval vers 17h30 a refusé la comparution immédiate et dort en prison jusqu’à son procès fixé au 16 avril.
Son chef d’inculpation : avoir tâché avec un œuf un policier en civil qui se trouvait dans le carnaval......
Pour les personnes arrêtées lors du rassemblement de solidarité devant le commissariat Noaïlles :
trois d’entre elles ont pris 6 mois dont 2 fermes (avec aménagement de peine)
une a pris 1 mois (idem)
et la cinquième 8 mois dont 2 fermes, avec mandat de dépôt
Au total ce soir 4 personnes dormiront aux baumettes.
Les familles et les soutiens qui étaient présents devant le palais de justice à l’annonce des verdicts ont décidé de se réunir
demain mercredi 19 mars 2014 au local du 38 rue Clovis Hugues 13003 à 19h pour mettre en place un soutien juridique et financier.
Une vidéo du déroulement du Carnaval :
Carnaval de la Plaine et Noailles 2014
http://www.youtube.com/watch?v=z0H08RgwZa4
Les arrêtés du carnaval de la Plaine passent en comparution immédiate cet après-midi (18/03) à 14 heures au TGI de Marseille (6 rue Joseph Autran 6eme)...
FACE À LEUR RÉPRESSION, NE NOUS LAISSONS PAS FAIRE ET SOYONS SOLIDAIRES !
SOYONS NOMBREUX À LES SOUTENIR !
RASSEMBLONS NOUS DÈS 14 HEURES DEVANT LE TRIBUNAL !
Les carnavalier.e.s
Reçu par mail le 18 mars
Voici une petite vidéo tournée par nos soins. Elle relate l’ ;attaque
policière du Carnaval de La Plaine ce dimanche 16 mars à Marseille.
http://www.youtube.com/watch?v=D4LER67ggOA&feature=youtu.be
Diffusez ce film au moins pour contrebalancer le traitement médiatique de
l’événement.
Faites tourner !
http://www.youtube.com/user/VideoChroniques/videos
17 mars 18 h : selon les présents au tribunal. Les interpelés seraient libérés demain, probablement avec des inculpations et un procès futur.
Il n’y a pas eu de comparutions immédiates.
Ces infos doivent être confirmées demain.
Le rassemblement devant Noailles s’est dispersé. Certains interpellés passeraient en comparution immédiate. Un rassemblement est appelé devant le TGI à 13 h 45.
17 mars 12h. 30 devant le commissariat de Noailles.
envoyé par imail
Nouveau mail le 17 mars
Je souhaite ajouter cela à l’article concernant le carnaval d’hier soir,
merci d’avance.
>
J’ai voulu réagir sur le site de La Provence à leur vidéo-article et aux commentaires de certains,
mais les modérateurs n’ont daigné publier que la 4ème partie de mon récit, je le partage ici en entier :
Rectification : ces commentaires ont été publiés intégralement depuis par la Provence.
(1ère partie)
Les commentaires font frémir,
Certainement la faute à une information mal relayée (j’espère) l’usage de la vidéo comme pièce majeure de relais de l’information, détournement des faits par le biais d’un point de vue adopté, celui des forces de l’ordre.
Ainsi ce qui est relayé ici n’est pas le sujet de ce qui c’est passé hier soir mais des conséquences et encore partiellement puisque les blessés du côté des participants au carnaval n’apparaissent pas.
C’était un carnaval très joyeux qui avait lieu sur la plaine hier après midi, après déambulation dans les rues la parade qui réunissait enfants, jeunes, adultes, vieux, est venue s’installer sur la plaine.
La plaine est un lieu tout ce qu’il y a de plus populaire, le matin il y a le marché, l’après midi des promeneurs, un jour de carnaval quoi de plus normal que de s’y rassembler.
Le cortège s’épanouit donc sur la plaine, musique, jeux danses, le char arrive, c’est l’heure du procès théâtral, il est condamné on brûle le char. Un carnaval tout ce qu’il y a de plus traditionnel la ronde s’organise autour des flammes, on danse. Quelques bûches sont rajoutées pour profiter du feu, de la danse, on s’amuse ! Plus tard devait venir le moment ou on saute par dessus le feu...
(2ème partie)
Seulement depuis le début les force de l’ordre avait décidé que ce carnaval ne devait pas s’éterniser. Ce carnaval, dont l’impulsion revient à un collectif rassemble chaque année sur la plaine bon nombre de gens. Mais ce n’est pas le carnaval "officiel" ce n’est pas le carnaval organisé par la mairie. C’est un carnaval marginalisé (il est drôle de dire ça notez le), on lit dans les réactions ici-même, carnaval de gueux. Ce carnaval de liberté, de liesse populaire né d’une impulsion des habitants, visiblement ce n’est pas acceptable. Et c’est cela le sujet de ce qu’il s’est passé hier soir. Il y a eu une décision de prise visant à arrêter le plus tôt possible cette fête !
(3ème partie)
On vient nous dire de nous pousser pour que les pompiers éteignent le feu (qui ne représentait pas de danger sur ce parking). Les gens contestent et continuent à danser autour du feu, rappelons qu’il y a la des gens de tous âges et donc des enfants. Soudain les pompiers arrivent épaulés par un petit groupe de CRS avec bouclier, casque et matraque pour faire une percée. Ils créent (eux même) un mouvement de panique autour du feu. La foule, non, n’a pas envie de laissé faire. C’est ça qu’on reproche souvent aux populations, de ne pas se laissé faire. Des gens s’accrochent au tuyau des pompiers, le ton monte, les matraques tapent d’un côté, le tuyau se fait percer de l’autre, les gaz lacrymogène sont sortis. Tout le monde est servi, les gens aveuglés par les gaz autour du feu tentent de sortir, une fillette hurle brûlé par les gaz. De l’autre côté une personne se fait arrêter et embarquer par la police suite à cette confrontation.
Le calme revient lentement il reste un groupe de personnes autour du feu qui essayent de se remettre de ses émotions et de reprendre la musique.
Les policiers avaient reculé, c’était pour attendre les 10 camions de CRS en renfort pour encercler la plaine.
(4ème et dernière partie)
Suite à l’arrestation le cortège du carnaval décide de se rendre devant le commissariat pour demander sa libération et manifester son mécontentement. Le carrefour de la canebière est alors bloqué en guise de protestation. Les CRS reviennent de la plaine pour protéger le commissariat.
Ce qu’on voit alors sur la vidéo c’est le résultat d’une tension initié par les forces de l’ordre, et avant tout de décisions politiques à l’encontre d’un groupe de personnes qui souhaitaient faire la fête.
Plus de personnes ont alors été arrêté y compris de simples passants.
Pourquoi un carnaval doit il finir sous les matraques et les gaz lacrymogènes ? Il est question ici de liberté.
reçu par mail le lundi 17 mars 2014 :
Si on lit la Provence ou le Parisien ce matin, ce serait la faute des manifestants s’il y a eu des débordements !
L’an passé, j’ai participé en famille à ce Carnaval, avec poussettes et bambins. Tout le long, les flics de la BAC, masqué encore plus que nous, avec menottes et flingues bien visibles. Nos armes à nous : de la farine et des sourires. Arrivés dans les ruelles du quartier de Noailles, on commençait à sentir l’oppression de ce dispositif policier, avec 5 cars de CRS. Nous quittons ce défilé, tellement cela était lourd à supporter et envisager un débordement avec des enfants, nous ne souhaitions pas le vivre.
Comme le veut la tradition, le Carnaval s’achève par le jugement d’un mannequin grotesque, généralement nommé Caramantran, nom qui vient de « carême entrant », comme le rappel l’article de la Marseillaise. (http://www.lamarseillaise.fr/culture/patrimoine/27001-carnaval-le-jugement-de-caramantran) Cela a lieu sur une place, très grande, sans aucun risque de propagation du feu. 300 personnes sont là pour y veiller, et les familles dansent autour du feu, comme celui de la St Jean. Cette année là, les organisateurs doivent négocier avec les forces de l’ordre pour allumer le feu. Les CRS prennent néanmoins position autour de la place. Et le carnaval se finit tranquillement.
Alors, et cette année 2014, qui a décidé côté forces de l’ordre de faire intervenir les pompiers, et ensuite de faire charger les CRS ?
Tout comme à Nantes, comme le rappel Hervé KEMPF dans REPORTERRE,(http://www.reporterre.net/spip.php?article5482) il faut se poser la question de quel intérêt cela sert-il de faire ce genre d’interventions : " Un dérapage qui arrange si bien le pouvoir : Le scénario est si limpide qu’une question se pose : toute l’affaire n’a-t-elle pas été arrangée pour faciliter des violences qui auront un si bel impact médiatique et permettra de présenter les opposants à l’aéroport comme de dangereux agitateurs ?"
Et qu’ensuite les festivaliers réagissent, c’était évidement prévisible, tellement la haine en face est présente.
Un grand merci à nos médias (La Provence, le Parisien, le Figaro, propriétaires des grands groupes d’Armement...) de faire cette magnifique analyse des faits et d’avoir pris d’autres sources d’informations que celles de la Police...
Par mail :
Petit récit, le Carnaval du 16 mars...
Voila 4 ans que j’habite la plaine, 4 ans que je ne manque pas ce RDV, le carnaval de la Plaine et de Noailles. Départ de la place Jean Jaurès, on a du mal à reconnaître ses potes et même parfois sous les déguisements de toutes sortes, on a du mal à savoir qui nous a dit bonjour. Le cortège est parti. C’est avec de la musique et de la bonne humeur que le parcours commence . Rue des Trois frères Barthélemy , rue d’Aubagne, place des capucins, c’est bien ici que la bataille de farine, chargée sur les chariots est à son comble. Une fois la foule toute blanche on remonte sur la plaine pour achever la fête et brûler, enfin, le caramontran. Nos pas de danse sont déjà échauffés par les fanfares et les batucadas. Les sourires de tous nous amènent avec impatience vers le grand bal final, le grand feu de joie. La fête se termine entre 22h00 et 00h00 pour les plus vaillants, les semelles usées par la danse, la voix cassée par les chants. `
Mais cette année, dimanche 16 mars, c’est raté. Je travaille de 15h à 18 h pour accueillir une écrivaine Japonaise dans le cadre de la biennale des écritures du réel. Tant pis, et sans mentir je passe un merveilleux moment à écouter des récits de vies liés à la catastrophe de Fukushima, une vision humaine d’un drame qui donne envie de se battre pour la vie. Et puis il est 19h30, Anne et Lison, m’attendent, car le caramontran n’a pas encore brûlé. Je n’aurais pas tout raté.
Montant la rue des trois mages en direction de la place Jean Jaurès, nous croisons beaucoup de gens sur le retour, leur déguisement faisant foi de leur présence, mais pas de mines ravies. Nous rejoignons le groupe d’une centaine de personnes du côté du terrain de boules de la plaine. Le feu est déjà allumé.
A peine arrivés,les copains viennent à notre rencontre "Ils viennent de charger dans le tas et ont l’air d’en préparer une deuxième, vous devriez pas rester là avec la petite". Effectivement, en y regardant de plus près, le lieu de fête est actuellement cerné par une 50aine de CRS. Le Feu brûle toujours et une 20aine de danseurs entament une ronde cherchant à redonner à l’air plombé de tension policière, un air de fête populaire. Le chant des sirènes et les lumières bleues arrivant en trombe tout autour de la plaine nous rappelle que nos "Compagnies Républicaines de sécurité" accompagnées de la BAC et de la police nationale n’aiment pas admettre une défaite.Ils seront bientôt une centaine eux aussi. Et la ronde s’arrête.
Nous rejoignons deux amies installées derrière la barrière de policiers. Elles nous expliquent que peu de temps avant l’assaut, les pompiers avaient tenté d’éteindre le feu. Quelques bousculades, le tuyaux tailladé, et... c’est la charge, bombes lacrymogènes et tout le tralalala.
Mais qui a eu l’idée d’aller détruire le symbole d’une fête, d’un rassemblement de centaines de personnes, sans penser qu’on s’y opposerait. Et quoi de plus dangereux qu’un feu sur une place publique si ce n’est un mouvement de panique rassemblant des centaines de personnes, enfants et adultes, plongés dans le gaz lacrymogène.
Assis sur notre bout de barrière nous observons les CRS sortir de leur camion, ils se positionnent dos à dos en cas de feinte d’un trublion , les talkie-walkies fument. Les infiltrés de la bac retirent leur déguisement de civil pour s’armer. "Alors on met un gilet par balle, mais t’inkiet on est pas armé" lance un copain. " tu t’es déjà pris un coup de bâton ?" répond l’un des policiers, casque sur la tête et matraque à la main.
La tension monte, la nouvelle charge est proche, Lison et Anne s’en vont. On apprend qu’un sans-papier s’est fait arrêter, un groupe part tambours battant direction le commissariat de Noailles. La Foule se disperse, rejoignant la parade ou leurs chez eux respectifs. La place est presque vide, les pompiers éteignent le feu, les Gardes champêtres retournent dans leur camionnette en attendant les prochains ordres. Je suis sûr que beaucoup ne sauraient même pas dire ou ils étaient ni pourquoi ils étaient là. Anne me dira un peu plus tard qu’un CRS lui à dit "le feu ça laisse des traces noires sur le béton"...
16 mars 2013
Reçu par des témoins sur place vers 19h20.
Après une déambulation joyeuse et animée dans le quartier de Noailles, le carnaval est revenu sur la plaine pour brûler le Caramantran.
Arrivée des pompiers suivis de la police et des baqueux qui ont encerclé les carnavalier.e.s (jeunes, moins jeunes, tout petits) chargé et ont utilisé les gaz lacrymo.
20 h 10 R. a été arrêté : appel à aller au commissariat Noailles. Aux dernières nouvelles c’est deux personnes qui auraient été interpellées.
Les flics sont toujours sur la Plaine, avec de nouveaux arrivages, et entourent le lieu.
Après, ils se sont dirigés vers Noailles.
20 h 45 Devant le commissariat de Noailles, en ce moment un rassemblement bloque la Canebière pour demander la libération des personnes arrêtées.
Plus d’infos suivent.
A 21h.30, la Canebière est toujours bloquée
21 h 55 : La Bac vient d’encercler et arrêter un troisième manifestant.
22 h 30 : Les charges de police continuent au carrefour Noailles. nouvelles arrestations de la bac. Les manifestants reculent mais restent sur place. Tout trafic est toujours interrompu.
23 h 15 : Les derniers groupes qui s’étaient rassemblés se sont dispersés.
Appel des présents à se rassembler demain devant le commissariat de Noaïlles à midi pour réclamer la libération des personnes arrêtées.
Carnaval : Le jugement de Caramantran
http://www.lamarseillaise.fr/culture/patrimoine/27001-carnaval-le-jugement-de-caramantran
Écrit par Sandrine Guidon
lundi 3 mars 2014
Memoria dau Païs. Le Carnaval s’achève par le jugement d’un mannequin grotesque, généralement nommé Caramantran, nom qui vient de « carême entrant ».
« Caramantran est traîné sur un chariot ou porté sur un brancard qu’entourent des gens du peuple, grotesquement vêtus et portant des gourdes remplies de vin, qu’ils vident en contrefaisant les ivrognes. Le cortège est précédé de gens travestis en juges et en avocats et d’un homme grand et maigre, qui représente le carême. Des jeunes gens, montés sur des rossinantes, les cheveux épars et en habits noirs, affectent de pleurer le malheur de Caramantran. Le cortège s’arrête sur la place publique ; le tribunal se dispose, et Caramantran, placé sur la sellette, est accusé dans les formes. Le défenseur répond ; le ministère public conclut à la peine capitale, et le président, après avoir consulté le tribunal, se lève gravement et prononce la sentence de mort » (1).
(...)
Plus vraiment à la fête
Le Carnaval a toujours été un espace de liberté et de contestation. Sous l’Ancien régime c’était la fête la plus populaire et la plus étroitement surveillée. Les pouvoirs politique et religieux ont constamment cherché à juguler ces festivités.
Caramantran prenait souvent les traits, voire le nom, d’un édile, du collecteur d’impôts, d’un évêque… On profitait du jugement pour dénoncer le poids des impôts, les différentes contraintes et les accusations portées contre Caramantran préfigurent les cahiers de doléances de 1789. L’avocat tentera de défendre son client : « Ce n’est pas la faute de Caramantran si… ». Ce qui lui permet au passage de pointer les vrais coupables.
De toute manière, la cause est entendue et l’accusé condamné à mort. Il est parfois fusillé ou jeté à l’eau. Le plus souvent, il est brûlé.
(...)
Article de La Marseillaise du 17 mars 2014
On notera en passant dans cet article quelques regrettables raccourcis relevant du point de vue policier... du même tonneau que la presse "officielle". Sans parler de l’interprétation douteuse de l’énervement policier.
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