Article publié dans Barcelona districte 11 le 3 juillet passé et repris dans Directa
Traduction m pour millebâbords
La façade du siège de “Barcelona Turisme” est recouverte d’autocollants et d’affiches des divers collectifs appelant à la manifestation. Le slogan : « Dehors les lobbies ! Faisons Barcelone entre toutes et tous »
Façade du siège de Barcelone Tourisme
“Dix-huits des vingt appartements de mon immeuble sont des appartements touristiques” explique Teresa, habitante de la Rambla alors qu’elle participe à la manifestation de ce 2 juillet. Parti des Jardins de Gràcia la manifestation porte l’opposition des habitants au modèle touristique de la ville. La revendication n’est pas nouvelle et réussit à rassembler un grand nombre d’habitants le jour où la mairie annonce la suspension des nouvelles licences hôtelières. « Il ne doit pas s’agir uniquement d’un changement dans les politiques de la municipalité. Les lobbies, cela fait des années qu’ils gouvernent sans que personne ne les ait élus. Ils n’ont pas de légitimité », affirment les membres des collectifs appelant à la manifestation.
C’est pour cette raison que Teresa, avec les autres habitants de la Barceloneta, du Raval, de Paral•le, de Guinardó, des Tres Turons ou du Parc Güeil entre autres ont voulu participer à la marche avec un objectif claire : Il faut transférer le débat sur le modèle touristique aux quartiers pour que ce soit la société qui décide des politiques municipales en la matière.
Les quartiers se coordonnent
Sur cette ligne, et avec la volonté de donner du pouvoirs aux quartiers, cela fait approximativement 2 mois que divers groupes d’habitants de la ville travaillent de façon coordonnée pour faire front au problème commun : la massification touristique et les conséquences qui en dérivent, comme l’augmentation des loyers ou la privatisation de l’espace public.
La marche a été la première action commune des divers groupes, qui se sont engagés à agir dans les quartiers pour la défense des habitants. « Maintenant, plus que jamais, il faut redoubler d’efforts et faire que les revendications en matière de tourisme ne soient pas balayées » explique Daniel du quartier Gòtic.
Un manifeste a été lu lors du rassemblement, signé par les plus de vingt associations et groupes qui forment l’accord. Parmi les mesures exigées à la Mairie, il y a la révision des projects approuvés au dernier moment, la récupération de l’espace public, et la révision de l’ordonnance sur les terrasses, l’audit des organes publics et des partenariats public-privé qui régulent le tourisme ou l’étude d’impact des établissements touristiques sur l’espace public.
Moins d’hôtels, plus de services.
Un autre point du manifeste revendiqué comme une victoire a été la suspension des licences touristiques qui a été reçue avec des applaudissements, en relation avec la nouvelle ce même jour de la décision de la mairie de les arrêter. À cette occasion, plusieurs habitants ont manifesté qu’ils espéraient que « Ada Colau [nouvelle maire de Barcelone] accomplisse toutes ses promesses » mais ont fait savoir avec force que « si elle ne le fait pas, on la foutra dehors ».
Le dernier point exigé est la création d’un conseil citoyen du Tourisme intégré par divers agents sociaux. Des membres de « Gràcia où vas-tu ? » ont manifesté qu’ils espèrent que la Mairie les appelle bientôt. De son côté, le président de la FAVB, Lluís Rabell, a appuyé les revendications des différents groupes et s’est montré satisfait par les mesures annoncées récemment par la nouvelle mairie. « Nous sommes contents parce que c’est la première mesure que nous avons réclamé à l’Audience Publique, le mois de février dernier ».
Les conséquences du modèle touristique dans les quartiers
Des habitants de la rue Enric Granados ont eux aussi rendu visible la situation dans laquelle ils se trouvent : “Nous avons 51 terrasses dans une rue qui ne compte que 9 traverses”, dénonce une membre de SOS Enric Granados qui signale aussi la « caisse de résonnance » qui se produit dans les îlots fermés de l’Eixample avec les hôtels. « Le bruit que font les touristes sur les terrasses intérieurs d’hôtels comme l’Amèrica ou l’H10 Art Gallery résonnent dans tout le pâté de maisons compris entre Diagonal et la rue de Paris.
Laïa et Fede de Barceloneta, expliquent qu’ils vivent en rez-de-chaussée dans le quartier mais qu’ils se sont mis à rechercher un 5ème étage pour éviter le bruit la nuit. « Nous voulions dans un premier temps partir, mais nous maintenons de nombreux liens avec Barceloneta et c’est pour cela que finalement nous avons décidé de rester ». Ils signalent aussi une constante dans tous les quartiers de fort tourisme : l’augmentation des loyers. « La grande quantité d’appartements dédiés illégalement au tourisme dans la ville apportent 2 grandes conséquences : l’augmentation du prix du foncier et une poche énorme de fraude fiscale » insiste Lluís Rabell.
“Il faut appliquer les revendications des habitants » rappelle Daniel du quartier Gòtic « et développer encore la liste de propositions, avec par exemple la possibilité pour les habitants de décider du nombre de terrasses de bars et restaurants déployés dans leur rue ». Il se montre satisfait de la première initiative conjointe des divers groupes et associations qui « est un bon début, mais il reste beaucoup à faire ».
Vos commentaires
# Le 18 octobre 2015 à 10:33, par mister X En réponse à : Divers collectifs de quartiers se coordonnent pour faire front au tourisme massif et « expulser les lobbies » de la ville.
vous avez aimé Barcelone, vous adorerez Marseille...
plus d’hôtels, plus de serviteurs...
il sont où les marseillais ?
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