La Ligue des Droits de l’Homme est indignée des propositions de « relogement temporaire » faites par la préfecture à 6 familles, expulsées le 18 novembre 2005 de la rue Fiocca.
Malgré leurs protestations soutenues par plusieurs associations, les services de l’Etat leur proposent à nouveau de les « reloger » provisoirement dans le centre d’hébergement d’urgence pour « sans abri », de la Madrague ville à Marseille.
La LDH a dénoncé en son temps ce lieu, inadapté et refusé par les sans abri eux mêmes. Eloigné du centre ville, il peut accueillir jusqu’à 300 personnes. De plus mal géré, il est un lieu de concentration de violences de personnes en grande détresse sociale. Ce ne sont pas les quelques bungalows destinés aux familles qui changent grand-chose dans la mesure où elles partagent des parties communes dans la même enceinte.
De l’avis de plusieurs associations et des familles qui ont visité les lieux il est impensable d’y faire vivre des enfants sans « dangerosité » pour eux et leurs parents. Or le prétexte invoqué par le Préfet de leur expulsion d’un immeuble faisant parti de l’opération de spéculation immobilière de la rue de la République, était « la dangerosité des lieux » !
Il faut savoir qu’hier le Directeur de Marseille République faisait la promotion d’appartements rénovés à l’angle de la rue Fiocca et de la rue de la République à plus de 3000 euros le mètre carré !
Pourquoi ne pas prolonger le séjour de ces familles dans les hôtels qu’ils occupaient ? Cela revient trop cher répond la Préfecture craignant probablement que le provisoire ne dure trop longtemps...
Pourquoi ne pas utiliser la loi de réquisition, puisqu’il y a urgence ? Cette opération devait être « exemplaire », pourquoi ne pas débloquer les 150 dossiers de logements à réquisitionner qui dorment dans les placards de la préfecture ? ou encore utiliser des HLM vacants ?
Aujourd’hui les familles, soutenues par plusieurs organisations et associations, occupent les anciens locaux de l’Office des Migrations Internationales (OMI), à défaut de relogement décent.
La Ligue des Droits de l’Homme soutien le combat des familles. Nous demandons qu’elles soient relogées le plus rapidement possible dans des conditions dignes et humaines et celles qui sont en attente de régularisation le soient également.
Le droit au logement, le droit de vivre en famille font partis des droits fondamentaux reconnus par la République.
Marseille le 1er avril 2006
LIGUE DES DROITS DE L’HOMME
SECTION MARSEILLE NORD / SUD
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