il n’y aura plus de laboratoire
de Microbiologie à l’Hôpital Nord
Les bruits de couloirs, le silence et l’incapacité des directions à nous répondre, ont laissé l’ensemble du personnel de l’Hôpital Nord dans l’incertitude et dans le malaise durant des mois Maintenant la Direction de Nord nous annonce sa fermeture au printemps 2007.
Outre la déconsidération et le mépris pour le personnel comme dans toutes les autres restructurations qui engendrent démotivation, réorganisation de la vie familiale, aggravation des conditions de travail, diminution du pouvoir d’achat (éloignement) blocage de carrière, sureffectif artificiel, la fermeture du laboratoire de Bactériologie dans un hôpital en pleine expansion, à la croisée de tous les chemins mais excentré, prend un caractère particulièrement inquiétant.
Coup de Trafalgar
Dans un premier temps, les médecins de l’Hôpital Nord semblaient très opposés à ce projet, mais, rassurés et convaincus par leur confrère habitué à la phagocytose ... ils ne l’ont pas affronté !
La direction de l’Hôpital Nord a organisé une réunion des chefs de service, certains n’y sont pas venus, d’autres ont envoyé leurs subordonnés ...
Elle a « oublié » d’y inviter les organisations syndicales qui se doivent de dénoncer l’inefficacité et la dangerosité de ce projet : il fait passer l’intérêt carriériste de certains biologistes au détriment de l’intérêt général, de la qualité des soins.
A la logique de développement :
La création d’un grand centre de maladies infectieuses et tropicales
L’ouverture de l‘Unité Sécurisée d’Hospitalisation Interrégionale,
La construction prochaine du centre de traumatologie
L’engorgement des urgences (adultes et enfants) de l’Hôpital Nord liée à sa situation particulière : premier hôpital aux portes de la ville, proximité des axes autoroutiers, population en difficultés sanitaires, manques de lits
La maternité à vocation régionale qui reçoit les grossesses à risques, les accouchements à problèmes, la pédiatrie, la néonatologie
Le développement des soins ambulatoires, des hôpitaux de semaines
L’activité des blocs opératoires, des réanimations, de la dermatologie, de la diabétologie, de l’ophtalmologie, etc
doit répondre la logique du maintien, voire du développement des services médico-techniques et en particulier de la complémentarité de ces activités cliniques avec les laboratoires de Microbiologie et Parasitologie.
Ils savent :
la nécessité d’avoir un résultat rapide et fiable dans la demi-heure pour :
- les examens directs urgents : les « gastriques » des nouveaux nés, les CBU, les PL, les BK
- les recherches rapides et urgentes de grippe, de paludisme, de VSR pour les bronchiolites,
- l’heure des économies de la sécu et de la campagne « anti antibiotiques »
- éviter la contamination des autres patients, l’engorgement des urgences
ils sont conscients :
- que ces examens seront réceptionnés au labo de la Timone avec un délai d’acheminement de 2 heures, dans le meilleur des cas
- que le nombre de coursiers ne sera jamais suffisant pour gérer le transport régulier des prélèvements et le transport immédiat sur demande ponctuelle des services
- que ce transport routier supplémentaire présente un risque sanitaire pour la population marseillaise
- que la maîtrise du coût sera relative
et pourtant les médecins n’ont pas osé s’opposer à « l’éminent responsable » de la microbiologie de l’APHM qui décide d’amputer le grand CHU Nord de son laboratoire de microbiologie pour finaliser son projet de mega pole infectieux !!!!
Fermer un secteur équipé d’un matériel performant dont le personnel qualifié offre au patient des prestations de qualité fiables de routine et d’urgences 24h/24, 7jours/7, sans délais de transports, c’est la mort programmée d’un Hôpital !
Avec nous agissez pour sauver l’Hôpital Public
et pour défendre le droit à la santé
Marseille le 29 Novembre 2006