Une tribune pour les luttes

Appel de l’Union Nationale des Syndicats CGT / CEGELEC et Filiales

Résistance active à la politique d’expulsion massive des sans-papiers

La solidarité est une arme !

Article mis en ligne le lundi 23 juillet 2007

Zone Industrielle Artois-Flandres 62092 HAISNES
- Tel-fax : 03 21 77 74 47
- email : Cgtcegelec62 chez voila.fr

Ci-dessous la contribution de l’UN CGT Cegelec en soutien à la lutte des sans papiers face aux expulsions massives et aux arrestations en cours.

Elle sera affichée sur tous les panneaux syndicaux dans toutes les agences de toutes les filiales en France.

La solidarité est une arme !

salut fraternel

Eric Fatoux, Secrétaire général de l’Union Nationale CGT Cegelec et filiales


Nous commencerons par une citation de Bertolt Brecht : « Nos défaites d’aujourd’hui ne prouvent rien, si ce n’est que nous sommes trop peu dans la lutte contre l’infamie, et de ceux qui nous regardent en spectateurs, nous attendons qu’au moins, ils aient honte ».

La situation des sans papiers s’aggrave de jour en jour, le ministre zélé chargé de la « solution expulsable » vient de communiquer dans une note, le renvoi de 6000 sans papiers par la seule compagnie AIR FRANCE depuis le début 2007.

AIR FRANCE, dont le patron annonce qu’il ne voit aucun inconvénient à continuer les expulsions par l’intermédiaire de sa compagnie aérienne, sous couvert des exigences d’Etat et dont le conseil d’administration (Cac 40 + Etat) n’a pas osé se prononcer sur la motion de l’intersyndicale condamnant et demandant l’arrêt des expulsions via AIR FRANCE et KLM.

L’Union Nationale des syndicats CGT de Cegelec et filiales réitère son complet soutien à la lutte des sans-papiers et exige la régularisation de toutes et tous, sans cas par cas, il s’agit d’une position unanime de tous nos syndicats.

On nous parle désormais d’immigration économique, c’est-à-dire la volonté du grand patronat, le véritable chef d’orchestre de cette symphonie barbare de l’Etat français, de « trier », de « choisir » suivant des critères de « sélection » certainement dans le cadre de l’économie durable (terme à la mode pour nier l’antagonisme capital/travail)... celui qui « entrera » ou n’« entrera » pas dans le système économique européen, qu’E.A Seillière pourrait appeler le « Schengen Works Management ».

« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » disait M.R. le trépané de Calcutta, mais on peut piller et voler, il suffit de se repentir quelques siècles plus tard et de donner une retraite égalitaire aux anciens combattants ! (juste mais trop tard)

Et dire qu’ils ont osé fabriquer une journée de souvenir de l’esclavage ! (un repentir) « Trier, choisir, critères, sélections », des mots qui résonnaient déjà il y a 200 ans dans l’enfer des marchés d’esclaves de Gorée au Sénégal ! (20 millions de morts)

« France, soit disant pays de droits de l’homme, soit disant pays où les gens naissent libres et égaux, mais réelle 5éme puissance économique du monde et grand donneur de leçons de démocratie »

Qu’ont-ils fait de cette France de la révolution de juillet 1789, de la Commune de 1871, du Font Populaire de 1936, de la Résistance M.O.I. au nazisme de 40-45, du CNR, des luttes anticolonialistes de 50-60, de la révolte étudiante et ouvrière de 1968 ? Même le drapeau Bleu Blanc Rouge a été accaparé par les fascistes qui l’ont déshonoré d’une flamme raciste !

Le Peuple a-t-il la mémoire si courte, 25 ans de « T.F.N. et de M’ Sarko », ont-ils réussi à effacer 220 années de luttes héroïques pour la conquête des droits et pour l’émancipation humaine ?

Non, nous ne pouvons laisser faire, nous ne pouvons nous taire, nous ne pouvons trahir les milliers de combattants tombés au champ d’honneur de la lutte des classes et de la Liberté, pour le drapeau Rouge de la classe ouvrière et le drapeau Bleu Blanc Rouge de l’unité pour la défense de la nation face aux invasions barbares et fascistes !

Nous ne pouvons oublier les martyrs de l’esclavage, le sacrifice des tirailleurs, le courage de ces ouvriers du BTP et des chaines de productions devenus Chibanis, tous faisaient partie de notre Classe, celle des Exploités, celle de la Classe Ouvrière.

Nous ne pouvons nous taire et rappeler que sans l’exploitation des hommes, sans le pillage des richesses, et sans l’accaparation des cerveaux, dans les pays d’où viennent les sans-papiers que l’Etat veut aujourd’hui expulser, la France ne serait rien ou pas grand-chose.
Et c’est la même chose pour toutes les puissances économiques composant le G8 (sauf la Russie), sans le pillage et l’exploitation pratiquée depuis des centaines d’années, elles ne seraient rien ou pas grand chose.

Ce ne sont ni les employés, ni les ouvriers qui créent la misère humaine, ce sont les grooms du capitalisme, valets de la re-mondialisation, du néo-colonialisme et du libéralisme (FMI-OMC-BM-BE-FED). Pourtant nombres d’entre eux entrent en spectateurs dans le moule qu’on leurs impose d’intégrer, à coup de médias et de mensonges.

Nous ne pouvons plus accepter cette division, cette mise en concurrence, ce racisme et cette xénophobie latente mais dévastatrice, car au bout c’est la dégénérescence et la guerre annoncée.

Nous ne sommes pas sans-papiers, mais les sans-papiers sont partie intégrante de notre classe. Laisserons nous longtemps un état, un gouvernement, des petits fonctionnaires aux ordres (qui obéissent sans état d’âme pour des « points »)... battre, gazer, arrêter, expulser et parfois même assassiner nos frères de classe, devant nos yeux ?

L’Union Nationale des syndicats CGT de Cegelec et filiales refuse cette sorte de fuite en avant, cette division, cette haine, ce racisme, elle exige le respect de la dignité humaine et l’arrêt des expulsions, elle exige la régularisation de tous les sans-papiers.

Nous appelons tous les syndicats de Classe et de masse à investir le théâtre réactionnaire, en interpellant tous les mauvais acteurs de cette comédie inhumaine, et les protagonistes de cette « chasse à l’étranger de couleur », nous appelons à entrer en action de RESISTANCE ACTIVE face aux exigences des donneurs d’ordres de l’« Etat impérialiste des multinationales ».

Sans cela, sans cette Résistance active, nous serons les prochaines victimes de cette chasse à « l’homme » !
Nous ne sommes pas sans papiers mais nous sommes tous des sans papiers en devenir !

Po les syndicats / Le bureau de l’Union Nationale des syndicats CGT de Cegelec et filiales 12-07-07

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Vos commentaires

  • Le 23 août 2007 à 17:38, par Gauthier evelyne En réponse à : Résistance active à la politique d’expulsion massive des sans-papiers

    je ne fais partie d’aucuns syndicats ! mais je me joins a vous pour une résistance étroite a la politique d’expulsion massive ! je le crie haut et fort c’est une honte !
    unissons nous afin d’etre plus fort ! pas besoin de revendiquer un syndicat ! soyons humains ! réfléchissons ! et agissons contre cette loi !!! ensemble !

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