Réseau d’éducation sans Frontières
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9 décembre 2008
Monsieur le Président de la République,
Le 5 décembre 2008, en toute connaissance de cause et en application de votre politique, les services du ministère de l’identité nationale ont expulsé vers la Géorgie un jeune homme de 21 ans. Ce garçon, Konstantin Bestaev, était arrivé en France il y a quatre ans, il avait alors 17 ans. Mineur isolé, il avait été pris en charge par les services de l’Aide sociale à l’enfance à Nancy. Il fuyait son pays où son père Ossète et sa mère Géorgienne avaient été assassinés sous ses yeux. Pays à risque il y a 4 ans, la Géorgie le serait-elle moins aujourd’hui ?
A vous en croire et à en croire certains, l’un des succès de votre présidence de l’Union européenne résiderait dans la façon dont vous avez géré la crise géorgienne. Si elles ont abouti à un retrait encore partiel des troupes russes, vos interventions n’ont pas empêché que se creusent encore les fossés de haine entretenus entre les diverses communautés, aboutissant aux terrifiantes opérations de nettoyage ethnique dont vous avez été témoin. L’avenir dira ce qu’a été l’efficacité réelle de votre politique mais il est peu probable qu’elle suffise à rétablir à très court terme l’harmonie entre Ossètes et Géorgiens.
Le sort des parents de Konstantin illustre la situation des couples mixtes dans ces régions déchirées. Le destin des enfants nés des ces unions n’est pas plus enviable. Konstantin Bestaev a pourtant été renvoyé en Géorgie.
Votre politique est triplement responsable de ce qui risque d’advenir de lui. Mineur isolé pris en charge par l’ASE, il aurait reçu une carte d’identité française à sa majorité avant que vous fassiez voter la loi d’octobre 2003 qui exige trois années de prise en charge de l’ASE pour que les mineurs isolés puissent obtenir un titre de séjour. Au vu du sort de Konstantin, estimez-vous toujours votre texte pleinement justifié ?
A son arrivée sur le territoire français, il avait demandé l’asile. Qui lui avait été refusé comme il l’est de plus en plus fréquemment depuis 2002, y compris aux ressortissants de régions aussi troublées et aussi peu tolérantes envers leurs minorités que la Géorgie ou l’Ossétie.
Enfin, désireux de satisfaire aux quotas imposés par le ministère de l’identité nationale, le préfet de Meurthe-et-Moselle a choisi de maintenir l’expulsion de ce tout jeune homme, orphelin, sans attaches dans le pays qu’il avait fui et vers lequel on le refoule, sans ressources et, selon toute probabilité, rejeté par les deux communautés dont il est issu.
Ce gâchis inhumain est le produit direct de votre politique. De bout en bout. Quelles dispositions envisagez-vous, Monsieur le président de la République, pour sauver Konstantin Bestaev si c’est encore possible ? Quelles mesures allez vous d’autre part prendre pour empêcher que les situations indignes qu’engendre votre politique en matière d’immigration se multiplient comme cela se produit régulièrement (expulsion le 18 juillet d’Ulrich Bayonne, 19 ans, Congolais (Brazzaville), arrivé à 15 ans en France, expulsion vers le Maroc, le 26 août, par avion spécial, de Taoufik El Madroussi, 20 ans) ?
Dans l’attente d’une prochaine réponse, nous vous prions, Monsieur le président de la République d’agréer l’expression de notre considération et vous assurons de notre attachement indéfectible au respect des Droits de l’Homme.
Fabienne MARCHAL, Jeannette VALLANCE Isabelle Mire
Educatrice de Konstantin Bestaev, RESF Meurthe et Moselle RESF Metz
Richard Moyon Mireille Peloux
RESF Hauts-de-Seine RESF Rhône
M. KITEMOKO, une personne d’origine congolaise vivant en Europe depuis plus de 30 ans , titulaire d’une carte de résident hollandais depuis 20 ans, qui laisse ici 5 enfants et une femme qui ont besoin de lui, a été expulsé par notre gouvernement vers la RDC sans qu’il puisse même prévenir sa famille.
Témoignage 6 décembre 2008
Depuis le départ de Mr Kitemoko, vers une destination qu’on ne lui a révélé qu’au pied de l’avion !,...( bravo !!!) sa femme a appelé tous les jours à l’aéroport de Kinshasa . Faisant ainsi, elle a réussi à sensibiliser le personnel de l’aéroport en les suppliant de le rechercher ; c’est ainsi qu’ils l’ont retrouvé. Il avait passé 4 jours en prison car il n’avait pas pu montrer de billet à la police en sortant de l’aéroport ; dans l’avion , on ne lui a remis que son passeport et sa carte d’identité des Pays Bas : le voyant sans billet d’avion ils ont cru qu’il avait de faux papiers, voilà pourquoi il a été mis en prison.
Mr Kitemoko a raconté à sa compagne qu’on l’avait convaincu de ne pas résister comme il s’y apprêtait quand il a compris la destination ; un policier qui l’accompagnait lui a dit que lui même était père de famille, que résister ne ferait que compliquer les choses, le conduirait à être poursuivi etc... Il a ajouté que lui même était obligé d’accomplir les ordres mais....que quand il reviendrait en Europe, s’ils se retrouvaient ils seraient "sans uniforme" d’égal à égal.
Djangui s’est donc rangé à ses conseils et a été monté avec les menottes avant les autres passagers "pour ne pas les effrayer". On l’a ensuite détaché pour le vol et on lui a remis ses papiers. Les passagers se sont émus de sa situation ( 30 ans en Europe, il ne connait plus l’Afrique, a montré sa carte d’identité hollandaise, a parlé de son fils, des enfants de sa compagne et de leur projet de vie...) : ils se sont cotisés et lui ont remis plus de 100 € ! avec les 40 € qu’il avait en poche, c’était un minimum qui lui a fait du bien. Malheureusement, il s’est fait prendre cet argent dans la prison dès son arrivée.
Quand le responsable du service est revenu à l’aéroport après son congé, on lui a appris qu’un "refoulé" était recherché par sa compagne qui téléphonait sans arrêt. De refoulé ? aucun ! et pour cause, il avait des papiers d’identité en règle ( séjour au Pays Bas) ; cette histoire a fait scandale dans les services de l’aéroport de Kinshasa. Tout le monde s’est offusqué que la France renvoie au Congo un père de famille en situation régulière dans un pays d’Europe . Le chef a dit que s’il n’avait pas été en congé au moment de l’ arrivée de ce passager, il l’aurait remis aussitôt dans l’avion de retour !
En attendant de trouver une solution pour repartir, Djangui Kitemoko a été pris en charge par un agent de l’aéroport.
Belle image de la France, non ?
RESF Metz
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Vos commentaires
# Le 7 décembre 2008 à 12:17, par bjm En réponse à : Cela se passe en France !
Sarkosy n’a pas fait un coup d’état , il a été élu démocratiquement par les francais et applique ce que veuleut les francais "du moins une majorité" , une expression de sarko "je fais ce que je dit"
Pour éviter ce qui arrive à m kitemoko il y avait une solution , refuser la politique de sarko en ne votent pas pour lui .
La france n’est plus le pays des droits de l’hommes
# Le 7 décembre 2008 à 12:31 En réponse à : Bernard NIQUET, Préfet de Moselle, a pris cette décision d’expulsion !
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