L’UNION JUIVE FRANCAISE POUR LA PAIX
LES FEMMES EN NOIR
Organisent une conférence en français avec
Madame NURIT PELED,
Enseignante de l’Université de Tel Aviv, fondatrice du Cercle des Parents endeuillés (association d’israéliens et de palestiniens), prix Sakharov pour son œuvre de paix en 2001
Sur le thème
EDUCATION à L’HOSTILITE
Samedi 11 avril 2009 à partir de 18 heures
Maison de quartier DUGOMMIER
12 boulevard DUGOMMIER 13001
Métro Noailles ou Saint Charles
Tel pour renseignements 06 08 61 82 13
« Ma petite a été assassinée parce qu’elle était une israélienne, par une jeune homme humilié, opprimé et désespéré jusqu’au suicide, au meurtre et à l’inhumanité, simplement parce qu’il était un palestinien. Leurs sangs sont mêlés maintenant sur les pierres de Jérusalem, qui grandit indifférente au sang.
Le sang des enfants est devenu la marchandise la moins chère de ce jeu meurtrier. Et ceux qu’on appelle les grands le négocient en toute liberté, à l’aise, parce que pour les politiciens et les généraux les enfants sont des abstractions, et le sang un élément du marché. Tu tues un des miens, je tue mille des tiens…. Pour ceux qu’on appelle les grands…tuer est le seul moyen de montrer sa virilité et son honneur. Mais moi qui ai perdu ma seule fille, je sais qu’il n’y a aucun honneur à perdre un enfant. Je sais que des mots comme honneur et virilité tuent. Que des mots comme honneur et virilité nourrissent la mort.
…Pour moi il n’y a pas les Juifs d’un côté et les Palestiniens de l’autre. Il y a ceux qui aiment la Paix et les criminels de guerre.
Quand ma petite est morte, une journaliste m’a demandé comment je pouvais accepter des condoléances venues de l’autre coté. J’ai répondu très spontanément que je n’acceptais pas des condoléances venues de l’autre coté. Et quand le maire de Jérusalem est venu me présenter les siennes, j’ai refusé de lui parler et de lui serrer la main. Pour moi, l’autre coté, ce sont ceux qui occupent ».
Pour Nurit PELED le langage, parce qu’il structure la réalité, la crée en quelque sorte, est l’élément essentiel de ce qui fait lien entre les êtres humains. Il faut lui accorder une attention particulière et inscrire la lutte contre les mots de haine au cœur de l’éducation.
Dans une partie du monde où la lutte que mènent la résistance et le peuple palestiniens contre l’occupation se fonde sur une éthique du droit et de la justice, c’est aussi d’une autre éthique que Nurit PELED nous parle : une éthique de l’amour, du souci, de la compassion. Et cette éthique est puissamment révolutionnaire, et constructive quand elle fait de l’éducation une force concrète de transformation.
Sa parole nous intéresse tous, militants engagés dans la lutte pour les droits nationaux du peuple palestinien, pour la justice et la fin de l’occupation israélienne en Palestine, mais aussi les éducateurs, les parents, les citoyens inquiets de la violence qui s’installe avec la crise profonde , qui s’aggrave maintenant.
Jacques JEDWAB UJFP PACA
Nurit Peled fait partie de la coalition anticolonialiste en Israël, celle qui va manifester quotidiennement avec les Palestiniens contre le mur, sur les barrages. La conférence qu’elle va faire, c’est pour expliquer comment l’éducation en Israël conduit au "complexe de Massada", au racisme, au militarisme, à la haine de l’autre, au crime commis à Gaza.
Nurit Peled a une fille Smadar tuée lors d’un attentat suicide à Jérusalem. A cette occasion, elle a écrit à Nétanyahou : "Tu obliges par ta politique nos enfants à être assassins ou assassiné".