Lundi 15 février, nous remettrons la pétition lancée par le CODEDO le 30 décembre 2008 dans Libération, qui a recueilli près de 20.000 signatures (décompte en cours).
ITINERAIRE DE LA PROCESSION DES OUTRAGEURS
10h 30 : ministère de la Justice, 13 place Vendôme, 75008 Paris.
10h 50 : ministère de l’Intérieur, place Beauvau.
11h 15 : palais de l’Elysée, 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré.
Communiqué du CODEDO à l’occasion de la remise de notre pétition
Chaque jour un peu plus, nous assistons en France à un rétrécissement des libertés publiques, une accélération des dérives sécuritaires, qui se manifeste notamment par l’explosion des gardes à vues, comme vient de le rappeler la récente et scandaleuse affaire de trois collégiennes de 14 ans et d’un collégien. Chaque jour un peu plus, la manière dont le pouvoir est exercé piétine les valeurs républicaines et menace la démocratie.
Parmi ces multiples abus, le délit d’outrage…
Ces dernières années, les délits d’outrage ont connu en France une inflation exponentielle. Un banal contrôle routier, un courriel de protestation contre le sort réservé aux sans-papiers, et la parole d’un citoyen se retrouve traînée devant les tribunaux, avec à la clé de fortes amendes, sanctionnant des délits résultant le plus souvent d’un abus d’autorité.
D’un côté, des citoyens impuissants, victimes de l’arbitraire, se retrouvant dans la situation de délinquants. De l’autre, des policiers, des préfets portant plainte contre leurs contradicteurs (et leurs victimes, en cas de violences).
Face à la parole du policier assermenté, soumis aux impératifs de résultat du ministère de l’Intérieur instillés dès 2002 par Nicolas Sarkozy, la parole du citoyen ne vaut pas cher, car la justice tranche presque toujours en faveur du tout-puissant policier.
Le 30 décembre 2008, treize citoyens réunis au sein du Collectif pour la dépénalisation du délit d’outrage (CODEDO) lançaient dans Libération un appel demandant la dépénalisation du délit d’outrage, et de celui d’offense au président de la République, remis au goût du jour par le président Sarkozy.
Cet appel met aussi l’accent sur la recrudescence des violences policières, dont le délit d’outrage est l’un des corollaires.
Notre pétition, soutenue par la Ligue des droits de l’homme et par de nombreuses personnalités, a recueilli près de 20.000 signatures.
Nous la remettrons le lundi 15 février à 10h30 au ministère de la Justice, au ministère de l’Intérieur et à l’Elysée.