Une tribune pour les luttes

Lettre ouverte à Nicolas SARKOZY, Président de la République

Le SAF "attend que les autorités françaises condamnent avec la plus grande fermeté ces atteintes intolérables à la liberté d’expression."

Article mis en ligne le mardi 11 janvier 2011

Paris, le 10 janvier 2011

Monsieur le Président,

Le Syndicat des Avocats de France entend vous interpeller sur la situation actuelle en Tunisie :

Le 29 décembre 2010, deux avocats ont été enlevés et brutalisés par la police, pour avoir pris la parole en public afin d’exprimer leur soutien aux mouvements spontanés de révolte populaire dans plusieurs villes tunisiennes, depuis le 17 décembre 2010, contre le chômage, la corruption et l’arbitraire.

Le 31 décembre 2010, pour protester contre ces violences policières diligentées par les plus hautes sphères de l’Etat tunisien, plusieurs centaines d’avocats se sont rassemblés dans plusieurs tribunaux et ont été molestés par la police, au sein même des juridictions.

Pour exprimer leur indignation, 95% des avocats tunisiens, selon le bâtonnier Abderrazak KILANI, se sont mis en grève le 6 janvier 2011, suite à l’appel lancé par le conseil national de l’ordre des avocats de Tunisie.

Cette situation montre que le pouvoir politique en place depuis 23 ans réprime de plus en plus sévèrement toute forme d’opposition.

Le fait d’empêcher les avocats d’exercer leur métier constitue une atteinte aux fondements mêmes d’un Etat de droit, aux Libertés et à la Démocratie.

Le Syndicat des Avocats de France dénonce la répression et les violences policières inadmissibles, dont sont victimes les avocats et le peuple tunisiens, les violations manifestes des droits de l’Homme, les atteintes graves à la profession d’avocat et réaffirme sa totale solidarité avec le Barreau de Tunisie.

Le SAF demande que cessent les intimidations et pressions exercées par l’Etat tunisien contre les avocats pour les empêcher de faire leur travail de défense des droits et libertés fondamentales et entraver leur liberté d’expression qui est le propre de la profession d’avocat.

Il attend que les autorités françaises condamnent avec la plus grande fermeté ces atteintes intolérables à la liberté d’expression.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de mes salutations respectueuses.

Pascale TAELMAN
Présidente du SAF

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