Tout en respectant la douleur de celles et ceux qui sont affectés par la mort de Jean-Paul II, le Collectif national pour les droits des femmes ne s’associe pas au concert de lamentations sur l’agonie et sur le décès
du pape, qui depuis des semaines priment sur tout autre actualité. Le chef de l’Eglise catholique a certes exercé une influence considérable, agi en faveur de la paix, proclamé la nécessité de la justice. Mais, alors qu’-il prônait la démocratie, lui-même s-’est toujours comporté en
monarque de droit divin.
Ce sont surtout ses prises de position concernant la morale sexuelle que nous retiendrons. Dans ce sens, il a tissé des alliances au plan mondial avec les régimes islamistes les plus rétrogrades... tant lors de la
Conférence du Caire Population et développement, en 1994, que lors de la Conférence Mondiale des Femmes de Pékin, en 1995. Ces alliances ne se sont jamais démenties.
Combattant la formidable avancée impulsée par les mouvements de libération des femmes au plan mondial, ce pontife s’est évertué à prôner des valeurs contraires à la dignité de la personne : négation du droit des femmes à disposer de leur corps et du féminisme soumission aveugle
au biologique, lien exclusif de la sexualité avec la reproduction, refus de l’homosexualité, rejet de l’-euthanasie. Ses condamnations obstinées de l’avortement et de l-emploi du préservatif face à la pandémie du
SIDA, au nom du « droit à la vie », ont envoyé à la mort des millions de femmes et d’hommes.
Le Collectif national pour les droits des femmes tient aussi à exprimer son indignation face à la place que les medias, radios et chaînes publiques comprises, ont accordée à la mort du pape et à ses conséquences. Dans un pays qui se veut laïc, on assiste à une véritable
papolatrie.
Nous espérons que l’Eglise catholique saura pratiquer un nouvel « aggiornamento » en choisissant son prochain pontife.