Une centaine de militants de provenances très diverses, mais sensibles au manque d’humanité de cette chasse permanente et désireuses de ne pas en être au minimum complices par abstention.
Les familles avaient quitté les lieux pour ne pas comme d’habitude être pourchassées pendant des jours par la police et mettre un peu de leurs maigres possessions à l’abri. Elles auront dû trouver dans les interstices de notre territoire, un coin pour se pauser, provisoirement. Avant les pluies promises déjà en fin de journée...
Six familles à qui ont été proposées des hébergements, quelques nuits d’hôtel pour quatre autres... sur les plus de 300 personnes vivant sur ce lieu.
MB
Images de l’indignité par Quetzalcoatl
Quelques 400 roms (dont plusieurs "Léonarda"...) vivaient sur cette décharge sauvage depuis plus de deux ans.
Un avis d’expulsion était décidé en juillet 2013 ; il devait être appliqué ce matin.
Dans la nuit tous les roms ont abandonné ce "village sur décharge" pour s’éparpiller dans quelque autre faille sordide de la ville et continuer leur sinistre errance.
Il y a des fonds européens prévus pour financer des projets d’installation des roms ; Marseille n’en a jamais demandé ni proposé aucun projet alors que des solutions et des projets qui marchent existent (comme à Gardanne) !
Nous étions une bonne centaine à venir constater dès 6h ce matin, impuissants et la rage au ventre, les effets de cette politique qui dénie le droit de vivre dignement à une population, et préfère investir des sommes indécentes pour les paillettes de son image de "Capitale de la culture".
Honte et colère ! .
Marseille
Quelques 400 Rroms vivaient sur cette décharge
Village sur décharge
Rues de village
Maisons de village
Sweet_home.
Expulsion Capelette
Reçu d’un témoin de 6h du mat, avec quelques photos.
Faites place, on aseptise ! Dégagez ailleurs, mais où ? Ce n’est pas notre problème, juste dégagez !
Ce matin avait été ordonné - par l’État et le gouvernement ; via le préfet à l’expulsion des chances et ses forces du désordre - le démantèlement du bidonville de La Capelette à Marseille, ou plus de 300 personnes tentaient de survivre, faute de mieux.
Un démantèlement prévu et orchestré sans solution de relogement POUR TOUTES ces personnes.
Marseille s’étend, s’urbanise, s’aseptise et traque tous les pauvres et autres personnes de tous bords qui ne rentrent pas dans les petites cases d’une société à la norme capitaliste.
6H du matin et pas signe de vie humainE, les seuls habitant-e-s de ce terrain étaient les rats, les chats et les insectes…
« Heureusement » les habitant-e-s de La Capelette sont ainsi parti-e-s la veille au soir.
Vers de nouveaux horizons pourrait-on espérer, mais quel horizon ?
De nouveaux trottoirs, de nouveaux terrains vagues, de nouveaux ponts…
Les pluies, l’hiver et le froid arrivent et il va falloir reconstruire des abris de fortune une fois encore, une fois de trop !
Quelques photos prises pour témoigner d’une triste et sombre réalité, une prise de vue d’ensemble et qui voit-on arriver en contrebas … revoilà le préfet !
Épargnons-nous leurs discours puants d’hypocrisie, de condescendance, de leurs « je connais bien », nous appliquons la loi, faisons de notre mieux et tout le reste : bla bla bla qui y croit encore ?
Non vous ne connaissez rien !
Certainement pas en gagnant des milliers d’euros par mois, avec vos voitures de fonctions, vos chauffeurs et vos villas et loft bien gardés (liste non-exhaustive) ; non vous ne comprendrez jamais la pauvreté, la précarité, ni le chômage, ni les problèmes de logement …
L’heure n’est plus à la discussion ou à l’inaction face à la violence de l’État.
NON AUX EXPULSIONS ! OUI AUX RÉQUISITIONS !
Myriam Guillaume (La Marseillaise, le 21 octobre 2013)
Expulsion. Face à l’indigence, l’impuissance publique
Jour J pour l’évacuation du bidonville de la Capelette. Trois cents personnes vont être mises à la rue ce matin, seulement six familles hébergées.
Ce matin à l’aube, les 300 occupants du campement de La Capelette (10e) devront, sans discernement, évacuer le terrain pour faire place aux bulldozers. Le concours de la force publique a été octroyé pour convaincre les plus récalcitrants. Vendredi, la direction de la cohésion sociale tenait une ultime réunion : six familles sont en hébergement, jeudi prochain, quatre autres disposeront de quelques nuits d’hôtel, puis trois autres. Pour les autres familles roumaines, du côté de la Fondation Abbé Pierre et du Secours catholique, le compte des tentes est serré.
« On doit partir lundi, explique Sergiu, la police a dit avant 5 heures. » Derrière le muret en ruine qui borde la rue Curtel, tous savent quelle épée de Damoclès pend au-dessus des baraques. Et si quelques-unes des familles pensent avoir trouvé un endroit et plient déjà les planches, la plupart n’ont pas solution de repli.
« Une famille a tenté un terrain à Luminy, mais la police les a chassés », raconte Mirella, affairée à une lessive. Soulagée d’avoir « trouvé un endroit », elle demande « mais il faut des corso (tentes, ndlr) ». Au passage de Dominique Idir, de l’association Artriballes, le vieux couple, que forment Victor et Mariza, s’inquiète, de même, « une corso pour nous deux ». Plus loin, Florin précise à ses filles et à sa femme : « On ne peut pas aller à Plombières, il y a trop de monde. Il y a d’autres lieux mais ceux qui y sont demandent 50 euros pour nous laisser nous installer, 100 si il y a une voiture. »
Une petite fille aux tresses enrubannées repère la militante associative et la happe aussitôt : « Tu l’as le cartable rose avec la Barbie ? » Il y avait dans un partenariat avec le Secours catholique, des ateliers de préscolarisation, de dessins aussi les mardis. Manoushka, elle, est assidue au collège et veut « devenir avocate ». Dominique souligne : « Depuis que le verdict est tombé au tribunal, la vingtaine d’enfants qui étaient scolarisés ici ne sont pas retournés en classe. » Ailleurs, un jeune homme rafraîchit la coupe de son camarade à l’aide d’une tondeuse, des enfants dévorent une soupe, une femme passe vainement le balai sur les tapis au sol, une vieille dame trie des chaussures. Tunda se plaint de morsures de rats sur l’oreille de l’un de ses enfants en désignant un des tas de détritus qui jonchent le terrain.
Dans une des cabanes, Laura est accueillie avec un café. L’éducatrice de l’Addap 13 aide une femme à faire le point sur ses papiers, « il faut refaire le dossier de l’Aide médicale d’Etat ». L’expulsion imminente, les travailleurs sociaux désespèrent : « Même quand ils obtiennent l’autorisation provisoire de séjour, on n’arrive pas à les faire inscrire à Pôle emploi. Pareil pour les actes de naissance, la France réclame des documents de moins de trois mois, or, en Roumanie, ils sont valables à vie. »
« Il y a blocage administratif dès qu’on atteint la frontière du droit commun », atteste son collègue Hamed Sarahoui. « Pire, les règles changent selon les agences. Pas mieux du côté des Missions locales sur le financement : pour un mineur, ça coûte 5 euros par jour aux parents. »
Ce matin, les « bulls » doivent faire place nette. On comptabilisera alors les tonnes de déchets évacués. Mais en dehors d’une poignée de familles hébergées en urgence, la République reste incapable de garantir un minimum de sécurité à des migrants européens échoués sur son sol.
Apportons nos appareils photos, caméras, pancartes...
Communiqué et plus d’infos suivent.
ex-collectif Solidarité avec les Roms Marseille
Groupe de transition
Accès avec le bus 18 (à partir de Castellane) : arrêt Delessert. Revenir sur ses pas (meme trottoir) et prendre la première petite rue à gauche. Au bout de la rue en face prendre un chemin étroit qui longe des immeubles et débouche en face du lieu sur un parking d’immeuble.
Le bidonville se situe au-dessus de l’angle traverse du Panthéon/bd Lazer (friches sur le plan).
Voir aussi http://www.millebabords.org/spip.php?article23825