Une tribune pour les luttes

Communiqué du Comite de soutien des 3+4+2+… de Briançon

Un premier maraudeur relaxé

Article mis en ligne le samedi 23 novembre 2019

Le 21 novembre, la cour d’appel de Grenoble a reconnu l’innocence de Pierre MUMBER, condamné en 1ère instance à 3 mois de prison avec sursis pour avoir porté secours à des personnes en détresse près de la frontière italienne.

Le 6 janvier 2018, par -10°C à Montgenèvre, station de ski située à 1800 mètres d’altitude, Pierre participait à une maraude solidaire. Rencontrant un groupe de 4 personnes en difficulté, il a tenté de leur venir en aide, jusqu’à l’intervention de la Police aux frontières (PAF). Les policiers ont interpelé le groupe, et effectué leur contrôle et démarches policières sous les yeux de Pierre et des journalistes italiens présents ce soir là. Les policiers ont semblent-ils fait des erreurs professionnelles et ont ensuite accusé Pierre d’avoir fait obstruction à leur action, d’avoir aidé les migrants à passer la frontière et de les avoir aidé à s’échapper. Or toute la soirée a été filmée par les journalistes.

Lors de l’audience en appel du 24 octobre dernier à Grenoble, la Justice a enfin accepté de visionner les images tournées le soir des faits, qui contredisent brutalement les accusations des policiers. La cour précise dans son jugement que « les mentions du procès-verbal (...) apparaissent au vu des images visionnées particulièrement dénuées de véracité ». Est-ce à dire que la Police aurait menti ce soir-là ?

Le bornage du téléphone de Pierre sur des relais en France et en Italie, classique dans tout le briançonnais, avait été retenu par l’accusation pour « prouver » le passage de la frontière. Là encore, la cour a balayé cet argument : « rien ne permet de démontrer que Pierre Mumber a accompagné [les migrants] lorsqu’ils ont franchi la frontière. » Cet argument utilisé de la même façon par le procureur, pourtant n’a pas été balayé pour le procès d’un autre maraudeur, Kévin, le 2 octobre dernier dans la même cour d’appel. Mais cette fois il n’y a pas de vidéo ou d’enregistrement pour contester l’accusation, la cour a donc condamné sans preuve ce maraudeur qui effectuait pourtant la même chose que Pierre, il portait secours à des personnes en détresse en montagne.

Ce verdict confirme donc que les maraudes sont légales et que la solidarité n’est pas un délit... à condition de pouvoir apporter les preuves de son innocence ! Le chemin des exilés est long, celui de la solidarité et du droit en France aussi.

Le comité de soutien des 3+4+2+…. de Briançon

22 novembre 2019

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