Une tribune pour les luttes

Droit de réponse et démenti sur les allégations de menaces et agressions de la part de Martine Vassal et de l’un de ses militants

Article mis en ligne le samedi 8 février 2020

Le 07.02.2020

Ce mardi 4 février, je pique nique avec une amie sur la Plaine. Nous utilisons un opinel à bout rond (dit mon premier opinel) pour nos tartines.

Je constate l’animation importante sur le chantier. Il y a beaucoup d’ouvriers et apparemment plusieurs responsables sont sur place pour voir l’avancé des travaux.

Au bout d’une petite heure j’apprends que Martine Vassal est au Petit Nice. Nous remballons rapidement notre pique nique, je récupère le couteau de la copine et la bûche de chèvre que je range dans mon sac. Et nous allons au Petit Nice avec mon amie.

Effectivement, Martine Vassal est sur la terrasse entourée de ses sympathisants. Nous scandons en boucle des slogans. Quelques soutiens de Vassal tentent de rentrer en dialogue avec nous pour nous dissuader de crier. Après quelques échanges lors desquels mon amie donne ses coordonnées pour une prise de contact et un rendez vous, nous continuons à crier : « Un toit pour les délogé.e.es et les mineurs isolés » et « Vassal Hors la Loi ».

La Brigade Anti-Criminalité (BAC) intervient, demande à mon amie ses papiers et si elle possède un couteau. Mon amie se met à chercher le couteau du pique-nique, je lui dis que c’est moi qui l’ai ramassé et lui tend. Les agents de la BAC me demandent de les suivre pour un relevé d’identité et établissement d’un PV pour possession d’arme ! J’explique immédiatement que je dois me rendre au travail dans l’après-midi et que c’est un couteau à beurre que j’ai utilisé pour un pique-nique. Ils insistent pour que je les suive au commissariat, ce que je fais, espérant qu’ils me laisseront partir plus vite. Au commissariat, les fonctionnaires de police sont surpris de découvrir un petit couteau à bout rond opinel et m’indiquent que je pourrais repartir après une audition. J’apprends qu’une personne aurait désigné mon amie comme ayant brandi un couteau sur la terrasse du Petit Nice.

Après m’avoir entendu, ils m’informent que l’OPJ doit m’auditionner du fait qu’il s’agisse de Martine Vassal. Ce dernier me reçoit, lui aussi est surpris du ridicule couteau. Il comprend que je suis attendu au travail et semble prêt à me fixer un rendez-vous pour le lendemain matin. Il demande l’autorisation à son supérieur mais revient quelques minutes plus tard et m’annonce qu’il ne peut pas me laisser partir. Martine Vassal aurait porté plainte pour menaces de mort. En effet, un témoin affirme m’avoir entendu la menacer. Je réfute fermement ces accusations mais on me notifie que je suis placée en garde à vue. Il est environ 15h, on me descend au sous-sol, on me dépossède de mes effets personnels et je suis placée en cellule.

Il est aux alentours de 15h30 et je n’aurai plus aucune information avant mon audition qui a débuté vers minuit. La nuit est un enfer, les conditions en cellule déplorables et aucune considération n’est accordée aux détenues.

Le lendemain, vers 10h00, on vient me chercher dans ma cellule pour une confrontation avec le témoin, militant de Martine Vassal et employé du département. Nous maintenons tous les deux nos positions. J’apprends que Martine Vassal a témoigné par téléphone et confirme avoir entendu des menaces à son encontre depuis l’intérieur du Petit Nice. On me reconduit dans ma geôle aux alentours de midi. Finalement, environ 30 minutes après, on vient me signifier qu’on me libère mais que je dois me tenir à la disposition des autorités.

Je suis tellement vidée par cette expérience que je ne suis pas capable de rejoindre le groupe de soutien qui est devant le commissariat.

Plus de 24 heures après ma sortie je suis toujours aussi abasourdie par ce qui m’arrive ! J’ai été enfermée 24 heures car une personne (militant de Madame Vassal et employé du département) dit que j’aurai à 2 ou 3 reprises menacé Martine Vassal en disant « On va te crever ». Dès le début, j’affirme que c’est faux, des témoignages et vidéos prouvent mes déclarations et l’objet initial de mon interpellation (possession d’un opinel à bout rond dit « Mon premier opinel ») est presque oublié.

Je suis effarée d’être aujourd’hui un objet entre les mains de Martine Vassal et de l’impact qu’a sur ma vie le témoignage, soit disant formel, d’un militant de Madame Vassal et employé du département. Je n’ai fait que crier mon indignation en raison de l’injustice que subissent les mineur.e.s isolé.e.s et les délogé.e.s et des priorités de considération et de budget accordés par Martine Vassal dans ses fonctions au Département et à la Métropole.

Pourtant, aujourd’hui, face aux élus locaux on ne peut semble-t-il plus s’exprimer fort sans subir l’engrenage répressif. Aujourd’hui, je pense être en droit de demander que toutes les charges soient abandonnées contre moi, que le préjudice que j’ai subi soit reconnu et que la vérité soit faite sur l’orchestration de ce faux témoignage. J’ai l’intention de faire l’ensemble des démarches en ce sens.

Je suis très touchée et remercie l’ensemble des personnes qui se sont mobilisées et m’ont soutenues quand j’étais enfermée. Un grand merci aussi pour tout le soutien et les gentils mots que j’ai reçu depuis ma sortie.

Maintenant, cette histoire ne m’appartient pas, je la subie et chacun s’en saisira comme il le souhaite de manière individuelle ou collective. De mon côté, je continuerais d’exprimer mon mécontentement auprès des responsables politiques lorsqu’ils ou elles seront à portée de ma voix.

Martine Vassal a voulu un coup de communication en convoquant une conférence de presse quelques heures après mon interpellation et en me désignant comme une menace à sa sécurité. Elle m’oblige aujourd’hui à utiliser mon droit de réponse par voix médiatique avec ce communiqué et à rappeler haut et fort que le Département est condamné, chaque semaine, par la justice administrative pour ne pas assurer les missions qui lui incombent à l’égard de personnes vulnérables et notamment celle de protection des mineurs en danger.

« UN TOIT POUR LES DELOGE.E.S ET LES MIREU.R.E.S ISOLE.E.S »

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