Pour nous, demandeurs d’asile, il nous est interdit de travailler alors que nous sommes légalement sur le sol français.
L’Etat français préfère nous laisser dans l’assistanat en nous donnant des « conditions matérielles d’accueil » composées :
• d’une allocation pour demandeur d’Asile (ADA), versée mensuellement : 6,80 euros par jour pour une personne plus 3,40 euros, par jour, par personne supplémentaire
• d’un hébergement dans une structure dédiée (CADA)
Mais nous sommes plus de 6 000 demandeurs d’asile domiciliés à Marseille (à la SPADA) par décision de l’OFII (office français de l’immigration et de l’intégration) sans qu’aucun hébergement dans une structure dédiée ne nous soit proposé.
Nous devons alors nous loger sur le marché immobilier avec le complément d’ADA versé spécifiquement aux demandeurs d’asile non hébergés par l’Etat pour couvrir leurs frais de logement, soit 225 € par mois.
Nous n’avons droit, ni aux APL, ni au parc HLM.
Avec 225 €, Il nous est impossible de passer par une agence immobilière et d’accéder au parc locatif privé.
Au mieux, nous nous retrouvons, comme de nombreux marseillais précaires, obligés de passer par des circuits parallèles et donc des marchands de sommeil.
La plus part ne trouvent même pas de logement et vivent dans la rue ou squattent des bâtiments trop insalubres pour être habités.
Pour lutter pour le respect de nos droits, nous avons créé l’Association des Usagers de la PADA de Marseille qui regroupe 500 adhérents de 25 nationalités différentes, tous demandeurs d’asile.
Nous dénonçons les dysfonctionnements de l’OFII :
• L’absence d’hébergement pour les demandeurs d’asile
• Les suppressions régulières de l’ADA sans justification
• La suppression de la part hébergement de l’ADA lors des prises en charge par le 115 alors qu’il ne s’agit pas d’une structure dédiée
• Les missions de la SPADA (sous traitée à Forum refugiés) non assurées (retards systématiques et pertes dans la distribution de notre courrier, absence de traducteurs, pas d’aide au récit...)
Nous manifesterons samedi 27 mars
Au coté de tous les marseillais pauvres et précaires
Pour que Marseille reste une ville accueillante, populaire et durable