La proposition de M. Hollande à Lenoarda Dibrani est d’une indécence inacceptable pour quiconque. Elle l’est encore plus pour le président de la République française, qui entre autres a la charge de représenter le pays à l’étranger. Proposer à une enfant de 15 ans de quitter sa famille pour pouvoir construire sa vie dans le pays où cette enfant se sent chez elle, c’est inhumain, indécent et illégal. En effet, la convention internationale des droits de l’enfant reconnait à chaque enfant le droit de grandir dans sa famille.
Dans un pays où l’Etat, par la bouche d’un ministre, décrète que les Rroms ne souhaitent pas s’intégrer, pour des raisons culturelles, que leur culture est en confrontation avec la culture française, qu’ils ont vocation à retourner en Roumanie ou en Bulgarie, le cas de Lénoarda révèle des réalités qui échappaient jusqu’ici à beaucoup :
1. Les Rroms ne sont pas Roumains, ni Bulgares, mais un peuple dispersé dans l’ensemble de l’Europe et au-delà.
2. L’indécence des autorités va jusqu’à violer les règles du droit international que la France a ratifiées. Reshat Dibrani, le père de Lénoarda, qui a été injustement décrit comme un monstre, ne semble pas avoir fait de grandes études. Pourtant, de sa Mitrovica natale, qu’il a du quitter pour mener une vie normale avec sa famille, il vient de donner cette petite leçon de droit international à M. Hollande.
M. Hollande, ne vous enfoncez pas plus dans la honte !
La jeunesse, notamment les lycéens, a montré avec sa mobilisation deux jours durant qu’elle ne se laissera pas faire. La voix des Rroms en appelle à elle pour maintenir et renforcer cette mobilisation, la seule à pouvoir rétablir l’honneur de ce pays, malmené par l’irresponsabilité de sa classe politique.
Vos commentaires
# Le 20 octobre 2013 à 16:10, par F.d En réponse à : De la décence, M. Hollande !
Jugez vous-même en comparant la circulaire de Sarkozy de 2005 et celle de Valls.
Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, circulaire du 31/10/2005
« Il convient, pour des raisons évidentes, d’éviter que cela conduise à des démarches dans l’enceinte scolaire, ou dans ses abords. Je vous demande en tout état de cause de conduire ce type d’opération particulièrement délicate avec humanité et discernement. [..]
Vous veillerez en outre à ne pas mettre avant la fin de l’année scolaire l’éloignement des familles dont un enfant est scolarisé depuis plusieurs mois. »
Emmanuel Valls, ministre de l’intérieur, circulaire du 19 /10/2013
« Il m’est apparu nécessaire de préciser et de compléter les instructions en vigueur qui prescrivent que l’exécution des mesures d’éloignement d’étrangers en situation irrégulière ne doit en aucun cas donner lieu à des interventions au sein ou aux abords des écoles et établissements scolaires. [..]
En tout état de cause, il doit être porté un soin particulier à la coordination entre les services préfectoraux et les services de police et de gendarmerie. [..]
Cette étroite collaboration doit permettre de mettre en œuvre, avec humanité et discernement, l’éloignement des familles. »