Pour l’ultragauche, la révolution et le communisme consistent en libération du travail et affirmation du prolétariat comme classe dominante, mais toutes les médiations rationnelles et pratiques conduisant à ce but sont critiquées et supprimées : syndicats, partis de masse, parlementarisme, critique même de l’intervention dans la lutte de classe. Tout y est suspendu à une mystique de l’autonomie (comme contenu de la révolution)/auto-organisation (comme forme) ou du Parti, qui doit être la révélation de l’être véritablement révolutionnaire du prolétariat, faisant exploser son existence de classe.
Il existe une relation incontournable entre le prolétariat, classe de ce mode de production — le capitalisme — et cet être révolutionnaire dont l’ultragauche attendait la libération ; relation qu’elle a échoué à comprendre et à théoriser. Pourtant, elle nous a suggéré que la révolution n’était pas l’affirmation de la classe telle qu’elle existe, tout en la comprenant comme l’affirmation d’une nature révolutionnaire propre : c’était là sa dynamique et sa contradiction, et par là, elle nous a amenés jusqu’au point où nous pouvons la quitter.
Collectif - Histoire critique de l’ultragauche
Editions SENONEVERO- 496 pages- 15€
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