À Orgon, le 28 juin 2023
La Confédération paysanne des Bouches-du-Rhône s’indigne de la mise en garde-à-vue ce matin de deux syndicalistes paysans : Nicolas Girod, ancien porte-parole national, et Benoît Jaunet, porte-parole départemental des Deux-Sèvres.
Cela fait suite à la mobilisation syndicale de Sainte-Soline, où l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie et une poignée d’agriculteurs a été dénoncé. La liberté syndicale est une fois de plus mise à mal par ce gouvernement.
Le droit de manifester sur la voie publique est un droit consacré et protégé.
La liberté de manifestation est une liberté fondamentale, intrinsèquement liée à la liberté d’expression et d’opinion, garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’ONU, dans son article 19 :
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
Sans liberté d’expression, nul ne peut revendiquer ses droits.
Cependant, cette « Dicta-cratie » ne nous empêchera pas de poursuivre nos actions, dans l’intérêt des paysan·nes et de la société toute entière, car les conséquences du changement climatique, maintes fois évoquées et sourcées, menacent toute vie sur Terre si l’on ne fait rien pour stopper à la racine du problème, l’extractivisme et l’industrialisation.
Le maintien de l’ordre à la française, est censé mettre en place des mesures adaptées pour permettre l’exercice de la liberté de manifester tout en assurant la sécurité des personnes (manifestant·es inclu·ses) et des biens. Malheureusement nous constatons chaque semaine que la sécurité des personnes passe bien après la sécurité des biens des plus fortunés au profit d’un capitalisme toujours plus brutal.
La lutte continue, pour un modèle agricole et alimentaire qui préserve le vivant et partage ses ressources comme la terre et l’eau :
1 Nous exigeons la libération de nos camarades.
2 Nous exigeons le respect de nos libertés fondamentales, tel que le droit de manifester.
3 Nous exigeons la préservation de l’environnement et le partage des terres et de l’eau.
Amitiés fédérées,
Confédération paysanne des Bouches-du-Rhône
Syndicats pour une agriculture paysanne et la défense de ses travailleurs
Membre de la Coordination paysanne Européenne et de la Via Campesina