DIE IN CONTRE LA PEINE DE MORT AUX ETATS-UNIS
"30 ans d’exécutions, ça suffit !"
2 juillet 2007
18h : Consulat des Etats-Unis - boulevard Paul Peytral (en face la
Préfecture)
19h15 : Vieux-Port - quai des Belges
Les militants et sympathisants d’Amnesty s’allongeront symboliquement
devant le Consulat des Etats-Unis et sur le Vieux-Port à l’énoncé des
condamnés à mort dont l’exécution est prévue d’ici la fin de l’année
2007. Entre les deux, ils défileront par la rue Saint-Ferréol et la
Canebière masqués de blanc et porteurs de chaînes aux pieds.
Le 2 juillet 1976, la Cour Suprême des Etats-Unis réinstaurait la peine de mort
(déclarée inconstitutionnelle en 1972 comme étant " arbitraire et incohérente "). Le
17 janvier 1977, Gary Gilmore était fusillé dans l’Utah.
Depuis 30 ans, près de
1080 personnes ont été exécutées et 3350 condamnés attendent aujourd’hui dans
les couloirs de la mort.
38 Etats de l’Union gardent encore la peine mort inscrite
dans leur législation, auxquels il faut ajouter les juridictions fédérale et militaire.
12 Etats plus le district de Columbia l’ont abolie.
Les condamnations à mort demeurent marquées par l’arbitraire. Elles
touchent particulièrement les exclus, les indigents et les minorités. Aucune
personne millionnaire ne se trouve dans le couloir de la mort et très peu sont
issues des classes moyennes. Le couloir de la mort est avant tout peuplé par les
plus pauvres d’entre les pauvres, des victimes des pires conditions de logement,
d’éducation, d’accès aux soins, ne bénéficiant pas d’une représentation légale
efficace.
Il n’a jamais été prouvé que la peine de mort était plus dissuasive qu’une autre
peine. Le risque d’erreur judiciaire existe toujours, alors qu’elle est un châtiment
aux conséquences irréversibles. En janvier 2003, les 171 condamnés à mort de
l’État de l’Illinois ont été graciés par le gouverneur Ryan, conscient du nombre
" honteux " d’erreurs judiciaires recensées. Aux Etats-Unis, depuis 1976, 124
personnes condamnées à mort ont quitté les couloirs de la mort au motif de
leur innocence.
Aux Etats-Unis, comme partout où elle est encore appliquée, la peine de mort est
une violation flagrante des articles 3 et 5 de la Déclaration Universelle des Droits
de l’Homme en cela qu’elle constitue un châtiment cruel, inhumain et
dégradant et qu’elle nie le droit à la vie.
Le système judiciaire américain est également
entaché par la discrimination raciale. La vie ou la
mort d’un accusé dépend plus souvent de la couleur
de sa peau et de celle de sa victime, que du crime
commis. Les afro-américains sont sur-représentés
parmi les exécutés : 34% alors qu’ils ne représentent
que 12% de la population américaine. Depuis 1976,
seuls dix Blancs ont été exécutés pour le meurtre
d’un Noir. Plus de 80% des prisonniers exécutés
avaient été reconnus coupables du meurtre d’une
victime blanche. En 2005, aux Etats-Unis, une vie
"blanche" a toujours plus de valeur qu’une vie
"noire" ou "hispanique".
Par ailleurs, aux Etats-Unis, le système est dévoyé par le jeu politique. La
première décision consistant à choisir entre un procès en peine capitale ou en
détention pénale revient à un procureur local élu et donc sensible aux pressions
politiques ou électorales. La politisation de la peine de mort est telle aux Etats-
Unis que pratiquement aucun homme politique n’ose se déclarer opposé à ce
châtiment car il bénéficie encore du soutien d’une majorité d’Américains
comme en bénéficiaient en leur temps le lynchage, l’esclavage et la
ségrégation raciale. Néanmoins, cette majorité s’effrite chaque jour un peu plus.
Chaque condamnation à mort est un affront à la dignité humaine. Chaque
exécution est le symptôme d’une culture de la violence. La peine de mort est
appliquée essentiellement sous les régimes totalitaires et dans les sociétés
violentes telles que l’est la société américaine. En aucun cas, la peine de mort ne
peut être considérée comme une solution à la criminalité puisqu’elle donne elle-
même l’exemple du meurtre et entretient ainsi le cycle de la violence et de la
souffrance.
De nombreux condamnés déposent des recours concernant la constitutionnalité
de l’injection létale qui est de loin le principal mode d’exécution. La Californie en
2006 et la Floride en 2007 ont décrété en moratoire pour se donner le temps
d’étudier la question. Un des trois produits utilisés pour l’injection létale a été
interdit pour l’euthanasie des animaux.
Angel Nieves Diaz a été exécuté par injection létale le 31 janvier en Floride, après
25 ans dans le quartier des condamnés à mort où il n’a cessé de clamer son
innocence et bien qu’un témoin clé soit revenu sur ses déclarations. L’exécution
d’Angel Diaz a duré trente-quatre minutes, et il a fallu doubler la dose de
produit létal pour le tuer. Des témoins ont raconté l’avoir vu grimacer de
douleur et suffoquer pendant sa mise à mort.
La mobilisation des abolitionnistes américains et du monde entier est efficace :
ces dernières années, la peine de mort a été prohibée pour les mineurs
délinquants et, théoriquement, pour les malades mentaux. Il s’agit de pas
importants qui ont permis de relancer le débat aux Etats-Unis où la peine de mort
ne cesse de reculer en terme de nombre d’exécutions et de condamnations mais
aussi dans l’opinion publique.
La peine de mort est en régression presque partout dans le monde.
Les
défenseurs des droits humains du monde entier soutiennent les abolitionnistes
américains et demandent un moratoire immédiat sur les exécutions aux Etats-
Unis préalable à l’abolition de la peine de mort dans ce pays.
Rejoignez-nous
pour que les États-Unis cessent d’appliquer cette peine d’un autre âge et
rejoignent les 128 pays qui ont déjà aboli ce châtiment dans les faits ou dans la
loi.
Tous ensemble pour l’abolition universelle de la peine de mort !
Amnesty International : 06 60 67 90 20 -
amnesty.marseille chez free.fr
Comité Mumia Abu-Jamal : 04 91 42 98 47 -
Comité marseillais
de soutien à
Mumia Abu-Jamal