Les dernières informations qui parviennent de la presse écrite algérienne, loin d’un climat d’apaisement, font état d’une probable intervention de l’armée dans le conflit dès lundi 9 mars si le collectif anti gaz de schiste ne lève pas le camp de la place "soumoud-résistance" située au centre ville de in Salah. Lieu symbole des rassemblements de ces deux derniers mois.
Par ailleurs les connexions internet sont interrompues dans toute la région et il est impossible de rentrer en contact par le biais d’un téléphone mobile avec les délégués représentants du collectif anti gaz de schiste de In Salah. Aziz
Depuis plus de soixante jours la population de In Salah – dans le Sud Algérien- s’oppose dans la rue à l’exploration du gaz de schiste dans la région.
Cette mobilisation pacifique vise à faire revenir le pouvoir algérien autiste sur sa décision d’entamer l’exploration puis l’exploitation du gaz non conventionnel à quelques kilomètres de la ville de In Salah.
Le refus de la population d’un tel projet est motivé, avec des preuves à l’appui, par les sérieux risques qu’on fait peser sur la santé des habitants, le danger de la pollution de l’environnement de toute la région et par la contamination irrémédiable de la nappe phréatique, cet océan d’eau douce vitale pour la survie des populations du Sahara , par les eaux mélangées à des produits chimiques hautement toxiques, utilisées dans le procédé dit de fracturation hydraulique en vue d’extraire le gaz contenu dans la plaque de schiste.
Durant tout ce temps, les autorités algériennes louvoyaient et parfois mentaient carrément à la population. Les différents « experts » missionnés pour expliquer la non dangerosité supposée d’une telle aventure ne parviennent pas à convaincre. La population, constituée en collectif anti gaz de schiste, loin de se laisser duper, recourait elle aussi à des scientifiques pour déconstruire le discours officiel. Les enquêtes des scientifiques engagés au service de la population viennent d’être rendues publiques. Ces enquêtes ont servi d’argumentaire au collectif anti gaz de schiste de In Salah pour rédiger le moratoire envoyé adressé au chef de l’Etat afin qu’il puisse mettre un terme à l’exploration entamée. Cet argumentaire vient démentir tout le discours tenu par les autorités et leurs « experts ».
La subite dégradation du climat, jusque là pacifique, suite à l’intervention musclée des forces de l’ordre démontre la volonté manifeste des autorités à tenter un passage en force malgré la force des arguments avancés dans le moratoire. La situation risque de déraper dès lundi 9 mars au cas où la population rejette l’ultimatum lancé, cette fois ci, par le commandement militaire de la région. Il est demandé expressément à la population d’évacuer, avant lundi 9 mars, la place « Soumoud –Résistance » occupée depuis plus de deux mois par la population pour protester contre l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste.De ce fait les autorités algériennes viennent donc une véritable épreuve de force avec la population de In Salah.
Les habitants de In Salah, ne se battent pas seulement contre le pouvoir algérien. Leur résistance est toute aussi opposée aux multinationales Etats – Uniennes et Françaises qui, tels des rapaces, veulent s’accaparer des richesses de la région au prix d’une potentielle catastrophe sanitaire et écologique.
Au vu de cela, la solidarité avec les habitants de In Salah n’est pas seulement l’affaire des seules associations issues de la communauté algérienne en France. Elle est aussi celle de toutes les organisations françaises qui ont fait capoter le funeste projet d’exploitation du gaz de schiste en France. Nous reprenons de ce fait à notre compte le slogan « STOP au Gaz de schiste ici et ailleurs » en proclamant à notre tour :
« STOP AU GAZ DE SCHISTE EN ALGERIE ET AILLEURS »
La résistance de la population de In Salah face au pouvoir algérien et aux multinationales pétrolières s’installe dans la durée. La solidarité avec cette résistance ne doit donc pas se limiter au rassemblement d’aujourd’hui. Un comité de veille est installé. Nous vous appelons à le rejoindre afin de donner une chance supplémentaire aux résistantes et résistants de In Salah de vaincre les prédateurs et leurs exécutants serviles en Algérie.
Marseille, le 7 mars 2015.
La moubadara – France.
Le Rassemblement des Algériens de France.
Contact : solidariteinsalah chez gmail.com
Vos commentaires
# Le 9 mars 2015 à 00:10, par Denise En réponse à : Stop à l’exploration et à l’exploitation du gaz de schiste
Solidarité avec la population de In Salah
ALGÉRIE
Solidarité avec la lutte de In Salah contre l’exploitation du gaz de schiste
Depuis le 1er janvier 2015, les habitants de In Salah manifestent, avec détermination et sans violence, leur opposition à la décision du gouvernement de procéder à l’exploitation du gaz de schiste dans le bassin de l’Ahnit, proche de la ville, aux confins du désert : plusieurs oasis des alentours sont concernés par la fracturation hydraulique mise en oeuvre. Chaque jour plus nombreux, ils dénoncent également la collusion des multinationales telles que Halliburton et Shlumberger dans l’exécution de ce projet.
La mobilisation s’est étendue à toute la région, puis au Grand Sud. Elle a reçu le soutien de nombreux chercheurs scientifiques et d’experts dans le domaine des hydrocarbures. Prenant une ampleur inédite depuis les grandes manifestations de juin 2001, elle a gagné la sympathie de très nombreux citoyens à travers tout le pays, inaugurant un rapport de force nouveau au sujet de l’avenir énergétique national – jusque-là considéré comme un pré-carré d’un petit cercle de pétroliers et de technocrates –, afin d’offrir une croissance maîtrisée à toute l’Algérie dont, aujourd’hui, l’économie tourne à 97 % grâce à l’extraction des hydrocarbures du sous-sol saharien.
Un collectif constitué de militants actifs et représentatifs de la ville a vu le jour, animant et coordonnant les manifestations, assurant l’information et les liaisons avec les chercheurs et experts, la presse et les médias. Il a adressé un moratoire à la présidence de la République et au Premier ministre, ainsi qu’aux ministères de l’énergie, des ressources en eau, de l’environnement et de l’agriculture. Son objectif est d’ouvrir un espace de dialogue sérieux et franc, et de trouver une issue satisfaisante pour l’ensemble des acteurs, tant de l’Etat que de la société civile. Le moratoire contient un argumentaire solide pour démontrer que l’exploration et l’exploitation de gaz de schiste ne sont pas dans l’intérêt du pays, et ce, à divers niveaux : économique, environnementale, sociale et sanitaire.
Les autorités algériennes n’ont pas répondu à cette demande de moratoire. Bien au contraire, elles démontrent jour après jour qu’elles comptent poursuivre leur projet, en se soumettant entièrement aux exigences des multinationales, en déconsidérant et réprimant les manifestant(e)s qui s’y opposent. Les 28 et 29 février derniers, un assaut a été donné par la gendarmerie et des compagnies nationales de sureté, utilisant gaz lacrymogène et balles en caoutchouc : plus de 40 manifestants ont été blessés, dont 3 graves ; d’autres ont été détenus. La répression des manifestant(e)s se poursuit.
Nous, mouvements associatifs de l’émigration et des pays du Maghreb, et associations de défense de l’environnement, dénonçons avec vigueur cette répression ainsi que le silence du gouvernement algérien face aux revendications d’un moratoire contre l’exploration et l’exploitation du gaz du schiste, que le collectif de lutte de In Salah lui a présenté.
mise en place d’un moratoire sur la prospection et la production d’énergie par fracturation hydraulique,
arrêt des forages en cours.
Nous exigeons la libération des manifestants détenus.
Nous exprimons toute notre solidarité aux citoyen(ne)s de In Salah dans leur lutte contre la fracturation hydraulique, qui risque de mettre en danger l’avenir de l’eau de toute une région d’Afrique.
Nous appelons le mouvement associatif, tou(te)s les ami(e)s de l’Algérie, à soutenir et à faire connaître les revendications tel que décidées par le collectif d’In Salah :
Pour vous joindre à cet appel, envoyez vos mails à :
acda-algerie chez mailfr.com
Paris, le 5 mars 2015.
Premiers signataires :
Collectif algérien en France ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie)
APEL-Egalité (association de femmes algériennes en France)
Massira (Collectif citoyen de soutien aux luttes sociales et démocratiques en Algérie)
Manifeste des libertés
CRLDHT (Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie)
ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France)
FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives)
AMF (Association des Marocains en France)
ATF (Association des Tunisiens en France)
ASC (Algeria Solidarity Campaign)
CEDETIM (Centre d’études et initiatives de solidarité international)
ENAF (Etudiants nord-africains de France)
Coordination eau Ile-de-France
AFAPREDESA (Association des familles des prisonniers et disparus politiques)
ADTF (Association démocratique des Tunisiens en France)
Réseau Initiatives pour un autre monde (IPAM)
Blanc-Mesnil écologie
Jil Jadid Europe
Ecologie pour tous
Droits devant !!
ASDHOM (Association de défense des droits de l’homme au Maroc)
Association Henri-Pézerat, santé, travail, environnement
Collectif des femmes tunisiennes (CFT)
AMDH (Association marocaine des droits humains)-Ile de France
*********************
Nabila Abbas, enseignante
Hichem Abdessamad, traducteur
Nourredine Abdi, universitaire
Rym Abdou, doctorante en sociologie
Hakim Addad, militant politique
Ayad Ahram, militant associatif
Khadija Aïnani, activiste des droits humains
Aomar Aït Slimani, ingénieur en écologie
Sanhadja Akrouf, animatrice sociale
Mehdi Alioua, sociologue
Ahcène Aliouchouche, ingénieur
Tewfik Allal, correcteur
Mireille Alphonse, élue EELV Montreuil
Jean-Claude Amara, co-fondateur du DAL, porte-parole de Droits devant !!
Samia Ammour, féministe internationaliste
Jean-Loup Amselle, universitaire
Christiane André, militante des droits de l’homme
Boualam Azahoum, enseignant
Malika Bakhti, fonctionnaire
Sami Bargaoui, universitaire
Farouk Belkeddar, militant associatif
Sofian Belkheir, assistant de service social
Aïcha Benabdelmoumène
Youcef Bendada, économiste
Aïcha Bendouba, sociologue
Tarek Ben Hiba, conseiller régional Ile-de-France
Sadok Ben Mhenni, militant associatif
Dalila Ben Othman, enseignante-chercheur
Alia Ben Saïd, militante féministe
Mohamed Ben Saïd, militant associatif, médecin
Fouad Berrissoul, médecin
Michel Bontemps, militant associatif.
Mouloud Boumghar, universitaire
Omar Bouraba, gérant d’entreprise
Nabil Challal, ingénieur informaticien
Sabrina Challal, écrivain
Souad Chaoui, militante associative
Amel Chekkat, éducatrice
Mouhieddine Cherbib, militant associatif
Mohammed Cherfaoui, militant associatif
François Collin
Marie-Pierre Collin-Huet
Michel Coste
Elisabeth Coulouma
Ahmed Dahmani, enseignant-chercheur
Didier Delpeyrou, militant écologiste
Ouardia Derriche, féministe internationaliste
Bernard Desroches, universitaire
Bernard Dréano, président du CEDETIM
Mohsen Dridi, militant associatif
Moncef El Bahri, militant associatif
Nadia El Fani, cinéaste.
Abderrazzak Elhannouchi, militant pour les droits de l’homme
Driss El Kherchi, militant associatif
Mohammed-Lakhdar Ellala, président de l’ATF
Nabile Farès, psychanalyste
Chérif Ferjani, universitaire
Yann Fiévet, professeur de sciences économiques et sociales
Jacques Gaillot, évêque de Partenia
Azza Ghanmi
Philippe Gillier
Jérôme Gleizes, conseiller de Paris EELV
Colette Grange
Moncef Guedouar, président de la FTCR
Nacira Guénif, universitaire
Tewfik Hakem, journaliste
Hamza Hamouchene, militant associatif
Abdelkrim Haouari, enseignant
Souad Harrar, présidente de l’association "Les Amis Des Troglodytes"
Françoise Hoffet, militante écologiste
Abderrazak Horchani-Bouazizi, militant associatif
Mohammed Jaïte, militant associatif
Danielle Jouaire, militante associative
Nabila Keramane, conseillère régionale d’Ile-de-France
Omar Kezouit, informaticien
Saifallah Khablachi, militant syndical
Mohammed Khenissi, militant associatif
Bernard Lachambre, militant associatif et politique (EELV)
Agnès Lacornerie, enseignante
Annie Lahmer, militante écologiste
Feriel Lalami, universitaire
Gilles Lemaire, écologiste altermondialiste
Inès Léraud, réalisatrice de documentaires radio
Virginie Le Torrec, EELV Saint-Denis
Claire Loupiac, artiste, professeur
Mohammed Maali, journaliste
Insaf Machta, universitaire
Blandine Margoux, rédactrice
Zina Mebkhout, chargée de communication
Horiya Mekrelouf, militante associative
Noara Mendil, travailleur social
Halima Menhoudj, adjointe au maire de Montreuil (EELV°
Salah Menia, médecin
Karim Messaoudi, militant associatif
Gilbert Meynier, historien
Paul et Françoise Michalon, militants associatifs
Najet Mizouni, universitaire
Claude Monnier
Saïd Nemsi, journaliste
Mohamed Najib Nhammoucha, spécialiste en extraction de pétrole et gaz de schiste
Jean Nuyens
Paul Oriol, militant pour les droits de l’immigration à la citoyenneté
Dalila Oumakhlouf
Zahia Oumakhlouf, militante associative
Arezki Ourrad, attaché de recherche clinique ARC/TEC
Pascal Paquin, co-rédacteur de site
Dania Rahil
Kahina Redjala, étudiante en économie
Leslie Renac, militante associative
Nicole Roger, militante associative
Marguerite Rollinde, militante associative
Messaoud Romdhani, enseignant, vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH)
Sabra Sahali, étudiante en droit
Henri Saint-Jean, militant associatif
Patrice Salomon, travailleur social
Rabah Saoudi, syndicaliste
Selma Sardouk, militante associative
Madjid Serrah, militant associatif
Maxime Shelledy, enseignant
Pierre Stoeber, militant écologiste
Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche honoraire INSERM
Tarek Toukabri
Pierre Tranchant
Olivier Tric, architecte
Abdellah Zaazaa, militant associatif
Abdallah Zniber, militant associatif
Mourad Zouaoui, économiste
Malika Zouba
# Le 19 mars 2015 à 18:49, par Gdalia Roulin En réponse à : Stop à l’exploration et à l’exploitation du gaz de schiste
Solidarité avec la population de In Salah
L’exploration et l’exploitation des gaz de schiste, c’est l’empoisonnement de l’eau, et de la terre. Quel que soit le profit financier à en espérer, c’est une industrie mortifère. De plus ce sera même une "bulle", mais qui laisserait des traces irréversibles pour des générations. C’est criminel. Nul n’a le droit d’empoisonner la terre ni pour ceux qui vivent actuellement sur un territoire, ni pour ceux qui pourraient y séjourner, y voyager ou s’y poser, ni pour nos enfants et les enfants de nos enfants et au-delà. Ni pour tout ce qui vit, les animaux et les plantes. La pollution qu’engendre nos soi-disant "progrès", le monde industriel où nous vivons tous contaminés par le sans-gêne de quelques puissants est complètement insensée,démesurée et scandaleuse. Les pollutions devraient être interdites, par simple respect de nos vies à tous.
Gdalia.