Une tribune pour les luttes

CNT-AIT

Les grèves de loyer : Action directe contre la vie chère pour un logement digne

brochure des Éditions CNT-AIT

Article mis en ligne le samedi 25 avril 2020

La CNT-AIT vient d’éditer une brochure sur l’histoire des grèves de loyers, depuis la Commune de Paris (la grève des loyers la plus réprimée de l’histoire), jusqu’à la Grève actuellement en cours en lien avec le Covid 19, en passant par les grèves de loyers insurrectionnelles d’Argentine, du Mexique ou d’Espagne d’avant guerre. Elle contient d’ailleurs des textes inédits en français sur ces trois derniers mouvements.
Elle peut être téléchargée en ligne ici : http://blog.cnt-ait.info/post/2020/04/25/GREVE-DES-LOYERS

INTRODUCTION : « LA PROPRIÉTÉ C’EST LE VOL »
(extrait)
Cette phrase prophétique de Proudhon – le Père de l’Anarchie si on en croit les historiens – fut écrite en 1840, en plein essor de la Révolution Industrielle qui réclamait sans cesse toujours plus d’ouvriers pour faire tourner à plein l’économie de production en plein essor.
Les paysans quittent les campagnes et viennent s’entasser en ville, pour rejoindre le cortège des ouvriers qui se feront avaler par l’usine-Moloch, comme l’a immortalisé Fritz Lang dans son film prophétique Metropolis.
Si les paysans étaient logés par leurs maitres, les ouvriers eux doivent payer pour se loger. Mais rien n’a été prévu pour héberger ces masses qui se pressent toujours plus dans les villes. Les logements sont rares, et donc chers. Les propriétaires n’investissent pas dans l’entretien des immeubles, qui deviennent rapidement des taudis, entraînant leur cortège de maladies telles que la tuberculose. La rénovation du centre de Paris par le baron Hausmann a assuré à la bourgeoisie des conditions de logements très confortables, mais a « oublié » la construction de logements pour les ouvriers : il faut dire que ce n’est pas un secteur rentable. Il existe une véritable crise du logement populaire. Cette cherté du loyer explique l’instabilité de l’ouvrier dans la ville, ses déménagements fréquents, faits parfois à la « cloche de bois » quand il ne peut plus payer le loyer.
Avec la naissance du mouvement ouvrier et l’apparition d’une conscience de classe, les ouvriers vont passer de la prise de conscience – la propriété, c’est le vol – à la résistance individuelle – les déménagements clandestins. Puis avec l’émergence de l’Association Internationale des Travailleurs (AIT) et des sociétés de résistance ouvrière, cette résistance va devenir collective. L’idée d’une grève des loyers, comme il y a la grève du travail, commence à germer.
Les premières associations de locataires se forment. Souvent, ce sont les femmes qui sont à la pointe de la lutte : ce sont elles qui dirigent le foyer et sont chargées des tâches domestiques. Souvent le travail leur est interdit, elles sont donc obligées de rester confinées dans des réduits insalubres alors que leurs hommes eux vont se divertir au café ou au cabaret. Elles sont donc les premières à souffrir de cette situation, et logiquement les premières à se rebeller.
Ce phénomène est universel : l’industrialisation et l’urbanisation sont mondiales, les mêmes causes produisent les mêmes effets, de Paris à Buenos Aires, de Tenerife au Ghetto de Harlem.

Mais le problème du logement n’est qu’un des problèmes liés à l’organisation de la société capitaliste. Il est inséparable de celui du travail et de son mode d’organisation. […]

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- INTRODUCTION : « La propriété c’est le vol » p.4
- L’exploitation locative et ses conséquences p. 9
- État, Patrons, Syndicats : : 60 ans d’escroquerie en bande organisée p. 12
- Il resterait plus de 1 million de logements vides si tout le monde était logé ! p. 20
- Grèves de loyers (Dictionnaire des mouvements sociaux, 2009) p. 22
- 1871 : La Commune de Paris, la greve de loyer la plus reprimee de l’histoire p. 23
- 1890 : Si tu veux être heureux, pend ton propriétaire ! L’invention de l’action directe p. 28
- 1907 : Balayer l’injustice, la grève des locataires de Buenos-Aires et le rôle des femmes anarchistes p. 43
- 1911 : Cochon, inventeur du coup médiatiique permanent et du « réformisme radical » p. 48
- 1922 : « je ne paye pas, je fais la grève des loyers », quand des internationalistes et des prostitués font exploser la marmite sociale au Mexique …. p. 52
- 1931 : Barcelone, la Grève massive des loyers p. 103
- 1933 : Toit et Dignité, la grève insurectoinnelle du Syndicat des locataires de Ténérife p. 110
- 1914-2018 : Un siècle DE Grèves des loyers dans les pays anglophones p. 128
- 1960-1980 : Autonomie populaire et désobéissance civile, les auto-réductions en Italie p. 132
- 1975-1980 : La grève des loyers des foyers SONACOTRA p. 142
- 2007 : Levallois, de la lutte pour le logement à la lutte des places... p. 157
- 2010 : Grève des loyers de Varsovie : succès de l’organisation communautaire dans le contexte de l’atomisation sociale p. 165
- 2017 : Baisse des APL ? Baissons les loyers ! p. 177
- 2017-2019 Grande Bretagne : Succès de la grève des loyers contre G4Lets : p. 179
- COVID19 : Appel à la grève des loyers p. 182

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