Le samedi 20 mars, l’union syndicale Solidaires et la Confédération Paysanne ont organisé une maraude en soutien aux exilé.e.s qui traversent la frontière franco-italienne au col de Montgenèvre. Pour Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes (VISA), il est plus que nécessaire d’être aux côtés des celles et ceux qui se battent pour que la solidarité internationale prenne le pas sur les politiques haineuses qui sont mises en place pour réprimer les exilé.e.s. Il est plus que jamais urgent de protéger les vies plutôt que les frontières.
A l’heure où certain.e.s soutiennent publiquement les actions d’organisations d’extrême-droite telles que Génération Identitaire jusque sur les plateaux de télévision des chaînes qui ont fait leur fond de commerce des provocations racistes, à l’heure où la haine vis-à-vis des étrangers se répand sans bornes dans la société, c’est une vraie satisfaction de voir que dans la vraie vie des individus lambda se mobilisent pour que la montagne ne devienne pas le cimetière de celles et ceux qui sont contraint.e.s de partir vivre ailleurs.
Ces maraudeurs et maraudeuses portent secours et assistance en montagne à celles et ceux qui, souvent en grande difficulté, sont poussé.e.s à risquer leur vie dans des parcours montagneux et des conditions météorologiques extrêmes. Ces mêmes personnes sont de plus en plus traquées par les forces de l’ordre aux frontières, ce qui les amène à emprunter des routes de plus en plus dangereuses, surtout en plein hiver.
Face à cette solidarité, le pouvoir organise la répression. Les maraudeuses et les maraudeurs se voient régulièrement harcelé.e.s par les forces de l’ordre qui cherchent à les intimider voire à les criminaliser en les assimilant à des passeurs, parfois au simple prétexte que leur téléphone portable a été « borné » côté italien (des procès sont à venir le 22 avril à Gap et le 27 mai en appel à Grenoble). Ce week-end encore ce sont deux bénévoles, dont un agriculteur de la Confédération paysanne, qui ont été arrêtés et placés en garde à vue durant 34 heures. Relâchés, ils ne seront pas poursuivis.
Le traitement que reçoivent les exilé.e.s se fait régulièrement au mépris de cette liberté fondamentale qu’est le droit d’asile. La police aux frontières n’hésite pas à reconduire les personnes interceptées côté italien, parfois même en séparant les familles. Bien que le Conseil d’Etat ait reconnu que le ministère de l’intérieur bafoue le droit d’asile à la frontière franco-italienne, ces pratiques illégales perdurent encore aujourd’hui sous l’œil complaisant du ministre de l’intérieur. D’un autre côté, la justice relaxe l’organisation Génération Identitaire pour son opération de barrage du col de l’Échelle en avril 2018.
Face aux politiques xénophobes et liberticides qui ne font que relayer les conceptions racistes de l’extrême-droite, VISA sera aux côtés de celles et ceux qui, loin des projecteurs, font vivre tous les jours la solidarité internationale avec les exilé.e.s.