Le 28 avril 2016, après presque deux mois d’effervescence sociale déclenchée par la loi travail et le monde qui l’a produit, une manifestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes s’est déroulée à Marseille. Suite à celle intersyndicale, une manifestation sauvage de plusieurs milliers de personnes a continué d’arpenter les rues vers un objectif représentant un blocage économique et contribuant à augmenter la conflictualité visant un rapport de force. Il a s’agit de l’envahissement par plusieurs centaines de personnes des voies ferrées qui partent de la gare Saint Charles. Avec ses cinq-six heures de perturbations qui venaient se rajouter à la grève de cheminots, ce fut l’action la plus forte menée sur Marseille pendant cette agitation sociale qui s’est prolongée jusqu’en juillet.
Cette manifestation a été attaquée dès le début par la forte présence policière et ce pendant plusieurs heures et sur plusieurs kilomètres faisant ainsi plusieurs dizaines de blessés dont trois graves, ainsi que cinquante-sept arrestations. Au moins trois week-end aux Baumettes, deux comparutions immédiates, sept procès, seize comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) et un grand nombre de rappel à la loi font suite à cette répression, principalement pour entrave sur les voies ferrées, mais aussi pour dégradation, violence sur agent et refus de signalétique. Des peines de plusieurs mois de prison ferme sont déjà tombées, ainsi que des grosses amendes.
Le 30 août à 8h30 aura lieu au tribunal de Marseille deux de ces procès, l’un pour entrave sur les voies SNCF, l’autre pour entrave accompagnée de violence sur agent. Un appel à soutien (physique, politique, financier...) et à rassemblement sont lancés. Se solidariser face à la justice est important et fait partie intégrante des combats menés. Il s’agit de ne pas rester isoler, de se faire écraser le moins possible, de s’entraider en cas de condamnation. Le 30 août, c’est en somme une des suites de l’action du 28 avril. Il tombe donc sous le sens de se déplacer massivement au tribunal après s’être délacés sur les voies quelques mois plutôt.
D’autres procès (et appels à rassemblement) sont à venir, notamment le 31 août pour une personne accusée d’avoir outragé un policier suite à la contestation provoquée par la venue du ministre Cazeneuve le 04 juillet ; il y a aussi le 20 septembre pour l’entrave du 28 avril et refus de signalétique pour une personne. D’autres dates devraient aussi malheureusement se faire jour pour au moins une quinzaine de personnes venant de lycées de Marseille et arrêtées pendant les diverses manifs et actions menées à partir du 9 mars. Et une grosse quinzaine de CRPC pour l’entrave du 28 avril sont prévues en janvier/février 2017.
Les mésaventures répressives de certaines personnes en luttes contre des licenciements massifs à Good Year (24 mois de prison dont 9 ferme pour 8 personnes) et à Air France (5 licenciements et procès pour violence les 27-28/09/16), ou encore de gens passant les frontières et rendues illégales, sont le parfait exemple de la généralisation de cette répression qui s’accroît de plus en plus ces derniers temps avec ces mauvais jours que l’on nous promet.
Cette répression n’est pas surprenante car, quand on s’attaque à l’état et les lois oppressives qu’il promulgue, il est logique qu’il riposte violemment par le biais de sa police et de sa justice pour tenter de briser toute tentative de révolte, fut-elle partielle. Les affrontements, les occupations, les manifestations, les blocages, les assemblées, les sabotages, les grèves, les actions, les destructions... de 1789, 1848, 1871, 1936, ou encore de 1968, ça fait bien dans les livres d’Histoire pour légitimer un système autoritariste – qui fait le bonheur d’une classe sociale ne représentant mondialement qu’une poignée de personnes – en prétendant qu’il est une démocratie. Mais gare aux personnes qui participent à ce genre d’événement dans le présent – en attendant une gloire posthume, c’est la prison, voir la mort qui peut les attendre, la répression dans tout les cas.
LOI, TRAVAIL : RETRAIT DES DEUX !!!
Liberté pour les prisonniers du mouvement et de la lutte des classes
8H15 : RASSEMBLEMENT AU TRIBUNAL D’INSTANCE, 6, rue Emile Pollak, 13006 – métro 1 Estrangin
8h45 : Petit dej’ sur place, table de presse ; musique acoustique, chants tout au long de la matinée Voir dans l'Agenda de Mille Bâbords ICI
12h/13h : Apéro et auberge espagnole en soutien (à La Plaine si le procès est terminé)
Après manger : Discussion "S’organiser face à la justice sur Marseille (et ailleurs), quelles perspectives pratiques ?" sur le lieu du repas
19h30 : Soirée en soutien aux personnes qui s’organisent contre ce système et qui se font réprimer par l’état. Mix avec Djs, repas et table de presse à la Salle Gueule – 8, rue d’Italie, 13006
Voir dans l'Agenda de Mille Bâbords ICI
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Des réprimés du 28 avril