Une tribune pour les luttes

La crise sociale n’est pas une fatalité

Article mis en ligne le mardi 27 septembre 2022

« Nous vivons la fin de l’abondance », a annoncé Emmanuel Macron. C’est la vérité ! Mais quand Macron dit cela, il signifie que les travailleuses et travailleurs vont devoir se serrer la ceinture… pour sauver le système qui permet à une minorité privilégiée de surconsommer. Il faut au contraire en finir avec ce système : atteindre la sobriété collective, tout en assurant un droit de vivre égal pour toutes et tous.

  • +8 % sur les produits de grande consommation, c’était, en août, la hausse des prix constatée sur un an.
  • +3,3 % de hausse moyenne des salaires en 2022, ce n’est même pas la moitié.
  • +32,7 % de hausse des dividendes versés par les entreprises françaises à leurs actionnaires, c’est le résultat du 2e trimestre de 2022, par rapport à 2021.

Pourquoi la vie coûte de plus en plus cher

  • le dérèglement climatique entraîne une baisse des rendements agricoles, mais aussi une explosion du coût de l’électricité nucléaire. Cet été, plus de la moitié des centrales françaises étaient à l’arrêt en raison de leur vétusté mais surtout du débit insuffisant des fleuves…
  • la flambée des prix des matières premières (bois, charbon, métaux…) disputées par les industriels chinois, européens et nord-américains ;
  • l’invasion de l’Ukraine par Poutine, qui aggrave le tout en perturbant les échanges…

Ce que commande l’urgence sociale

Qui dit inflation, dit remontée de la lutte des classes. C’est ainsi : la hausse des prix pousse à se battre pour les salaires ! D’autant que l’État et le patronat ont tellement sous-payé et dégradé le travail qu’ils peinent aujourd’hui à recruter dans l’hôtellerie-restauration, le BTP, les transports scolaires, la santé publique, l’éducation…

  • Ce qu’ils vont essayer de faire : alimenter les « secteurs en tension » avec de la main d’œuvre contrainte. En instrumentalisant l’enseignement professionnel (pour « orienter » les jeunes). En dégradant la couverture chômage (pour forcer les privé·es d’emploi à accepter des boulots mal payés et rebutants).
  • Ce qu’on doit les obliger à faire : revaloriser les salaires, mais aussi taxer davantage les profits capitalistes, dont les fameux « superprofits » pétroliers, gaziers, pharmaceutiques…

Ce que commande l’urgence climatique

Le pouvoir d’achat, c’est vital, mais il faut voir plus loin. Les gains en salaires seront vite dévorés par l’inflation. Ce cycle ne peut être sans fin, alors que l’urgence climatique menace la survie même de l’humanité.

À nos luttes collectives, il faut donc ajouter une contestation du pouvoir capitaliste. Pour à la fois mieux vivre, et orienter la société vers la sobriété énergétique.

  • développer les services publics (transports, santé, éducation). De proximité et gratuits, pour réduire le nombre de voitures, de kilomètres parcourus, de carburant brûlé ;
  • accélérer l’isolation des logements pour faire baisser la facture de chauffage et de climatisation ;
  • réorienter le modèle énergétique par la sobriété, ce qui permettra de remplacer le nucléaire et le gaz par des énergies maîtrisables, locales et renouvelables (éolien, solaire, hydro-électricité) ;
  • réorienter le modèle agricole en réduisant les productions pesant le plus sur l’environnement et sur les ressources en eau (viande, maïs, soja) ;
  • réduire drastiquement tout le superflu polluant : transport aérien, tourisme exotique, luxe, grands projets inutiles…

Relever tous ces défis en même temps peut sembler insurmontable. Ça l’est dans le système capitaliste, régi par la loi du marché et du profit à court terme, qui signifient surexploitation et gaspillage. La nécessaire « planification écologique » ne pourra se faire qu’avec l’expropriation des capitalistes. Seuls la socialisation des moyens de production et d’échange, l’autogestion par les travailleuses et les travailleurs, nous permettront de reprendre le contrôle de notre avenir.

Deux rendez-vous :

le mercredi 28 septembre :
des manifs dans le monde entier pour défendre le droit à l’IVG, donc la liberté des femmes ;

le jeudi 29 septembre :

en grève et dans la rue, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires, pour les salaires, les pensions, les bourses d’études et les minimas sociaux.
Union Communiste Libertaire, 29 septembre 2022

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