Une tribune pour les luttes

Quand Ravier et sa clique font bien pâle figure

Article publié par Mars-infos

Article mis en ligne le lundi 7 novembre 2016

Que des antifascistes soient plongés dans les gaz lors d’une manifestation contre l’extrême-droite, ce samedi 5 novembre, peut sembler un peu douteux en termes de choix politique répressif. Et pourtant, ce sont plusieurs centaines de personnes qui sont venues contrer les aboiements haineux du frontiste Stéphane Ravier et de sa clique de pitoyables petits réacs.

Le Front National, qui surfe sur la xénophobie ambiante et sur l’obsession du sécuritaire du moment, voulait en remettre une couche sur le dos des migrant-e-s qui fuient les guerres et la misère, en appelant à un rassemblement devant la Préfecture à midi.

Pitoyables frontistes contre nombreux antifascistes et solidaires

Pour contrer cette initiative, un autre rassemblement, antifasciste et solidaire des migrant-e-s celui-là, avait été convoqué par de nombreux collectifs dès onze heures au même endroit, afin d’occuper la place et perturber le petit meeting frontiste.

Comme il était assez facile de le deviner, la préfecture avait mis les grands moyens en termes de sécurisation du périmètre : toutes les rues menant à la place sont bouclées, des fourgons de CRS présents partout, dont certains porteurs de barrières anti-émeute.

Si la police bloque toute entrée collective sur la place, ils laissent passer les gens au compte-gouttes, ce qui permet finalement à tout le monde de se retrouver ensemble derrière trois grandes banderoles largement déployée face au rassemblement du FN, qui a ce moment-là ne compte presque aucun participant. Entre les deux, des CRS. "Ravier dégage", "Migrant-e-s bienvenue, Facho dégage !", "Marseille, debout, soulève-toi" et "Bienvenue à nos frères humains" sont les messages inscrits sur les banderoles, mais aussi ceux qui vont bientôt résonner dans les slogans entonnés par les plusieurs centaines de personnes présentes pour s’opposer au FN.

De l’autre côté de la place, à une distance de jet d’oeuf (chose mesurée en direct), le rassemblement du FN se met en place, quelques dizaines de personnes sont là, mais ils font bien pâle figure face au contre-rassemblement qui couvre leurs paroles. Même le discours de Ravier (pourtant amplifié) est perturbé par les slogans qui fusent : "Tout le monde déteste les fachos", "Refugiés Welcome, Fachos Go Home", "Massilia Antifascista", "Siamo tutti antifascisti", "Pas de quartier pour le fachos...", "On a pas peur de toi, sale faf, rentre chez toi, sale faf", entre autres joyeusetés. De temps en temps, des oeufs volent. Spéciale dédicace au membre du SO du FN qui en a pris un en pleine tête. Du sucre et de la farine, et la prochaine fois on en fait un gâteau.

C’est de façon bien piteuse que leur rassemblement s’achève sur une Marseillaise là encore couverte par le bruit des clameurs du contre-rassemblement, qui leur scande régulièrement "Cassez-vous, cassez-vous".

Ramener la solidarité dans les rues

Alors que les frontistes dépités repartent derrière les fourgons de CRS, bien à l’abri, et que leurs organisateurs démontent le barnum monté sur la place pour l’occasion, une manifestation sauvage part à travers la rue Saint-Férreol, rassemblant là encore autour de 400 personnes bien déterminées à hurler leur solidarité avec les migrant-e-s, contre les frontières et contre le Front National et la xénophobie. Quelques tags apparaissent sur les murs, l’ensemble des personnes qui croisent le chemin de la manifestation sont plutôt agréablement surprises. En parallèle, quelques banques et assurances sont "redécorées".

Après s’être engouffrée sur le Vieux-Port, la manifestation remonte la rue Breteuil, direction le local du Front National, dans une bonne énergie, avec toujours autant de monde, ce qui est bien beau à voir.

C’est en dépassant le tribunal (ou d’autres slogans ’Libérez Laurent’ fusent) qu’une série de fourgons de police réapparait sur le Cours Puget et semble prêt à couper la route. C’est la raison pour laquelle l’ensemble des manifestant-e-s part en courant en direction de la police, pour passer avant eux et les empêcher de bloquer la suite du parcours. Les fourgonnettes accélèrent, manquant de renverser les personnes qui tiennent les banderoles ou qui sont proches de la tête de cortège, mais finissent pas s’emboutir les unes les autres : forcément, quand un véhicule s’arrête devant un autre qui accélère, il n’y a pas beaucoup de voies d’échappatoire, mis à part les airbags.

Passablement énervés d’avoir eux-même endommagé leur propre matériel (sous les rires de la manifestation, qui plus est), un déluge de gaz lacrymogène s’abat, forçant tout le monde à reculer. Après quelques minutes d’hésitation, quelques charges et d’autres jets d’armes chimiques, la manifestation antifasciste s’engouffre dans la rue Montgrand pour repartir en direction du centre, encadrée par de nombreux membres de la BAC qui finiront par rejouer du gaz, de la grenade de désencerclement (au moins une) et de la course-poursuite matraque en main, jusqu’à ce que tout le monde rejoigne le Cours Julien et s’y disperse. Une personne prise par hasard dans la situation aurait été arrêtée par la police puis relâchée quelques heures plus tard, mis hors de cause (malgré ce qu’en disent les journaux). On parle aussi d’une personne blessée, qui aurait été vue partir en ambulance, mais sans en avoir une confirmation claire.

En bref,

une manifestation énergique, combative, qui a beaucoup perturbé les plans de nos fachos locaux. Malgré les gaz et la course, le constat est assez unanime du côté des antifascistes et solidaires des migrant-e-s : la journée de mobilisation est réussie, c’était une belle initiative. Le splus âgé-e-s ravi-e-s de constater la présence d’autant de jeunes, les plus jeunes pouvant retrouver l’esprit des manifestations de ce printemps en portant des messages clairs de solidarité et d’antifascisme, des militant-e-s présent-e-s en nombre... Malgré les gaz qui défendaient l’extrême-droite, pas sûr que ces derniers aient passé une bonne journée, contrairement à nous. Quant au fier Ravier, une proposition : la prochaine fois, viens sans service d’ordre. On pourra alors voir ce que pense la fameuse "majorité silencieuse" que tu prétends représenter, toi et ton parti.

Continuons à porter l’antifascisme et la solidarité dans la rue et à nous opposer à ceux qui répandent leurs idées nauséabondes telles du lisier dans les têtes.

P.S. (pas Parti Socialiste, mais Post Scriptum) :

Un autre récit de la manifestation reprise de chez les Jeunes 13 énervés :

" Récits de la contremanif du 5 novembre
11h La place de la préfecture se rempli petit à petit, on atteint au plus gros les 1000 personnes (entre13/12 mille selon certain).
Quand à eux 100, 200 maxi avec un service d’ordre plus gros que le reste, on peut les voir, entre nous, une ligne de flic en position, on est à un lancer d’œuf ou autres projectile d’eux.
De notre côtés les chants fusent, on se retrouve, se reconnaît, on a déjà parcouru ces rues ensemble. Alors tant qu’ils sont là, on reste mais après…. C’est sur, on fait une bête de sauvage.
En attendant on est al, on apporte notre soutien aux migrants en chantants, on crie haut et fort qu’on se laissera jamais séduire par leur connerie, et que nos désirs seront toujours plus fort que leur haine de merde.
Ce qu’on peut constater c’est que le FN est soutenu par des débiles qui restent dan leurs canap tellement le monde leur est hostile et l’idée de sortir dehors les fait flipper.
Pour finir rat-vier fait son petit show , ils ont pas du entendre grand-chose, tellement chez nous ça gueule, on s’tapent des barres et on se taille.
Ces bouffons se cassent plein de sum, alors que nous on décolle, refait.
La rue st Fé est prise, tout le rassemblement suit, la rue résonne « Anticapitaliste ! », « tout le monde déteste les fachos ! » et autres chants, ça sent le fumi et la bonne humeur, quelques banques et agences perdent des plumes sur notre passage.
Ensuite on décide de filer vers le local du FN qui est a Castellane, faut bien rêver, on tourne rue Vacon puis sur le vieux port, là quelques pétards sur les keufs, toujours chaud, on attaque la rue Breteuil.
Arriver devant le tribunal, on crie un peu notre soutien à nos amis condamnés ici y a quelques jours.
Une dizaine de fourgon de crs descendent Pierre-Puget, nous voyant arriver ils mettent les sirènes et fonce tout droit, de notre côté ça envoie quelques canettes. C’est là que l’absurde arrive , les fourgons de devant freinent et ceux de derrière en panique accélère sous la pression des impacts des projectiles, et Bing : beau carton ! Un fourgon de flic dans un autre ça fait pas un troisième fourgon ça fait juste deux fourgon cabosser , leurs sales tête dans leurs airbags et quelques coups du lapin pour des porcs.
Là les deks sont sorti un peut en colère contre ceux qu’ils appellent dorénavant les jeunes 13 énervant, ils noient bêtement la rue de gaz, on recule, on fait un tour d’horizon, on est plus très nombreux, on arrivera jamais au local et y’a du shmit partout en civil ou en tenue..
Repli défensif on se dispersent dans les rues commerçantes. Un groupe en direction du Cour Julien se retrouve à devoir caillasser la bac qui les poursuivent essuyant quelques grenades de désencerclement.
Nous étions nombreux, joyeux et déter comme on dit, il semble que les temps sont bon pour nous ! A très vite dans la rue !

Rat-vier y’a que quand tu nique ton maire qu’on est de tout cœur avec toi. "

Article publié par Mars-infos, le lire ICI

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