Appel
Samedi 1er juillet
Unis contre une immigration jetable
Unis contre les expulsions des élèves sans-papiers
Nous refusons le projet de loi CESEDA que viennent de voter le Sénat et l’Assemblée nationale sur l’immigration. Nous refusons la politique d’horreur de Sarkozy qui consiste à engager une véritable chasse aux enfants de familles sans-papiers et mineurs isolés dès la fin de l’année scolaire.
La nouvelle réforme du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) conduit à une négation radicale des droits fondamentaux de la personne. Elle restreint encore plus radicalement le droit au séjour pour les familles, les conjoints, les enfants, de toutes celles et ceux qui construisent leur vie en France. Elle entérine la quasi-disparition de cet outil "d’intégration" qu’était la carte de résident. Elle s’attaque au séjour des malades étrangers.
Le gouvernement affiche sa volonté d’aller piller les capacités et talents dans le monde. Ne sera acceptable que l’étranger perçu comme rentable pour l’économie française. Quant aux autres, ni leur situation personnelle, ni leur situation familiale ne leur conféreront désormais des droits, au point que les régularisations deviendront quasiment impossibles. Cette réforme crée une nouvelle catégorie de travailleurs étrangers dont la durée du séjour est limitée au bon vouloir de leur patron. De plus, la suppression du droit à la délivrance d’un titre de séjour, pour les étrangers présents depuis au moins dix ans en France, les condamne à l’irrégularité perpétuelle. L’entrée des étudiants étrangers promet également d’être beaucoup plus restrictive.
Pour les étrangers en situation régulière, le droit de vivre en famille devient un exploit : le gouvernement durcit les conditions du regroupement familial (ressources, logement, avis du maire sur "l’intégration" de la famille). Il jette la suspicion sur les pères étrangers d’enfants français, qui devront justifier de leur paternité.
En stigmatisant les étrangers, le gouvernement tente de nous opposer les uns aux autres et il brade les libertés fondamentales.
Dans des centaines d’établissements scolaires, l’angoisse monte face à la menace des expulsions qui se rapproche. Les pétitions, les délégations en préfecture, les manifestations de solidarité se multiplient. Nous devons impérativement, arracher nos élèves, leurs camarades de classe, les copains de nos enfants et leurs parents au bannissement promis par le ministre de l’Intérieur.
Le Réseau éducation sans frontières (RESF) appelle les enseignants, les parents d’élèves, les élèves eux-mêmes, les militants syndicalistes, associatifs et politiques, tous ceux qui sont attachés à la défense des droits de l’Homme et de l’Enfant à s’opposer aux expulsions massives de jeunes et de familles entières programmées pour cet été.
Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police.
Nous appelons à la mobilisation contre la politique de Sarkozy et du gouvernement qui prétend faire des étrangers en France, réguliers ou irréguliers, hommes, femmes ou enfants, une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée pieds et poings liés à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir.