Travailleurs jetables
Étrangers jetables
Atteintes aux droits fondamentaux
Jusqu’où ira-t-on ?
Qu’on ne s’y trompe pas, l’attaque de cette nouvelle loi Sarkozy contre les étrangers fait partie d’un tout. Elle s’inscrit dans le fil des multiples réformes du droit d’asile et du droit au séjour qui depuis 25 ans ont eu pour principal résultat de transformer les réfugiés en sans-papiers. Elle s’inscrit encore plus nettement dans la politique sécuritaire de ces dernières années qui masque
le durcissement du gouvernement dans les domaines de la liberté, de la justice et de la cohésion sociale.
Nous avons déjà vu passer les "contrats nouvelle embauche" (CNE), puis les "contrats premier emploi" (CPE). Ils instituent des salariés sans garanties. Chacun sait bien que ces nouvelles mesures n’ont qu’un seul objectif : précariser davantage le monde du travail.
Et les étrangers ? Pour les nouveaux migrants, la durée du séjour sera limitée à la durée de leur contrat de travail (comme c’était déjà le cas pour les travailleurs saisonniers).
Contrairement à la situation actuelle, le salarié étranger qui perdra son travail perdra immédiatement son droit au séjour.
Dès lors, l’employeur pourra exercer une pression extrême sur le travailleur étranger, puisqu’il aura en fin de compte le pouvoir exorbitant de décider de son maintien
sur le territoire français.
On invente un monde du travail où la seule loi sera celle de l’employeur, où chaque salarié vivra dans la crainte d’être remplacé par un plus précaire que lui. Chacun sera l’ennemi de l’autre.
Ainsi le travailleur étranger est réduit à sa force de travail. Tout le reste de son humanité est nié :
droit à une vie familiale,
droit à la santé,
droit à la résidence, etc.
C’est dans ce cadre que s’inscrit par exemple la nécessité prévue par le projet de loi d’imposer une durée de 18 mois d’attente au travailleur pour faire venir sa famille...
Cette société qu’on bâtit devant nous, nous n’en voulons pas !
Il est temps de dire "STOP"
N’attendons pas d’être muselés
pour crier notre refus !
RETRAIT DU PROJET
DE LOI SARKOZY
SUR LES ÉTRANGERS !
Leurs droits sont nos droits
Pétition :
UNI(E)S CONTRE UNE IMMIGRATION JETABLE
Nous refusons le projet de loi CESEDA que prépare le gouvernement sur l’immigration !
La nouvelle réforme du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) conduit à une négation radicale des droits fondamentaux de la personne. Elle restreint encore plus radicalement le droit au séjour pour les familles, les conjoints, les enfants, de toutes celles et ceux qui construisent leur vie en France. Elle entérine la quasi-disparition de cet outil d’« intégration » qu’était la carte de résident. Elle s’attaque au séjour des malades étrangers.
Si ce projet est adopté, il ne fera pas bon s’aimer entre Français-e-s et étranger-e-s, vouloir vivre avec sa famille ou avoir des enfants. Pour ceux-là, la multiplication sans fin des conditions rendra l’espoir de la régularisation bien vain.
Le projet s’inscrit délibérément dans une perspective utilitariste. Le gouvernement affiche sa volonté d’aller piller les capacités et talents dans le monde. Ne sera « acceptable » que l’étranger perçu comme rentable pour l’économie française. Quant aux autres, ni leur situation personnelle, ni leur situation familiale ne leur conféreront désormais des droits, au point que les régularisations deviendront quasiment impossibles. Ce projet crée une nouvelle catégorie de travailleurs
étrangers dont la durée du séjour est limitée au bon vouloir de leur patron. De plus, la suppression du droit à la délivrance d’un titre de séjour, pour les étrangers présents depuis au moins dix ans en France, les condamne à l’irrégularité perpétuelle. Le projet sélectionnera également beaucoup plus l’entrée des étudiants étrangers.
Quant aux étrangers en situation régulière, le droit de vivre en famille devient un exploit : le gouvernement prévoit de durcir les conditions du regroupement familial (ressources, logement, avis du maire sur l’« intégration » de la famille). Il jette la suspicion sur les pères étrangers d’enfants français, qui devront justifier de leur paternité.
A lire le nouveau projet gouvernemental sur l’immigration, pour espérer obtenir et conserver leur titre de séjour les étrangers devront cumulativement être « bien intégrés », bien vus par le maire de leur commune, en bonne entente avec leur conjoint, appréciés par leur patron, disposant d’un bon salaire et d’un grand logement.
Sachant qu’une réforme du droit d’asile devrait largement réduire les conditions d’octroi du statut de réfugié, c’est l’ensemble des droits des étrangers qui est en danger. Il est de la responsabilité de chacun d’entre nous de réagir. En stigmatisant les étrangers, le gouvernement tente de nous opposer les uns aux autres et il brade les libertés fondamentales.
Nous appelons donc à nous mobiliser contre la réforme CESEDA qui, si elle était adoptée, ferait des étrangers en France, réguliers ou irréguliers, une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée pieds et poings liés à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir.
Vous pouvez signer la pétition sur :
www.contreimmigrationjetable.org
Au 16 mars, 362 signatures d’organisations dont localement :
ACAT France - AC ! - Aix Solidarité - les Alternatifs -
Alternative libertaire - ANAFÉ - Habitat alternatif social Marseille - Association des juristes pour la reconnaissance des droits fondamentaux des étrangers - ASTI d’Aix - ATMF - CGT - CIMADE - Collectif des féministes pour l’égalité - CRIAAR de Velaux - Confédération paysanne - DAL - Espace Accueil aux étrangers - FCPE - FSU - FTCR - GISTI - Indigènes de la République - LCR - LDH 13 - Le Rouet à coeur ouvert - LO - Médecins du monde - MJS - MRAP 13 - Pastorale des migrants Marseille - PCF - PRS - Ras l’front - Réseau éducation sans frontières - SOS racisme indépendant 13 - Survie 13 - Syndicat des avocats de France - Syndicat de la Magistrature - UNEF - les Verts